Malmenée par la crise, concurrencée par l’audio-visuel, inquiète devant les mutations technologiques, ressentant amèrement l’indifférence du public à l’égard de ses problèmes, la presse française est à l’encan.
Journal de l'année Édition 1967
La presse française L'évolution de la presse quotidienne de province au cours de l'année a encore accentué la tendance, déjà constatée depuis deux ans environ, à la concentration des entreprises ou au moins à la conclusion d'accords techniques ou publicitaires. Parallèlement, les sociétés de rédacteurs constituées dans la plupart des journaux parisiens et plusieurs grands régionaux ont fait école, et de nouvelles sociétés se sont formées dans divers quotidiens. Tels sont les deux traits marquants de l'année pour la presse française.
Journal de l'année Édition 1968
La presse écrite Premier problème : les concentrations, déjà nombreuses au cours de l'année précédente, se sont encore étendues et multipliées. Parmi les accords ainsi passés, l'un des plus spectaculaires associait le Progrès de Lyon et le Dauphiné libéré de Grenoble, qui créaient, en novembre 1966, l'Entreprise de presse no 1 mettant en commun leurs moyens techniques et leurs rédactions respectives, après avoir déjà coordonné leur publicité.
Journal de l'année Édition 1969
Information L'affaire du Figaro a largement dominé le monde de la presse au cours du deuxième trimestre de 1969. Ainsi, à l'occasion d'un conflit privé dont les origines véritables remontent à près d'un quart de siècle, s'est trouvé posé au grand jour un problème important : le rôle joué par les moyens d'information dans la société moderne. Voici le dossier de l'affaire.
Journal de l'année Édition 1970
Information Parmi les principaux événements qui ont marqué, en 1969-70, la vie de la presse française écrite, parlée ou en images, on retiendra particulièrement la réorganisation et la libéralisation, à l'automne 1969, de l'information à l'ORTF, le conflit qui a provoqué au mois de mars 1970 une grève des journalistes et les développements, qui dépassaient le cadre de l'entreprise intéressée, de l'affaire du Figaro.
Journal de l'année Édition 1971
La presse La presse à la une : telle est, en cette année 1970-71, la caractéristique de la presse française qui, mise en cause à plusieurs reprises, s'est interrogée sur son propre avenir. Témoins de leur temps, mais liés à des entreprises commerciales, les journalistes ont cherché à définir leur place dans la société. Jaloux de leur indépendance vis-à-vis des puissances financières ou politiques, ils se sont penchés sur les formules qui, demain, conditionneront l'exercice de leur profession.
Journal de l'année Édition 1972
L'an I de la crise Après la réflexion, la crise. Après s'être interrogée sur son avenir (Journal de l'année 1970-71) sans toutefois parvenir à faire adopter des mesures pratiques, la presse se trouve confrontée, en 1972, aux réalités économiques qui, une fois de plus, posent le problème de sa survie.
Journal de l'année Édition 1976
Journal de l'année Édition 1977
Presse : journaux à l'encan Malmenée par la crise, sérieusement concurrencée par l'audio-visuel, inquiète devant les mutations technologiques qui s'imposent à elle, ressentant amèrement l'indifférence du public à l'égard de ses problèmes, la presse française est à l'encan : jamais autant de titres n'ont changé de propriétaires qu'au cours de l'année 1976-1977.
Journal de l'année Édition 1978
Des perspectives préoccupantes Après les grands bouleversements qu'elle a connus au cours des précédentes années, la presse française est fidèle à son image en 1977-78 : d'un côté, de nombreux titres se créent, mais, de l'autre, deux quotidiens parisiens (J'informe, le Quotidien de Paris) disparaissent et un troisième (l'Aurore) est vendu à la fin du mois de juin 1978.
Journal de l'année Édition 1979
La presse continue de naviguer à vue Les dossiers s'accumulent, le contentieux s'alourdit, les structures craquent : la presse française est malade financièrement ou moralement. Lorsque les crises atteignent leur paroxysme, elles parviennent à la connaissance du public : de témoins, les journaux deviennent acteurs — ce qui n'est jamais bon signe. Et, malgré les déclarations d'intention, aucune décision importante n'est prise pour redresser la barre : on continue de naviguer à vue.
Journal de l'année Édition 1980
La bataille du septième jour Les journalistes ne prennent pas modèle sur Dieu : alors que le Seigneur, satisfait de sa création, se reposa le septième jour, la presse, il est vrai peu heureuse de ses ventes en semaine, se lance à la conquête du dimanche. Jusqu'à présent, seul le Journal du dimanche occupait ce créneau. Le 16 septembre 1979, le Figaro publie son édition dominicale, le Figaro dimanche, et le Monde dimanche succède au Monde aujourd'hui (mais dans son édition du samedi). Le 14 octobre, c'est au tour de France-Soir d'entrer dans la compétition avec un France-Soir dimanche. Contre-attaque du Journal du dimanche avec un supplément illustré en couleurs intitulé 7e jour. Le Progrès Magazine choisit le supplément encarté, comme Libération dont le supplément de 48 pages porte le titre de Sandwich. L'Équipe Magazine sort le samedi.
Journal de l'année Édition 1981
L'an 2000 est déjà commencé Pieuvre verte pour les uns, plus puissant groupe de presse français pour les autres, Hachette est un colosse aux pieds d'argile. Un colosse, certes, que ce groupe international — quarante filiales, deux milliards de F de chiffre d'affaires sur cinq continents — qui touche l'édition — avec huit sous-départements (classique, littérature, politique, etc.) et quatorze filiales (Grasset, Fayard, Stock, etc.) —, la distribution — 18 % de tous les livres vendus —, l'audiovisuel, et même 8 % du capital de la Compagnie luxembourgeoise de télé-diffusion, qui contrôle RTL et Télé-Luxembourg. Mais un colosse aux pieds d'argile parce que son capital est très réparti : la Banque de Paris et des Pays-Bas (4,39 %), UAP (6 %), l'Union des banques suisses (4,96 %), le Groupe Worms (3 %), Edmond de Rothschild (5 %), Jean Riboud (1 %), Hachette (par la société Holpa 5,29 %), des membres de la famille (5 %) et de nombreux petits porteurs.
Journal de l'année Édition 1982
Les problèmes techniques et politiques agitent toute la presse Placée, de par sa fonction même, au cœur de l'événement, la presse cède parfois à la passion et ne respecte pas toujours son devoir d'objectivité. Aussi les périodes de grande tension politique sont-elles suivies de remises en cause spectaculaires. Au lendemain du 10 mai 1981, un vent de fronde souffle dans quelques salles de rédaction. Des journalistes sont déplacés ; on parle de chasse aux sorcières. L'information n'est pas fondamentalement différente pour autant : la nouvelle majorité s'en plaint. Dans plusieurs grands médias le malaise s'accroît : le ministre de la Communication, Georges Fillioud, qualifie la radio et la télévision de « corps malades », et Claude Estier, dans l'Unité, reconnaît que le fait de n'avoir pas considéré la réforme de l'audiovisuel comme « la priorité des priorités » était une erreur.
Journal de l'année 1er juillet - 31 décembre 1982
Presse : des procès qui n'en finissent pas Face aux puissances financières et au pouvoir politique, la presse mène son habituel combat. Cela se traduit par diverses manifestations, et, parfois, les affaires de presse se transforment en affaires judiciaires.
Journal de l'année Édition 1985
Journal de l'année Édition 1986
Presse 1985, année du cinquantenaire de la création de la carte de presse – 20 000 journalistes recensés en France –, aura soufflé le chaud et le froid dans le monde de la presse : le Monde a dû faire face à de sérieuses difficultés et serrer d'une manière drastique tous les écrous, tandis que Jean-François Kahn créait l'événement avec L'Événement du jeudi, hebdomadaire financé en grande partie par ses lecteurs, qui sont plus de 110 000. De nombreux remous au Matin de Paris, où la moitié de la rédaction est partie consécutivement à l'arrivée d'un nouveau directeur, Max Gallo, les journalistes craignant un ancrage politique trop marqué du quotidien. Robert Hersant, poursuivant sa stratégie multimédias, a porté l'essentiel de ses efforts sur les futures télévisions privées, lançant une OPA sur Canal Plus et proposant de reprendre une des chaînes du service public, en 1986, si celles-ci étaient privatisées. Guerre remarquée, également, sur le marché des journaux féminins, avec deux créations : 7 Jours Madame, par le groupe Hachette-Filipacchi et Femme actuelle, par l'éditeur allemand Axel Ganz.
Journal de l'année Édition 1987
Presse Malgré la loi d'octobre 1984 visant à garantir la transparence et le pluralisme des entreprises de presse, Robert Hersant, début janvier, a pris le contrôle du Progrès de Lyon, et s'est assuré de ce fait le monopole sur la région Rhône-Alpes. Il écrit dans un éditorial, au lendemain de cette opération : « parfois, pour ne pas être en retard d'une guerre, il convient d'être en avance d'une loi... » Il fait construire à Paris, dans le XVIIe arrondissement, un studio de télévision ultrasophistiqué, dans l'optique de son entrée dans le capital de TF1. Pendant ce temps, toujours à Lyon, la guerre fait rage. Libération lance en septembre un quotidien spécifique (qui augmentera d'ailleurs ses ventes de 10 000 exemplaires sur la région). Lyon-Libération est destiné à rétablir partiellement le pluralisme. Quelques jours avant son lancement, Lyon-Figaro fait son apparition... Et les grèves des ouvriers du Livre se succèdent au détriment de Lyon-Libération...
Journal de l'année Édition 1988
Presse Même si les remous qui l'affectent n'ont pas l'ampleur de ceux que subit la presse outre-Manche, où un Robert Maxwell va perdre 135 millions de francs sur un seul projet, la presse française a connu une année 1987 riche en événements.
Journal de l'année Édition 1989
Journal de l'année Édition 1990
Journal de l'année Édition 1991
Journal de l'année Édition 1992
Presse En France, la presse a traversé l'année et la guerre du Golfe avec beaucoup de difficultés. Elle a dû faire face en même temps à une crise morale et à une crise financière. Comme à l'étranger, la crise morale a revêtu une triple dimension : elle a été à la fois déontologique, philosophique et structurelle.
Journal de l'année Édition 1993
Presse écrite Robert Hersant s'est-il placé hors la loi ? La question fut posée le 10 mars après l'annonce du rachat de trois quotidiens de province supplémentaires, le Courrier de l'Ouest et le Maine libre cédés par le groupe Amaury (le Parisien-l'Équipe) ainsi que l'Ardennais, repris à l'Est républicain. Le magnat de la presse française avait-il dépassé le seuil des 30 % de la diffusion totale des quotidiens nationaux et régionaux d'informations que fixe la loi ?
Journal de l'année Édition 1994
Presse Le bilan de santé présenté au début de l'été par les organismes de contrôle de la diffusion de la presse écrite a fait apparaître que, si les quotidiens et certains hebdomadaires d'information connaissaient de graves difficultés, les magazines spécialisés se portaient bien. La diffusion des quotidiens a baissé de 1,2 % et, parmi ceux-ci, les nationaux ont enregistré la plus forte baisse (– 1,8 %). Ces moyennes masquent des disparités, puisque le Parisien est l'un des rares titres nationaux à progresser, comme les Échos, de 3,9 %. À titre comparatif, Libération a connu une baisse de 4,5 %, le Monde de 3,25 % et le Figaro de 3,35 %.
Journal de l'année Édition 1995
Presse écrite Dépôt de bilan, liquidation judiciaire, arrêt des suppléments gratuits, nouvelles formules, autant de signes derrière lesquels se cache de plus en plus mal la crise récurrente de la presse écrite qui, à quelques exceptions près, se porte mal.
Journal de l'année Édition 1996
Presse écrite : entre déclin et reprise Selon les chiffres publiés en juin par la Fédération internationale des journaux, la presse quotidienne accuse depuis dix ans un recul constant de sa diffusion dans le monde. En Europe, celle-ci va de − 18 % en Autriche à − 1,5 % en France, alors que dans les pays asiatiques, elle progresse. La palme des variations revenant au Pérou (+ 89 %) et à la Russie (− 91 %). Toutefois, selon une autre enquête, l'année 94 a été marquée en France par une embellie, le chiffre d'affaires ayant progressé de 2 %, avec une hausse de 2,7 % des revenus publicitaires. La presse locale (+ 2,9 % de chiffre d'affaires) tire mieux son épingle du jeu, alors que les quotidiens parisiens perdent 0,7 %. Seule l'Équipe connaît une progression significative de ses ventes (+ 14 %).
Journal de l'année Édition 1997
Presse écrite L'année a commencé par un dépôt de bilan, celui d'InfoMatin annoncé début janvier par André Rousselet, actionnaire à 80 % du quotidien, dont les ventes stagnaient à 70 000 exemplaires alors que le point d'équilibre se situait à 130 000. En deux ans, 170 millions de francs avaient été injectés dans le journal, qui devait également supporter des coûts d'impression et de routage exorbitants.