La France entame ses six mois de présidence de l'Union. Le 4, présentant devant le Parlement de Strasbourg le programme de la présidence française, Jacques Chirac définit les quatre priorités de son mandat. En premier lieu, préparer l'élargissement. La réforme institutionnelle sera le « premier enjeu de la présidence ». Il s'agit de redéfinir la « composition de la Commission, la repondération des voix et l'extension du vote à la majorité qualifiée ». En second lieu, favoriser la croissance, l'emploi et le progrès social. La « mise en commun d'une politique monétaire doit s'accompagner d'un effort social », affirme J. Chirac qui réclame l'adoption d'un agenda social européen, la Charte des droits fondamentaux, afin de conforter ce modèle. Troisième priorité : rapprocher l'Europe de ses citoyens. Enfin, le président français entend promouvoir une « Europe forte sur la scène internationale ». En traçant ses objectifs, il affiche des ambitions sages, visiblement fruits de la cohabitation politique française, qui paraissent en retrait par rapport à la vision de son précédent discours au Bundestag à Berlin.

Menée 1-0 par les Italiens dans les arrêts de jeu de la finale de l'Euro 2000, l'équipe de France parvient à égaliser grâce à Sylvain Wiltord, ce qui lui permet de jouer les prolongations. David Trezeguet inscrit alors un but en or qui offre à ses équipiers le titre de champions d'Europe 2000. Après le 12 juillet 1998, jour de la victoire des Bleus sur le Brésil en Coupe du monde, le 2 juillet 2000 consacre la place des Tricolores au sommet du football européen. En obtenant ce sacre continental deux ans après celui de Saint-Denis, l'équipe de France réussit un doublé qui fait d'elle un cas unique dans les annales du football moderne. Pour remporter le trophée européen, les Bleus ont dominé successivement le Danemark, la République tchèque, l'Espagne, le Portugal et, enfin, l'Italie, l'emportant à quatre reprises sur le score de 2-1.

En obtenant 69 des 76 sièges de l'Assemblée, l'opposition communiste remporte une éclatante victoire, lors des élections législatives, sur les partis de la coalition démocratique au pouvoir depuis quatre ans. Les ex-communistes du parti révolutionnaire du Peuple (MPRP) ont profité de la division du gouvernement réformateur affaibli par les scandales et victime du mécontentement général suscité par la transition de l'économie mongole du communisme à l'économie de marché. Il s'agissait des premières élections législatives dans le pays depuis la victoire en 1996 de la Coalition démocratique dirigée par le Parti national démocratique mongol, qui avait alors mis fin à soixante-quinze ans de pouvoir communiste.

72,94 % des votants (23 036 voix « pour », 8 548 « contre ») approuvent le nouveau statut de « collectivité départementale » de l'île. Ils s'exprimaient par référendum sur une question formulée ainsi : « Approuvez-vous l'accord sur l'avenir de Mayotte signé à Paris le 27 janvier 2000 ? », lequel prévoit de transformer cette collectivité territoriale en collectivité départementale. Le taux de participation a atteint 70,1 %, sur un total de 45 634 électeurs inscrits. La campagne aura été marquée par une certaine confusion, les partisans du « oui » et ceux du « non » invoquant la même volonté de rester français. Modifiable dans dix ans, le nouveau statut de collectivité départementale est toutefois dangereux pour Mayotte, selon les partisans du « non », car il ne prévoit pas expressément la possibilité, au terme de ce délai, de choisir le statut de département français.

Vincente Fox, cinquante-huit ans, candidat de l'opposition de droite à l'élection présidentielle à un seul tour, devance avec 47 % des voix Francisco Labastida (32 %), candidat du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), et Cuauhtemoc Cardenas, candidat de gauche (16 %). Il met fin à un règne de soixante et onze ans du PRI. M. Fox, dont l'élection constitue une surprise, a promis durant la campagne électorale de mettre fin à la corruption, de relancer l'économie en attirant les investissements étrangers, de mettre en place des programmes visant à stimuler l'emploi et de doubler le budget alloué à l'éducation. Le scrutin est considéré comme le plus démocratique de l'histoire du pays.

Le Conseil central de l'OLP annonce que l'État palestinien sera proclamé unilatéralement le 13 septembre prochain, avec Jérusalem-Est pour capitale. Le 13 septembre est la date butoir fixée pour la conclusion d'un accord de paix définitif avec Israël. En riposte, le Premier ministre israélien, Ehoud Barak, menace d'annexer des territoires palestiniens incluant des colonies juives et de militariser certaines zones de la vallée du Jourdain. Yasser Arafat a sans cesse averti les Occidentaux que les Palestiniens déclareraient leur indépendance à l'automne si les négociations avec Israël, qui ont pris du retard, n'aboutissaient pas. Ces dernières achoppent actuellement sur tous les grands sujets : Jérusalem-Est, colonies juives, frontières, statut des réfugiés.

L'épouse du maire de Paris Jean Tiberi, Xavière, ainsi que la première adjointe du maire du V^e arrondissement, Anne-Marie Affret, sont mises en examen dans l'enquête sur les faux électeurs du V^e arrondissement. Les deux femmes sont poursuivies pour « manœuvre frauduleuse de nature à fausser la sincérité du scrutin », à la suite des révélations de Raymond Nentien, secrétaire général de la mairie de l'arrondissement dont M^me Tiberi est l'élue. En 1997, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire sur l'établissement de fausses inscriptions sur les listes électorales du V^e arrondissement après la plainte déposée par Lyne Cohen-Solal, candidate socialiste battue par Jean Tiberi lors des dernières législatives. En juin 1997, 2 725 voix séparaient le maire de Paris de son adversaire socialiste lors du second tour de scrutin dans le V^e arrondissement. Dans leur rapport de synthèse remis aux magistrats instructeurs, les gendarmes ont estimé que, sur les 15 707 électeurs radiés des listes électorales du V^e arrondissement entre 1997 et 1998, 7 228 sont inconnus des administrations fiscales et plus de 3 300 ont pris part aux élections législatives de 1997.

Le Parlement yougoslave adopte plusieurs amendements à la Constitution dont l'un permet au président Slobodan Milosevic, dont le mandat s'achève en principe en juillet 2001, de se représenter, ce que la Constitution interdisait jusqu'à présent. M. Milosevic fixe au 24 septembre la date de l'élection présidentielle au suffrage universel, une première en république fédérale de Yougoslavie. La plupart des partis serbes d'opposition annoncent qu'ils participeront au vote. Le gouvernement pro-occidental du Monténégro déclare qu'il boycottera cette élection.

Jacques Chirac annonce l'organisation d'un référendum sur le quinquennat le dimanche 24 septembre. Il invite les Français à dire « clairement » oui à une réforme qui permettra « une meilleure respiration démocratique ». « À une époque marquée par des changements profonds et rapides », la réduction du mandat présidentiel à cinq ans « adaptera nos institutions aux rythmes de notre temps », affirme le chef de l'État au cours d'une brève allocution radio-télévisée. Il s'agira du neuvième référendum depuis 1958 et du premier en période de cohabitation. Le dernier référendum, en 1992, portait sur l'approbation du traité d'Union européenne signé à Maastricht. Jacques Chirac, qui jusqu'à l'an dernier était hostile au quinquennat, a assuré que le texte tel qu'il a été voté par l'Assemblée et le Sénat n'est pas de nature à « remettre en cause l'équilibre de nos institutions », mais qu'« il s'agit de les adapter pour les rendre plus vivantes ». Il a justifié l'usage du référendum en observant que « s'agissant du président de la République » cette voie s'imposait. L'article 89 de la Constitution l'autorisait également à choisir la voie du Congrès (députés et sénateurs réunis à Versailles), comme le proposaient diverses personnalités de droite et de gauche. En fixant la date de la consultation au 24 septembre, en accord avec Lionel Jospin, Jacques Chirac a choisi la voie d'une campagne référendaire courte. Partisans du « oui » ou du « non » ont deux mois et demi pour mobiliser les Français qui, d'après les sondages, se disent peu intéressés par la question. Le « oui » partant très largement favori, le taux de participation sera donc, tant pour Jacques Chirac que pour Lionel Jospin, le seul enjeu du scrutin.

Après un premier échec en janvier dernier, un nouveau test balistique préfigurant la mise au point d'ici à décembre 2005 d'un bouclier antimissile (National Missile Defense, NMD) n'aboutit pas. Ce nouveau revers au terme de trois essais pourrait entraîner de sérieux retards dans ce projet de plusieurs dizaines de milliers de dollars et risque de compromettre son éventuel déploiement d'ici la fin 2005. Le prochain test doit avoir lieu à l'automne. Bill Clinton, qui quittera la Maison-Blanche fin janvier, laissera à son successeur le soin de décider de l'avenir du système NMD, un projet vivement critiqué par la Russie et la Chine ainsi que par certains alliés européens. Ce système est constitué par un petit nombre de missiles intercepteurs destinés à abattre tout missile nucléaire qui menacerait le territoire américain et serait lancé par des États « incontrôlables » comme la Corée du Nord, l'Iran ou l'Irak.

200 000 homosexuels et sympathisants défilent à travers Rome dans une ambiance festive. Après des mois de querelle et d'âpres négociations, les organisateurs de la Gay Pride romaine avaient reçu de la municipalité l'autorisation de défiler jusqu'au Colisée, en échange de leur promesse d'emprunter un itinéraire secondaire évitant la Via dei Fori Imperiali, axe principal menant à ce lieu symbole des persécutions des premiers chrétiens, et où s'est installée la campagne contre la peine de mort. Le choix de Rome, comme siège des manifestations de la World Pride 2000, apparaissait comme provocateur en cette année de jubilé de l'Église catholique et destiné justement à provoquer un débat avec le Vatican.

Trois partis dont le Shas (ultra-orthodoxe), principal allié des travaillistes avec ses 17 députés à la Knesset, quittent la coalition dirigée par le Premier ministre Ehoud Barak. La défection du Shas intervient quelques heures après la démission de Nathan Sharansky de son poste de ministre de l'Intérieur et le retrait de son parti Israël B'Aliya (droite) de la coalition. C'est un coup dur pour ce dernier, à deux jours de son départ pour le sommet de Camp David, où il doit rencontrer le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat sous l'égide de Bill Clinton, « à un moment où la totalité de l'État d'Israël devrait s'unir et s'élever au-dessus des étroits intérêts partisans pour faire face au défi le plus important et complexe de son histoire ». La position d'Ehoud Barak, qui peut toujours gouverner en étant minoritaire à la Knesset, devient néanmoins plus précaire à un moment crucial et met sérieusement en cause sa capacité à trouver à un consensus sur la paix avec les Palestiniens.

Plusieurs centaines d'experts de renommée internationale se réunissent à Durban pour la 13^e conférence internationale sur le sida. La réunion, qui se déroule pour la première fois sur le continent le plus touché du monde, est précédée d'une manifestation en faveur de traitements moins onéreux et d'une action plus efficace des gouvernements. Le sida a fait plus de deux millions de morts l'an dernier dans cette région. Mais la maladie reste largement perçue comme honteuse, d'où le thème retenu cette année : « Rompre le silence ». La Banque mondiale propose 500 millions de dollars (3,4 milliards de francs) de prêts et de subventions aux pays africains ayant mis en place un programme national de lutte contre le sida. Dans une lettre de Jacques Chirac, « la France propose l'organisation, avec les Nations unies, d'une conférence sur l'accès aux traitements. Elle rassemblera les pays en développement, les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, les ONG, les laboratoires. Elle fixera un cadre, mobilisera des moyens d'action, lèvera des obstacles, initiera des projets ».

Après le passage d'un typhon, un glissement de terrain entraîne l'effondrement d'une montagne d'ordures sur une dizaine de taudis abritant plus de 3 000 personnes dans un bidonville situé à la périphérie de Manille et dans lequel vivent 200 000 personnes. On déplore 85 morts et près de 100 disparus.

La ministre de la Justice Élisabeth Guigou rejette la demande de libération conditionnelle de Patrick Henry, meurtrier en 1977 du jeune Philippe Bertrand. Actuellement détenu à Caen, Patrick Henry, aujourd'hui âgé de quarante-trois ans, avait été condamné en 1977 à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'enlèvement avec demande de rançon, puis le meurtre d'un enfant de sept ans. L'affaire avait connu un immense retentissement à l'époque. Roger Gicquel, alors présentateur du JT de la Une, avait ce jour-là ouvert son journal sur une phrase restée célèbre dans les annales de la télévision : « La France a peur », répétée trois fois. Jugé rapidement, moins d'un an après son arrestation, à Troyes, devant la cour d'assises de l'Aube, Patrick Henry avait sauvé sa tête grâce aux efforts de Robert Badinter, son avocat, qui avait fait de sa plaidoirie un réquisitoire contre la peine de mort (abolie en 1981 par le Parlement sur proposition du même Robert Badinter, devenu entre-temps garde des Sceaux). Depuis sa condamnation, Patrick Henry s'est toujours comporté en détenu exemplaire. Les psychiatres ne le jugent plus dangereux et un emploi d'informaticien, pour lequel il a obtenu un diplôme, l'attendait à sa sortie de prison.

Les négociateurs israéliens et palestiniens se retrouvent aux États-Unis, sous l'égide de Bill Clinton, pour des discussions destinées à rétablir la paix au Proche-Orient et qui doivent aboutir avant le 13 septembre. À cette date, soit un accord de paix définitif sera signé, soit l'État palestinien sera déclaré unilatéralement. D'où la nécessité, selon la secrétaire d'État américaine Madeleine Albright, de faire des concessions douloureuses. Or, ces compromis annoncés ont provoqué l'effondrement de la fragile coalition au pouvoir en Israël. Côté palestinien, Yasser Arafat craint d'être acculé à des compromis intenables par le tandem israélo-américain. L'épineuse question de Jérusalem est au cœur du problème.

Les 153 employés licenciés de Cellatex, une usine de filature de rayonne située à Givet, dans les Ardennes, menacent de laisser exploser un mélange dangereux de sulfure de carbone. L'entreprise vient d'être mise en liquidation par le tribunal de commerce de Charleville-Mézières. Cinq cents habitants du quartier dans lequel se trouve l'entreprise sont évacués. Les employés demandaient soit un reclassement à salaire équivalent soit des indemnités sous forme d'une prime de départ. Les négociations avec les pouvoirs publics achoppent sur le montant de cette prime de départ. Le 18, les employés licenciés, déçus de l'avancée des négociations, versent de l'acide sulfurique dans un ruisseau menant vers la Meuse. Selon la préfecture des Ardennes, la pollution est circonscrite.

Soupçonné d'avoir dissimulé au fisc la vente de 200 000 voitures, le géant automobile russe Avtovaz se retrouve sous le coup d'une enquête judiciaire. Pour l'État, les pertes engendrées par cette fraude représenteraient des centaines de millions de dollars. Ce nouvel épisode confirme l'ouverture de la « chasse aux oligarques » promise par le président Vladimir Poutine. D'autres grands groupes sont déjà dans le collimateur de la justice et du fisc. Le 17, Boris Berezovski, le magnat russe de la finance et membre de l'entourage de l'ex-président Boris Eltsine, annonce son intention de démissionner de son mandat de député afin de protester contre la politique menée par l'actuel chef de l'État russe. Il reproche à ce dernier ses dérives autoritaires et son projet de réforme visant à recentraliser entre ses mains les pouvoirs détenus jusqu'à présent par les gouverneurs régionaux. Sous la présidence de Boris Eltsine, les régions russes avaient en effet obtenu une telle indépendance qu'elles étaient quasiment devenues des États dans l'État, fortement liées aux oligarques.

Les ministres de l'Environnement de l'Union européenne conviennent de la nécessité du principe de précaution dans le domaine des organismes génétiquement modifiés (OGM), alors que la législation européenne sur les autorisations d'OGM est en cours de révision. La veille, la Commission européenne avait proposé aux Quinze une stratégie pour sortir d'une situation de « moratoire de fait » dans laquelle les autorisations de nouvelles plantes transgéniques sont bloquées depuis un an. Cinq pays, dont la France, ont estimé en 1999 que les autorisations ne pourraient pas reprendre tant que des règles efficaces de traçabilité et d'étiquetage des OGM n'auront pas été adoptées.

D'immenses nappes à carreaux rouges et blancs, sur lesquelles les Français sont invités à venir pique-niquer, sont dressées dans la plupart des 337 communes que traverse la « Méridienne verte », axe symbolique qui relie sur plus de 1 000 kilomètres de distance les deux extrémités de la France, la ville de Dunkerque (Nord) et le village de Prats-de-Mollo-la-Preste (Pyrénées-Orientales). Cette « méridienne verte » est ainsi baptisée depuis la plantation de milliers d'arbres sur cet axe en novembre dernier. Cette idée est due à Paul Chemetov, l'architecte du ministère des Finances. « Planter des arbres, c'était donner une réalité virtuelle, celle du méridien de Paris. Et s'ancrer sur la Méridienne verte pour organiser l'incroyable pique-nique, c'est tout à coup lui donner vie, lui donner corps. »

Le chancelier allemand Gerhard Schröder et son ministre des Finances Hans Eichel font adopter une importante réforme fiscale, malgré l'opposition des Unions chrétiennes (CDU et CSU). Cette réforme prévoit quelque 60 milliards de marks d'allégements fiscaux d'ici à 2005. Elle entrera partiellement en vigueur en 2001, puis par étapes en 2003 et 2005. Parmi les principales mesures annoncées, on retiendra pour les particuliers une baisse du taux plancher de l'impôt sur le revenu, pour les moins riches (de 22,9 % à 19,9 %) comme pour les plus riches (de 51 % à 42 %, avec abaissement de la tranche d'imposition), et une hausse du revenu non imposable (de 13 500 à 15 000 marks par an). La coalition SPD-Verts adopte également des mesures en faveur des entreprises en abaissant le taux de l'impôt sur les bénéfices réinvestis, de 40 % actuellement à 25 % en 2001. En outre, l'impôt sur les plus-values de cession des participations industrielles allemandes sera supprimé à partir de 2002 et le produit de la vente de petites sociétés, s'il est inférieur à 100 000 marks, sera exonéré d'impôts.

L'ETA fait exploser une voiture piégée devant une résidence de la Garde civile à Agreda, à environ 200 km au nord-est de Madrid, dans la province de Soria. Ce nouvel attentat fait un mort, un élu du Parti populaire, et un blessé léger. C'est le troisième imputé aux séparatistes basques en moins d'une semaine. L'explosion du véhicule a eu lieu dans les heures qui ont précédé les obsèques d'un conseiller municipal du Parti populaire de José María Aznar, abattu en pleine rue à Malaga.

Les rebelles islamistes du groupe Abu Sayyaf libèrent l'otage allemande Renate Wallert. Ils retiennent encore prisonnières, sur l'île de Jolo, dans la jungle philippine, 38 personnes enlevées le 23 avril dernier. Ces dernières avaient été capturées avec le personnel local et philippin sur l'île malaisienne de Sipadan en avril dernier. Après trois mois de détention, l'otage allemande, âgée de cinquante-sept ans, qui souffrait d'hypertension et d'angoisse chronique au cours de sa captivité, est le premier otage européen à être libéré par les rebelles philippins qui avaient déjà libéré deux otages malaisiens. Berlin a affirmé qu'aucune rançon n'a été versée pour obtenir sa libération. Le 21, les rebelles d'Abu Sayyaf libèrent deux otages philippins et, le 27, un journaliste allemand retenu depuis vingt-cinq jours, Andreas Lorenz, envoyé du magazine Der Spiegel. Celui-ci était l'un des six journalistes retenus par les rebelles islamistes parmi lesquels trois journalistes de la chaîne publique France 2.

Un défilé géant en l'honneur de la reine mère Élisabeth, qui fêtera ses cent ans le 4 août prochain, parcourt le centre de Londres. Un survol de Spitfire, un gâteau de 7,50 m de haut et un des rares discours publics de la personnalité de la famille royale préférée des Britanniques sont les moments forts de cette « parade » de quatre-vingt-dix minutes, constituée d'un défilé militaire de quelque 7 000 soldats en uniforme et civils en costume d'apparat, suivi de celui d'environ 300 associations caritatives. La parade comprend aussi une véritable ménagerie censée refléter les goûts de la « Queen mum » et comportant six chameaux, des poulets, des taureaux, des moutons et même une poignée de bigorneaux.

Philippe de Villiers annonce sa démission du RPF (Rassemblement pour la France), dont il était vice-président. Il met ainsi fin à une alliance de plus d'un an avec Charles Pasqua, le président du mouvement. Cette démission est une étape supplémentaire de la dégradation des rapports, ces derniers mois, entre Charles Pasqua et Philippe de Villiers qui avaient créé, l'an dernier, le RPF et avaient réalisé un bon score (13 %) aux élections européennes de juin 1999.

Les 153 ouvriers de l'usine Cellatex de Givet approuvent à l'unanimité le protocole de fin de conflit mis au point par les pouvoirs publics et les représentants des ouvriers de l'usine Cellatex de Givet (Ardennes). Ce protocole prévoit notamment le maintien des revenus pour tous pendant vingt-quatre mois, des congés de conversion rémunérés à 80 % du salaire net actuel sur des périodes relativement longues et une prime de licenciement de 80 000 francs pour chacun des salariés transformable en congés de conversion additionnels.

Le gouvernement propose aux élus corses de leur accorder « un pouvoir d'adaptation des mesures législatives ». Cette proposition nécessitera une révision constitutionnelle qui n'interviendrait pas avant 2004. En attendant, Lionel Jospin propose un dispositif expérimental qui consisterait à conférer à l'Assemblée de Corse le pouvoir de prendre des mesures législatives dérogatoires de la loi, dans certains domaines et « dans des conditions que le Parlement définirait ». Après une période d'expérimentation d'un à deux ans, le Parlement pourrait pérenniser ces mesures. Pour mettre en œuvre ce dispositif, le gouvernement présentera un projet de loi « avant la fin de l'année au Parlement » pour être voté « en 2001 ». Cette proposition était déjà contenue dans les propositions que Matignon avait faites le 10 juillet. Le gouvernement a aussi donné son accord à la création d'une collectivité unique, comme le réclamaient les élus corses dans leurs contre-propositions du 12 juillet. Le 28, l'Assemblée de Corse approuve à une large majorité le plan Jospin sur l'avenir de l'île.

Le sommet du G8 réunit à Okinawa les sept pays les plus industrialisés et la Russie. Il aborde de nombreux sujets, comme le fossé qui sépare pays riches et pays pauvres dans le cadre de la mondialisation, la « fracture numérique » entre les pays « branchés » et les autres, la lutte contre le sida ou bien encore la dette russe. Les sept pays plaident pour un xxi^e siècle de « la prospérité pour tous », grâce notamment à l'allégement de la dette, à l'éducation, la santé et à Internet. Si ce sommet du G8 était le dernier pour Bill Clinton, Vladimir Poutine y faisait sa première apparition, réussie. Le président russe a fait une si forte impression que les sept pays les plus industrialisés pourraient désormais accueillir Moscou dans toutes leurs réunions.

Le footballeur français Nicolas Anelka signe un contrat avec le club du Paris-Saint Germain. Le transfert approche les 220 millions de francs que le club madrilène avait versé la saison dernière pour le joueur international racheté au club britannique d'Arsenal. C'est le plus important du football français. Et c'est un retour au bercail pour l'attaquant français, qui avait été cédé à Arsenal pour 5 millions de francs en 1997, avant de voir sa cote s'enflammer lors de son transfert au Real Madrid.

Le réalisateur Claude Sautet meurt à Paris, à l'âge de soixante-seize ans des suites d'un cancer du foie. Diplômé de l'IDHEC (Institut des hautes études cinématographiques), après neuf films en tant qu'assistant, il réalise une vingtaine de films, dont Classe tous risques (1959), les Choses de la vie (1969), Max et les ferrailleurs (1970), César et Rosalie (1972), Vincent, François, Paul et les autres (1974), Une histoire simple, oscar du meilleur film étranger en 1980, Un cœur en hiver (1991). Son dernier film, Nelly et Monsieur Arnaud (1995), avec Emmanuelle Béart et Michel Serrault, lui avait valu le césar du meilleur réalisateur en 1996, un prix Delluc et le prix de la critique. L'auteur avait alors évoqué sa façon de filmer : « Je crois que je filme de plus en plus simplement. (...) D'où les mélanges, les fluctuations de ton parfois au sein d'une même scène. Comme dans la vie : quand on invente un jeu et que, progressivement, ce jeu se décharge d'un poids (ou d'un manque) et modifie la réalité. »

Le cycliste américain Lance Armstrong (US Postal) remporte son deuxième Tour de France consécutif. Le Texan de vingt-huit ans a pris le maillot jaune à Hautacam lors de la 10^e étape pour ne plus le lâcher. Le 21, il avait remporté l'ultime contre-la-montre entre Fribourg et Mulhouse, sa seule victoire d'étape dans cette 87^e édition du Tour de France. Il devance de 6 minutes 2 secondes l'Allemand Jan Ullrich (Telekom), victorieux de l'épreuve en 1997, qui monte pour la troisième fois en cinq ans sur la deuxième marche du podium. La troisième marche revient à l'Espagnol Joseba Beloki, vingt-six ans, la grosse surprise de ce Tour de l'an 2000. Le cyclisme espagnol avec 7 coureurs dans les 14 premiers du classement général, a impressionné lors des 3 662 km de l'épreuve, même si le maillot à pois a échappé à ses grimpeurs pour échoir au Colombien Santiago Botero.

Le projet de révision de la Constitution en Côte d'Ivoire est approuvé par 86,53 % des voix, pour un taux de participation de 56 %. Ce projet est destiné à marquer la première étape du retour du pouvoir aux civils, avant l'élection présidentielle annoncée pour le 17 septembre. Le scrutin, censé clarifier la situation politique à l'approche de l'élection présidentielle, était présenté par le général putschiste Robert Gueï comme un premier pas vers la démocratie. Le principal enjeu du référendum résidait dans la participation des 4,8 millions d'électeurs, les principaux partis politiques, y compris ceux de l'opposition, ayant appelé à voter « oui ». Le scrutin a été marqué par plusieurs incidents liés à une évidente désorganisation. Le projet de Constitution stipule que le père « et » la mère de tout candidat à la présidence doivent être « d'origine ivoirienne ». Cette clause pourrait viser à exclure de la course à la présidence l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, chef du principal parti d'opposition, le Rassemblement des républicains (RDR), et accusé depuis des années d'être né de parents burkinabés. La Côte d'Ivoire compte prés de 4 millions d'étrangers, burkinabés pour la plupart, sur une population totale de 19 millions d'habitants.

Après plusieurs semaines de négociations et de polémiques, Martine Aubry et Laurent Fabius rejettent le plan d'aide au retour à l'emploi (PARE), principal dispositif de la convention de l'Unedic signée par le Medef, la CFDT et la CFTC. Ces deux dernières centrales annoncent qu'elles suspendent immédiatement leur participation aux instances de l'Unedic. Le gouvernement estime que « l'amélioration de la couverture chômage est insuffisante » – moins de 4 milliards de francs y sont consacrés sur les 75 milliards de francs d'excédents attendus pour l'Unedic entre 2000 et 2003 – et qu'« aucune enveloppe financière spécifique » n'est prévue pour le PARE. Le ministère appelle également à la « reprise des négociations » pour établir une nouvelle convention qui respecte « l'intérêt des chômeurs ». Le PARE prévoyait, en échange d'un suivi personnalisé du chômeur, un certain nombre de sanctions, pouvant aller jusqu'à la suppression des allocations, s'il refuse une offre d'emploi. Ces sanctions, « pour être impartiales, doivent rester de la responsabilité de l'État », soulignent Martine Aubry et Laurent Fabius.

Le Concorde d'Air France à destination de New York, qui transportait une centaine de personnes, s'écrase vers 16 h 45 près de l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle, à proximité d'un hôtel-restaurant de la commune de Gonesse (Val-d'Oise). Un premier bilan communiqué par le ministère de l'Intérieur fait état de 109 morts : les 100 passagers (dont 96 Allemands) et les 9 membres d'équipage ont péri dans l'accident. Par ailleurs, il y a 5 autres victimes dans l'hôtel Hôtelissimo, situé sur la RN17 au lieu-dit la Patte-d'Oie-de-Gonesse. Il s'agit du premier crash d'un supersonique Concorde depuis la mise en exploitation commerciale de l'appareil en 1976. Le Concorde était affrété par le tour-opérateur allemand Deilmann et transportait en majorité des Allemands qui se rendaient à New York pour y prendre le départ d'une croisière vers Manta, en Équateur. Selon un porte-parole d'Air France, le Concorde a décollé avec le moteur en feu et, d'après un témoin sur place, s'est écrasé « environ deux minutes après le décollage ». Le ministre des Transports, Jean-Claude Gayssot, demande « en accord avec Air France, la suspension des vols Concorde, dans l'attente d'investigations complémentaires ». D'après les boîtes noires, une panne du réacteur numéro deux est à l'origine de la catastrophe. Le rapport du Bureau enquête-accidents est attendu fin août. Aucune hypothèse, même celle d'une erreur humaine, n'est encore écartée. Le Concorde accidenté, qui totalisait « près de 12 000 heures de vol », avait subi « une grande visite terminée le 30 septembre 1999 » et des « contrôles réglementaires » les 28 avril et 21 juillet. Il avait depuis effectué deux rotations Paris-New York après ce dernier contrôle.

Malgré deux semaines d'intenses négociations israélo-palestiniennes, le sommet de Camp David s'achève sans que « les deux parties soient en mesure de parvenir cette fois à un accord ». Les deux délégations font néanmoins part de leur intention de « poursuivre leurs efforts en vue d'un accord sur toutes les questions du statut définitif dès que possible ». En dépit des efforts de Bill Clinton, Camp David a achoppé sur Jérusalem, malgré les concessions de l'État hébreu qui, pour la première fois de son existence, a abandonné un dogme intangible et accepté l'idée de céder une parcelle de souveraineté sur les quartiers arabes de Jérusalem-Est. Mais l'annonce de l'échec tient pour une part de la pause stratégique, tant Yasser Arafat, pressé par le monde arabe et par son opposition interne à ne rien céder sur Jérusalem, qu'Ehoud Barak, acculé par sa droite et en pleine crise gouvernementale, sont en situation délicate. Selon les observateurs, les sujets abordés étaient bien trop épineux pour être réglés dans ce seul round. Le 31, les discussions israélo-palestiniennes reprennent entre le chef des négociateurs israélien, Oded Eran, et son homologue palestinien, Saeb Erakat, pendant une heure environ dans les bureaux de l'Autorité palestinienne à Jéricho en Cisjordanie pour discuter de la suite du processus de paix.

Après huit semaines de chaos politique, l'instigateur du coup d'État du 19 mai, George Speight, ainsi que 370 de ses partisans, sont arrêtés par l'armée fidjienne en raison des « troubles continuels dans le pays et du non-respect de la loi et l'ordre ». Bien que le pouvoir exécutif ait été transmis au nouveau président, Ratu Joseaa Iloilo, un fidèle de G. Speight, le 15 mai dernier, l'armée dispose toujours de pouvoirs étendus, tant que l'état d'urgence est prorogé, et entend accélérer le retour à la situation normale : l'investiture du nouveau gouvernement, dirigé par le banquier Laisenia Qarase, avait dû être différée sous la pression de G. Speight, qui était insatisfait de sa composition. Le 28, un nouveau cabinet excluant les partisans des putschistes est présenté.

Le Premier ministre Lionel Jospin décide de rallonger le délai légal de l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Le projet de loi sera examiné lors d'un Conseil des ministres courant octobre. Le 11 juillet dernier, il avait refusé aux élus socialistes d'intégrer un volet IVG à leur proposition de loi sur la pilule du lendemain, qui doit venir en discussion au Parlement en octobre. Avant la fin 2000, une proposition de loi sur la réforme de l'IVG sera présentée au Parlement.

Un attentat à la bombe – une bombe artisanale placée dans une bouteille en plastique et accrochée à une barrière – fait neuf blessés graves dans une gare en plein centre-ville de Düsseldorf (ouest de l'Allemagne). Les victimes, âgées de vingt-quatre à cinquante ans, sont toutes originaires de l'ex-URSS et, pour six d'entre elles, sont juives. Elles rentraient d'un cours d'allemand destiné à des étrangers. La piste d'un attentat raciste est donc envisagée, bien qu'aucune revendication ne soit parvenue aux enquêteurs.

Le président péruvien Alberto Fujimori, soixante-deux ans, devient, à l'exception de Fidel Castro, le doyen des chefs d'État latino-américains en exercice, après son investiture pour un troisième mandat consécutif de cinq ans obtenu au terme d'une élection controversée et malgré des pressions internationales. En signe de protestation, des manifestants ont mis le feu au siège d'une banque et provoqué un début d'incendie au Palais de justice de Lima, où des incidents entre opposants et forces de l'ordre ont fait une trentaine de blessés légers.

Vladimir Poutine rassure les hommes d'affaires russes, inquiets de ses intentions à l'égard du grand capital, en promettant que les privatisations effectuées depuis dix ans ne seraient pas remises en cause. Le président russe, qui rencontrait pour la première fois, lors d'une table ronde, 21 hommes d'affaires parmi les plus influents du pays, a néanmoins refusé de promettre une amnistie pour les poursuites judiciaires engagées contre plusieurs oligarques et les a avertis qu'ils ne pourraient « s'en prendre qu'à eux-mêmes » en cas de démêlés avec la justice.

L'ancien gouverneur civil Juan María Jauregui, quarante-neuf ans, est assassiné à Tolosa (Pays basque espagnol) par deux hommes qui ont pris la fuite. Il avait représenté de 1993 à 1996 le ministère de l'Intérieur dans la province de Guipuzcoa. L'attentat n'a pas été revendiqué mais porte selon les enquêteurs la marque du groupe séparatiste ETA. « Le gouvernement ne fera aucun pas en arrière dans le combat pour la liberté, mais des pas en avant avec courage et détermination », a lancé le ministre espagnol José María Aznar. Depuis la fin, en décembre, du dernier cessez-le-feu de quatorze mois qu'elle avait décrété, l'ETA semble engagée dans une des plus violentes campagnes de terreur qu'ait connues l'Espagne. L'organisation séparatiste basque est ainsi accusée d'être à l'origine de dix attentats perpétrés au cours des deux dernières semaines. Le 31, des dizaines de milliers de personnes défilent en silence dans plusieurs villes d'Espagne – Madrid, Séville, Pampelune, Barcelone – pour dire non à la violence.

Le président Hugo Chavez est réélu pour un mandat de six ans à la tête du Venezuela. Il recueille plus de 59 % des voix sur un total de 83 % de suffrages dépouillés. Les partisans du président sortant remportent également 12 des 23 mandats de gouverneurs, ainsi que le poste stratégique de la mairie de la capitale Caracas. Le chef de l'État, quarante-six ans, ancien parachutiste, qui briguait un deuxième mandat, a été élu avec près de 3,9 millions de voix contre 1,9 million à son principal rival, Francisco Arias Cardenas, qui est l'un de ses ancien compagnon d'armes. Arrivé au pouvoir en janvier 1999, Hugo Chavez a organisé la dissolution du Congrès et de la Cour suprême, réformé la Constitution, fait entrer l'armée dans tous les secteurs d'activités du pays. Réveillant la lutte des classes, Hugo Chavez a séduit les défavorisés, à coups de discours anti-corruption, anti-impérialistes et pro-castristes.

En recueillant 63 voix sur 120 au second tour de l'élection présidentielle à la Knesset, contre 57 à Shimon Peres, Moshe Katsav, candidat de l'opposition de droite et membre peu connu du Likoud, devient, à la surprise générale, le huitième président d'Israël. La présidence est un poste essentiellement honorifique, mais le président sortant Ezer Weizman avait usé du prestige de cette fonction pour soutenir les efforts de paix au Proche-Orient. Né en Iran et se présentant comme le porte-parole des Israéliens originaires du Proche-Orient, Moshe Katsav a commencé sa carrière en tant que maire le plus jeune du pays en 1969, à l'âge de vingt-quatre ans. Il est entré au Parlement israélien en 1977 et a occupé les postes de ministre du Tourisme et de vice-Premier ministre.

Le gouverneur du Texas George W. Bush est désigné candidat officiel du Parti républicain à l'élection présidentielle américaine par les délégués de la Convention républicaine. Le « conservateur avec du cœur » se réjouit du « message si positif et plein d'espoir » adressé à l'Amérique par cette Convention. « Il redonnera décence et intégrité à la Maison-Blanche », affirme Dick Cheney, ancien secrétaire américain de la Défense, membre du Congrès et candidat officiel à la vice-présidence.