Le groupe intégriste islamique Lashkar-e-Toiba lance un raid nocturne contre un camp de l'armée indienne au Cachemire, faisant six morts parmi les soldats. Il avoue rechercher ouvertement à torpiller les tentatives de cessez-le-feu entre le gouvernement indien et le groupe rebelle musulman Hizbul Mujahideen, qui avait décrété un cessez-le-feu unilatéral le 24 juillet. Le Hizbul exige que trois parties participent aux négociations sur le problème du Cachemire : l'Inde, le Pakistan et la conférence Hurriyat (APHC), qui regroupe une vingtaine de partis cachemiris. L'opération a visé un camp de transit utilisé par une unité d'élite, spécialisée dans la lutte antiguérilla, près de la localité de Bandipur, à environ 50 km au nord de Srinagar. Par ailleurs, le Cachemire a été le théâtre d'une vague de terreur et de massacres commis principalement contre des civils hindous. Au total, neuf attaques ont été recensées, essentiellement dans le Sud. Personne n'a revendiqué les tueries, qui ont fait au total 98 morts. Enfin, au moins 12 personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans l'État d'Assam (nord-est) au cours d'un attentat contre un train de passagers dont sont soupçonnés des militants séparatistes. La crise au Cachemire et le dialogue engagé avec le Hizbul Mujahideen ont placé le Premier ministre indien dans une position délicate, alors que certains membres de sa coalition nationaliste ne croient pas au processus de paix.

Mettant sa menace à exécution, le ministre des Affaires étrangères David Lévy, partisan d'un gouvernement élargi au Likoud et opposé aux concessions faites par Ehoud Barak aux Palestiniens, remet sa démission. Après avoir boudé Camp David et menacé de quitter le gouvernement, le ministre avait affirmé en fin de semaine dernière qu'il démissionnerait si le Premier ministre ne faisait pas « l'effort » d'inviter les « faucons » du Likoud (opposition de droite) dans une équipe d'union nationale. Cette démission constitue un coup dur pour la coalition du Premier ministre, déjà minoritaire après le départ de trois partis qui avaient quitté la coalition d'Ehoud Barak avant le sommet de Camp David.

Le juge Renaud Van Ruymbeke, chargé de l'affaire Elf, demande à Laurent Fabius, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, la levée du secret-défense des dossiers relatifs aux commissions versées par le groupe pétrolier Elf-Aquitaine de 1989 à 1993 dans le cadre de contrats étrangers. Le cabinet de Laurent Fabius répond que les documents demandés sont effectivement classés secret-défense. Mais les contrats en question étant uniquement civils, le juge aurait contesté l'invocation du secret-défense. Renaud Van Ruymbeke enquête notamment sur les versements occultes du groupe pétrolier Elf en 1991 et 1992, lors des rachats des compagnies espagnole Ertoil et est-allemandes Minol et Leuna, transactions qui auraient suscité quelque 730 millions de francs de commissions partagées entre plusieurs bénéficiaires français ou étrangers.

La reine mère d'Angleterre fête son siècle d'existence avec un gâteau d'anniversaire aromatisé au gin et décoré d'un cheval de bronze, ses deux passions, avec l'Angleterre. Car la reine Élisabeth peut se vanter d'avoir sauvé la monarchie britannique dans les moments les plus sombres de son histoire. Née Élisabeth Angela Marguerite Bowes-Lyon le 4 août 1900, elle épouse le futur George VI, le second fils du roi George V et de la reine Mary. Après le couronnement de son mari, le 12 mai 1937, elle symbolise le courage anglais face aux bombardements de son pays par les Allemands. À la mort de George VI, le 6 février 1952, laissant la place à sa fille Élisabeth II, elle devient la reine mère et déménage de Buckingham à Clarence House.

Les conservateurs iraniens forcent la justice à suspendre la publication de Bahar, le dernier grand quotidien réformateur, en raison « de multiples plaintes et irrégularités », notamment « la publication d'informations fabriquées de toutes pièces et mensongères ». Cette suspension, qui fait suite à celle d'une vingtaine de publications, prive le courant réformateur de sa principale tribune. Le Bahar est dirigé par Saïd Pour-Azizi, un responsable des services de presse de la présidence iranienne. Il venait de publier une déclaration de Mohammad-Reza, frère du président réformateur Mohammad Khatami, selon lequel le récent retrait de l'ordre du jour du Parlement (Majlis), sur ordre du Guide de la révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, d'un amendement destiné à libéraliser le Code de la presse était « un complot organisé contre le Majlis ».

Les formations politiques qui composent l'opposition à Slobodan Milosevic présentent deux candidats différents à l'élection présidentielle. À l'issue d'une réunion à Belgrade de l'Opposition démocratique de Serbie (DOS), qui regroupe une quinzaine de formations politiques, Dusan Mihajlovic, chef de la Nouvelle Démocratie (ND), annonce la candidature de Vojislav Kostunica, cinquante-six ans et actuel président du Parti démocratique de Serbie (DSS, centre droit), à l'élection présidentielle du 24 septembre en Yougoslavie. Le Mouvement du renouveau serbe (SPO, la plus importante formation de l'opposition) avait déjà désigné son propre candidat en la personne du maire de Belgrade, Vojislav Mihajlovic, qu'un récent sondage de l'Institut des sciences sociales place comme le seul candidat susceptible de battre Slobodan Milosevic si tous les courants d'opposition se mettaient d'accord sur son nom. L'élection présidentielle se déroulera au suffrage universel, simultanément avec des élections législatives, au niveau de la république fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro).

La Cour suprême du Chili lève l'immunité parlementaire dont bénéficie l'ancien dictateur et sénateur chilien Augusto Pinochet, quatre-vingt-quatre ans. Elle confirme, par 14 voix contre 6, la décision de la Cour d'appel de Santiago qui, le 23 mai dernier, avait voté par 13 voix contre 9 la levée de l'immunité du général Pinochet. Cette décision devrait permettre au juge Baltasar Garzón d'instruire les 157 plaintes déposées contre le général Pinochet. Selon un rapport du gouvernement chilien, 3 197 personnes ont été tuées ou ont disparu durant la dictature.

Le Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD) relève la présence de produits dopants dans 45 % des 96 prélèvements urinaires pratiqués sur 71 coureurs lors du Tour de France 2000. Ces analyses ont été effectuées par le Laboratoire national de dépistage du dopage de Châtenay-Malabry, sur des prélèvements réalisés pendant la Grande Boucle : à chaque étape étaient contrôlés le premier au classement général, le vainqueur du jour et deux coureurs tirés au sort. Douze contrôles inopinés ont également été effectués sur deux étapes, précise le communiqué du CPLD. Il s'agit là du « premier bilan des contrôles antidopage » sur le Tour 2000 en vertu de la nouvelle réglementation française. Cependant, les cyclistes incriminés sont pratiquement tous couverts par des ordonnances médicales leur permettant de prendre des médicaments interdits.

Jean-Michel Rossi, quarante-quatre ans, ancien dirigeant du FLNC-canal historique, est tué par un groupe de cinq hommes au cours d'une fusillade dans un bar à L'Île-Rousse (Haute-Corse). Les tueurs se sont enfuis en voiture. Jean-Michel Rossi avait publié en juin avec un autre ancien dirigeant nationaliste corse, François Santoni, un livre intitulé Pour solde de tout compte : les nationalistes parlent, qui avait provoqué des réactions très hostiles au sein du mouvement nationaliste. Les deux hommes, anciens dirigeants de l'ex-FLNC-canal historique, avaient démissionné du mouvement nationaliste corse en septembre 1998, après l'assassinat du préfet Claude Erignac, pour dénoncer le « jusqu'au-boutisme » des autres nationalistes.

Un attentat place Pouchkine, dans le centre de Moscou, l'un des quartiers les plus animés de la capitale, fait au moins 7 victimes et 93 blessés. L'acte n'est pas revendiqué mais les autorités désignent les séparatistes tchétchènes. Cet attentat survient alors que les autorités russes avaient mis la population en garde contre l'éventualité d'une offensive des indépendantistes tchétchènes à l'occasion de l'anniversaire du 6 août 1996, qui marque la reprise de la ville de Grozny par les séparatistes. L'an dernier, une vague d'attentats dont les auteurs n'ont jamais été appréhendés avait fait 300 morts à Moscou et dans d'autres grandes villes.

Quatre jours après l'assassinat de l'ancien dirigeant nationaliste Jean-Michel Rossi, un attentat à la voiture piégée frappe les locaux de l'Agence de développement économique de la Corse, à Ajaccio, organisme public et cible traditionnelle des clandestins corses. La coalition Corsica Nazione et la plus importante organisation nationaliste corse, A Cuncolta indipendentista, parties prenantes dans les propositions de Matignon sur l'avenir de l'île, condamnent « sans réserve » l'attentat, « qui constitue une agression contre le processus de paix auquel les nationalistes dans leur ensemble demeurent profondément attachés ».

Les autorités aériennes françaises – la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) – et britanniques – la Civil Aviation Authority (CAA) – suspendent le certificat de navigabilité du Concorde tant que l'appareil n'aura pas subi les modifications requises pour assurer à nouveau sa sécurité. Cette mesure d'exception assombrit un peu plus l'avenir du supersonique après l'accident du 23 juillet dernier près de Roissy. Le certificat de navigabilité est le document administratif attribué à chaque appareil par lequel les autorités en charge de l'aviation civile attestent de son aptitude au vol. Si les modifications requises sont très importantes, les deux compagnies qui exploitent le supersonique, avec respectivement sept et cinq appareils, devront décider si leur coût n'est pas disproportionné par rapport à la durée de vie de toute façon limitée du supersonique.

Sur le marché de Londres, le prix du Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre atteint 32,41 dollars le baril, son plus haut niveau depuis dix ans. Sur trente mois, les prix du pétrole ont quasiment triplé, au point que le baril vaut aujourd'hui plus cher que pendant la guerre du Golfe. Leur explosion est due, d'une part, à la reprise en main du contrôle de l'offre par les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et, d'autre part, à la reprise économique mondiale qui a accéléré la demande. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la consommation mondiale du brut pour 2001 devrait être supérieure de 1,9 million de barils/jour à celle de l'année précédente.

Dix ans après leur création par Jean-Paul II, les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) qui se déroulent à Rome du 15 au 21 connaissent un succès considérable dans la Ville éternelle, qui accueille quelque deux millions de pèlerins catholiques venus de 160 pays. Le 21, le pape clôture les JMJ en appelant les jeunes à résister aux illusions de la prospérité et à se tourner vers la voie de la prêtrise. Le nombre des jeunes Occidentaux dans les ordres religieux allant décroissant, c'est la minorité des pèlerins des pays en développement dans la foule qui semblait le plus à même de répondre à l'appel du pape.

La Corée du Nord et la Corée du Sud ont franchi une nouvelle étape sur la voie de leur rapprochement en inaugurant une « semaine de la réconciliation » qui a donné lieu à quelques gestes concrets d'apaisement. Les deux anciens frères ennemis de la guerre froide ont rouvert leurs bureaux de liaison dans le village frontalier de Panmunjom, rétablissant ainsi un moyen de contact permanent entre les deux régimes. La Corée du Sud a de son côté annoncé la libération de 3 586 détenus, dont les deux derniers condamnés pour espionnage au profit de la Corée du Nord.

Les chefs d'État des pays impliqués dans le conflit en République démocratique du Congo (RDC) se sont réunis en sommet à Lusaka afin de relancer le processus de paix moribond. Les chefs d'État présents à l'ouverture étaient, outre M. Kabila, les présidents zimbabwéen Robert Mugabé, namibien Sam Nujoma, rwandais Paul Kagame, ougandais Yoweri Museveni, sud-africain Thabo Mbeki, tanzanien Benjamin Mkapa, mozambicain Joachim Chissano, malawite Buluki Muluzi, zambien Frederick Chiluba, et le roi du Swaziland Mseti III.

Le gouvernement anglais autorise le clonage d'embryons humains à des fins de recherche thérapeutique. Il ne s'agit donc pas de clonage reproductif comme dans le cas de la brebis Dolly clonée à partir d'une cellule adulte. Les recherches sur le clonage humain visent à fabriquer des embryons dont les cellules souches embryonnaires pourraient servir à reconstituer des tissus (sang, os, nerf, muscle, etc.) ou des organes comme de véritables pièces de rechange utilisables pour des greffes. Ce clonage ouvrirait donc la voie à de nouveaux traitements pour des maladies actuellement incurables. Le Parlement devrait pour sa part statuer avant la fin de l'année sur les implications morales et éthiques de ces recherches thérapeutiques. Toutefois, il interdira strictement le clonage à but reproductif et les embryons clonés ne sortiront pas des laboratoires et ne seront pas réimplantés dans un utérus. La Grande-Bretagne pourrait donc devenir la première grande nation au monde à financer le clonage humain par des fonds publics.

Le vice-président Al Gore est désigné comme candidat officiel du Parti démocrate pour l'élection présidentielle aux États-Unis. Il choisit son colistier en la personne du sénateur du Connecticut Joseph Lieberman : c'est la première fois dans l'histoire américaine qu'un homme politique de confession juive brigue un poste de cette importance.

Craignant une attaque de l'armée philippine, les rebelles refusent de libérer les 24 derniers otages (six Français, deux Finlandais, deux Allemands, deux Sud-Africains et douze Philippins) détenus par les rebelles du groupe Abu Sayyaf à Jolo, alors que leur retour était annoncé. La Libye, après avoir menacé de cesser sa mission de bons offices, décide de poursuivre ses efforts de négociation. Malgré un nouveau plan proposé par Manille pour obtenir la libération des otages – la Libye est prête à payer la totalité de la rançon exigée par les ravisseurs –, le chef des négociateurs, Roberto Aventajado, annonce que les otages ne seront pas libérés avant la fin du mois. Le président français Jacques Chirac, son homologue finlandais Tarja Halonen et le chancelier allemand Gerhard Schröder ont appelé les autorités philippines à ne prendre aucune initiative qui puisse mettre en péril la vie des Occidentaux retenus en otage.

Le chef d'état-major russe de la flotte du Nord, Mikhaïl Motsak, annonce qu'il n'y a pas de survivant à bord du Koursk, le sous-marin nucléaire russe qui a sombré en mer de Barents le 12 août dernier au cours d'un exercice naval. Cette affirmation repose sur le rapport des plongeurs norvégiens confirmant que l'ensemble du submersible était inondé. Les opérations devraient désormais se concentrer sur le renflouage du Koursk et la récupération de ses deux réacteurs nucléaires. Les médias et l'opinion russe critiquent le comportement des autorités russes depuis l'accident du Koursk ; le président Vladimir Poutine, qui n'avait pas interrompu ses vacances en Crimée et tardé à faire sa première déclaration, est particulièrement visé. En outre, Moscou a tergiversé avant de demander l'aide des Occidentaux sous prétexte que la Russie disposait des moyens de secours nécessaires. La cause du naufrage reste imprécise. Les Russes ont évoqué la possibilité d'une collision avec un sous-marin étranger faisant du renseignement dans la zone de l'accident, puis déclaré que des débris pouvant appartenir à un bâtiment britannique avaient été découverts à 330 m du Koursk. Selon les experts occidentaux, ce naufrage serait dû à plusieurs explosions qui se seraient produites à l'intérieur du submersible. Le vice-Premier ministre Ilia Klebanov annonce que les corps des 118 marins du Koursk seront remontés à la surface à partir de la fin de septembre.

Un Airbus A320 de la compagnie Gulf Air s'abîme dans le golfe Persique au large de l'émirat de Bahreïn. Il transportait 143 personnes dont 135 passagers et 8 membres d'équipage. Il n'y a aucun survivant. L'accident aurait été provoqué par l'incendie de l'un des réacteurs. La compagnie Gulf Air appartient au Bahreïn, au sultanat d'Oman et au Qatar ainsi qu'à Abu Dhabi, le principal des sept royaumes qui forment les Émirats arabes unis.

Les rebelles philippins du groupe séparatiste Abu Sayyaf libèrent cinq des otages occidentaux de l'île de Jolo : trois Françaises – Sonia Wendling, Marie Moarbes et Maryse Burgot –, une Sud-Africaine – Monique Strydom – et un Allemand, Werner Wallert, le mari de Renate Wallert, libérée le 17 juillet pour raisons de santé. Ils détiennent encore sept Occidentaux, dont trois Français, dans la jungle du sud des Philippines. Le chef des négociateurs du gouvernement philippin, Roberto Aventajado, se félicite de ces libérations mais précise qu'« il y a encore beaucoup de travail à faire » pour obtenir les libérations des sept otages occidentaux et de douze évangélistes philippins encore aux mains des rebelles. Les Philippins estiment que les rebelles ont déjà perçu plus de 5,5 millions de dollars pour les précédentes libérations. Le 29, après un passage par Tripoli, où elles ont été reçues par le président Kadhafi, Maryse Burgot, Sonia Wendling et Marie Moarbes sont de retour en France.

Le ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement démissionne du gouvernement en raison de son désaccord profond avec Lionel Jospin sur le dossier corse. Il est remplacé par Daniel Vaillant, lequel cède son portefeuille au ministère des Relations avec le Parlement à Jean-Jack Queyranne, M. Chevènement a confirmé au Premier ministre son opposition à toute dévolution d'un pouvoir législatif à l'Assemblée de Corse dans le cadre du processus négocié avec les élus corses. Après sa démission, l'ex-ministre de l'Intérieur entend organiser un « pôle républicain » destiné à fédérer tous ceux qui se reconnaissent dans ses idées, à gauche comme à droite.

Un conseiller municipal du Parti populaire au pouvoir, Manuel Indiano, vingt-neuf ans, est assassiné à Zumarraga dans la province basque de Guispuzcoa, à environ 400 km au nord-ouest de Madrid. C'est le douzième assassinat attribué à l'ETA depuis le mois de décembre et l'annonce unilatérale de la reprise des actions de l'organisation clandestine basque après une trêve de quatorze mois.

À la veille de la réunion nationale à Paris avec le ministre de la Pêche, Jean Glavany, les pêcheurs bloquent les terminaux pétroliers, les ports de pèche, de plaisance et de car-ferries du nord, de l'ouest et du sud de la France. Parti de Concarneau (Finistère) le 18 août, le mouvement de colère des pécheurs s'est étendu à tout le littoral français. Il entend exprimer le « ras-le-bol » de la profession face à l'augmentation du prix du gazole. Les marins-pêcheurs réclament que le carburant « pêche », actuellement aux environs de 2,10/2,15 F le litre, soit vendu 1,20 ou 1,30 F le litre. Ils sont bientôt rejoints dans leur mouvement par l'ensemble des professions le plus directement concernées par la hausse du prix du pétrole – Fédération nationale du transport routier (FNTR), Fédération française des motards en colère (FFMC), Fédération nationale des artisans taxis (FNAT), Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), etc. Le 31, recevant les professionnels de la pèche, Jean Glavany propose de compenser le prix du gazole par l'allégement des charges des pêcheurs et la prise en charge des coûts portuaires. En échange de la mise en œuvre de ces mesures, il obtient la levée des barrages dans les ports français.

Les pompiers parviennent à circonscrire les incendies qui dévastent la Corse du Sud depuis six jours et qui ont détruit plus de 9 000 ha de forêts, notamment autour de Restonica et de Vivario-Ghisoni. L'hypothèse criminelle est privilégiée par les gendarmes, plusieurs incendies s'étant déclarés ces dernières semaines dans cette région.

Une rame de métro déraille peu avant 13 h 30 à l'entrée de la station Notre-Dame-de-Lorette sur la ligne 12, à Paris. L'accident fait 24 blessés. La voiture de tête de la rame s'est couchée sur la voie une centaine de mètres avant l'entrée de la station et a glissé sur une centaine de mètres, pour s'arrêter à quelques mètres seulement d'une autre rame qui se trouvait en face sur la voie opposée. La vitesse « pourrait être la cause » de cet accident. La rame qui a déraillé est un matériel très répandu sur le réseau parisien depuis sa mise en service entre 1970 et 1975. Elle avait subi récemment une inspection qui n'avait révélé aucune anomalie.

Le ministre de la Défense Alain Richard affirme que le « syndrome de la guerre du Golfe » n'existe pas et que tous les cas « qui ont donné lieu à des demandes de pension après la guerre correspondent à des maladies connues et clairement identifiées ». M. Richard souhaite ainsi couper court à toute polémique deux semaines après la mort d'un soldat de l'armée de l'air décédé d'un cancer généralisé, conséquence selon sa famille de sa participation à l'opération « Tempête du désert » en 1990-1991.

Le capitaine de l'équipe de France de football, Didier Deschamps, champion d'Europe 2000 et champion du monde 1998, conclut par un match nul (1-1) le dernier match de sa carrière internationale lors de la rencontre amicale France-Angleterre au Stade de France. Né le 15 octobre 1968 à Bayonne, Didier Deschamps a fait ses débuts professionnels au FC Nantes (1985-1989) et poursuivi sa carrière à l'Olympique de Marseille (1989-1994), avec qui il remporte la Ligue des champions en mai 1993, à la Juventus de Turin (1994-1999), où il gagne une autre Ligue des champions (1996), une Supercoupe d'Europe (1996), une Coupe intercontinentale (1996), trois titres de champion d'Italie (1995, 1997, 1998), une Coupe d'Italie (1995), et deux Supercoupes d'Italie (1995, 1997). Il part pour Chelsea à l'été 1999 et remporte une Cup. Il a rejoint le mois dernier l'équipe espagnole de Valence.

Trois jeunes Allemands néonazis sont condamnés par le tribunal fédéral de Halle à de lourdes peines de prison, dont la perpétuité pour l'un d'entre eux, pour le meurtre raciste, le 11 juin dernier, d'un père de famille de trente-neuf ans originaire du Mozambique. En Allemagne, cet acte a suscité une forte prise de conscience sur la montée de la violence xénophobe.

Le ministre de l'Économie et des Finances Laurent Fabius présente son plan de baisse des impôts, selon lui « le plus ample des cinquante dernières années », pour la période 2001-2003. Ce plan porte sur environ 120 milliards de francs et intéresse toutes les catégories de contribuables. La diminution du barème de l'impôt sur le revenu est de 43 milliards. Un crédit d'impôt est institué pour les ménages qui investiront dans les énergies alternatives. Les revenus modestes bénéficieront de la réforme de la contribution sociale généralisée (CSG). La taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) pour le fuel domestique et le carburant agricole est abaissée de 30 %. La vignette automobile est supprimée, de même que la surtaxe de 10 % sur l'impôt sur les sociétés instituée en 1995 par Alain Juppé. Pour les PME, un taux réduit de l'impôt sur les sociétés est institué.

L'accusé ne s'étant pas présenté pour raisons médicales, le procès pour corruption de l'ancien président indonésien Suharto est reporté. Il reprendra le 14 septembre. Suharto, soixante-dix-neuf ans, souffre de lésions cérébrales qui l'empêchent de répondre aux questions les plus simples. Son procès est considéré comme un test de la volonté du gouvernement réformiste en place depuis dix mois de mettre fin à une corruption endémique. Suharto est accusé d'avoir détourné, durant ses trente-deux années de pouvoir de 1966 à 1998, au moins 583 millions de dollars et d'avoir mis la main sur des fonds de fondations caritatives exemptées d'impôts pour les investir dans des sociétés appartenant à des parents ou des proches.