Journal de l'année Édition 1985

Du 01 janvier 1984 au 31 décembre 1984

Sommaire

  • France
    • Le poids de la France

      Il s'est passé quelque chose d'inédit sous le septennat de François Mitterrand : le large consensus qui existait depuis trois ans à propos de la politique étrangère s'est fissuré sinon rompu. Jusqu'alors, les polémiques furieuses qui rythment rituellement les rapports entre la gauche et la droite dans notre douce France s'arrêtaient aux frontières de l'Hexagone. La politique étrangère du chef de l'État soulevait relativement peu de passion de la part de l'opposition, qui y retrouvait largement celle qu'elle-même menait lorsqu'elle était au pouvoir. Depuis au moins deux ans, l'idée reçue était que la politique extérieure de la Ve République avait peu varié sur l'essentiel, une fois le noviciat socialiste achevé.

    • La rupture

      Juillet 1984 coupe le septennat de François Mitterrand en deux. Avant, la gauche tout entière exerçait le pouvoir. Après, c'est un gouvernement socialiste homogène qui dirige les affaires de la France. Avant le divorce, l'exécutif était déjà en situation inconfortable. Après la rupture, la majorité parlementaire réduite aux seules forces de la gauche non communiste se trouve pratiquement condamnée à une vocation minoritaire. L'opposition de droite s'enhardit et se renforce. L'opposition de gauche (celle du parti communiste) élève peu à peu la voix. La sanction de l'opinion est sévère : jamais les sondages n'ont été aussi négatifs vis-à-vis d'un président de la Ve République, rarement ils n'ont exprimé autant de scepticisme sur l'action d'un gouvernement, jamais ils n'avaient attribué auparavant une avance aussi large à la droite sur la gauche. Le départ des quatre ministres communistes ressemble fort au grand tournant du septennat.

    • Sondages

      Triste année pour le pouvoir que 1984. Au vu des enquêtes d'opinion, le divorce entre le « pays légal » et le « pays réel » a pris une singulière ampleur. Le mécontentement antigouvernemental a atteint un niveau sans précèdent sous la Ve République. Le président de la République a, bien évidemment été la première victime de cette réaction de rejet. François Mitterrand a connu un état d'impopularité permanent. D'un mois à l'autre, sa cote de satisfaction est toujours restée largement négative. On n'ose plus parler de creux de la vague. L'opinion semble installée, depuis le printemps 1983, dans une défiance à l'égard de Mitterrand que rien ne vient entamer. Valéry Giscard d'Estaing, quant à lui, n'avait connu qu'exceptionnellement un tel niveau d'impopularité. Qui plus est, la cote présidentielle s'est encore dégradée en fin d'année. En novembre, il ne se trouvait plus qu'un Français sur quatre pour se déclarer satisfait de Mitterrand.

    • Débats

      « Guerres franco-françaises », c'est ainsi que naguère on avait qualifié des fractures aussi importantes pour la solidarité nationale que l'affaire Dreyfus ou Vichy. Cette fois, il s'agit plutôt d'une multitude de fissures, plus ou moins béantes, que d'un seul traumatisme. Mais ce sont ces fissures qui ont hâté le tournant d'un septennat né en 1981 sous le signe généreux des nouvelles solidarités. 1984 s'inscrira dans la conscience collective comme l'année de l'échec de la paix scolaire.

    • Justice

      Le mardi 3 avril 1984, on crut que tout avait changé. Tout, comprenez l'image du garde des Sceaux, et, à travers elle, celle de sa politique. Ce jour-là, Robert Badin ter était l'invité des Dossiers de l'écran.

    • Législation

      Les projets de loi sur le règlement judiciaire et sur la réforme des syndics sont adoptés par l'Assemblée nationale le 10 avril 1984, après un dialogue constructif entre les députés de la majorité et ceux de l'opposition. Ces derniers réussissent à faire adopter cinquante et un amendements, dont seize de fond selon le garde des Sceaux. La nouvelle législation, qui entrera en vigueur le 1er juillet 1985, réaménage tout le droit des faillites.

    • Défense

      Avec la manœuvre Damoclès qui a eu lieu en septembre 1984 en Haute-Marne, l'armée de terre française a cherché à illustrer sur le terrain ce qui aura été la grande affaire de l'année pour elle et, du même coup, pour la Défense nationale. À savoir, une profonde réorganisation de ses forces, imposée par un gouvernement dont les projets, en la matière, sont combattus par l'une des composantes de la majorité, le PCF.

    • Décentralisation

      La réforme de la décentralisation (lancée par la loi du 2 mars 1982) a connu en 1984 une nette accélération. C'est cette année que sont entrés en application les principaux transferts de compétences. L'État progressivement se dessaisit de certains dossiers lourds : formation professionnelle assurée désormais par les régions (1,75 milliard de F en 1984), transports scolaires à la charge des départements (746 millions), bureaux municipaux d'hygiène (240 millions) gérés par les communes action sociale et santé transférée aux départements (19,1 milliards). L'État s'est engagé à compenser intégralement, soit par le transfert d'impôts, soit par des dotations budgétaires, les charges qu'il demande désormais aux collectivités locales d'assumer. Une commission d'élus, présidée par un magistrat de la Cour des comptes, y veillera.

    • Budget

      « Trop d'impôt, pas d'impôt : on asphyxie l'économie, on limite la production, on limite les énergies et je veux absolument revenir à des chiffres plus raisonnables. » Le 13 septembre 1983, François Mitterrand se livrait à cette profession de foi à la télévision. Un an plus tard — presque jour pour jour — Pierre Bérégovoy a la lourde tâche de montrer comment ce choix a été appliqué au travers du projet du budget pour 1985.

    • Diplomatie

      La diplomatie française voudrait être la résultante de quelques idéaux, auxquels la gauche est particulièrement attachée, et des contingences imposées par l'évolution du monde. C'est dans la mesure où il semble bien que ces dernières aient amené le gouvernement français à corriger plusieurs de ses orientations diplomatiques que l'on a pu parler d'infléchissement.

    • La désinflation partagée

      C'est l'amer qui domine pour les ménages. La douceur, c'est chez un autre acteur qu'elle commence, malgré tout, à être appréciée : les entreprises. Un nouveau partage social qui leur est favorable se met en place.

    • Conjoncture économique

      1984 aura été pour le franc français une année de dupes. Contre toute attente et en dépit de toutes les prévisions, le franc français a non seulement tenu sa parité au sein du système monétaire européen, mais a même permis à la Banque de France d'engranger des devises.

    • Secteur primaire

      L'année se caractérise par la profonde mutation de la politique agricole commune, dont dépend, pour une grande part, l'agriculture française. Proposée depuis plusieurs années par la Commission des Communautés européennes, la réforme de cette politique a été acceptée, en mars, par les dix pays, contraints par les nécessités financières constamment mises en avant par les Britanniques. Son principe fondamental : plus de garantie illimitée des prix quels que soient les volumes de production. Pour les céréales, par exemple, au-delà d'un certain seuil, les prix seront diminués et une participation sera demandée aux producteurs afin de faciliter les exportations.

    • Industrie

      Qu'ils soient privés ou publics, les « géants » ont infiniment moins bien résisté à la crise que les « poids moyens ». Sur les 100 premiers groupes français, une trentaine perdent de l'argent, et ils en perdent plus que ne gagnent tous les autres groupes bénéficiaires réunis. Dans les deux industries pilotes de l'économie mondiale — l'automobile et l'électronique —, la France est carrément en recul, quand ce n'est pas en chute libre.

    • Services

      Résultats divergents pour les assurances dommages, ralentissement de la croissance de la branche vie : l'assurance française présente des résultats contrastés. Son activité a cependant progressé en 1983 de 13,5 %, chiffre supérieur à la progression de la PIB (10,9 %), atteignant 182 milliards de F de chiffre d'affaires.

    • Social

      On peut longuement épiloguer sur les responsabilités des gouvernants d'aujourd'hui ou d'hier quant à la dégradation ainsi observée. L'important est ailleurs. Quand, en 1974, on croyait que la crise ne durerait pas et que le chômage serait passager, on avait accru la protection des chômeurs en créant l'allocation spéciale d'attente, le « 90 % » des licenciés économiques. Dix ans après, la crise s'obstine, le chômage grimpe et les partenaires sociaux eux-mêmes ont dû réviser à la baisse le système d'indemnisation du chômage. Un double risque est ainsi encouru. Tout d'abord comment la protection sociale pourra-t-elle continuer à jouer un rôle d'amortisseur, comment pourra-t-elle empêcher à terme le détonateur chômage d'exploser si les garanties fondent comme neige au soleil ? En second lieu, le phénomène d'exclusion et de marginalisation s'accroît.

  • Notre temps
    • Les illusions de la néo modernité

      Notre temps serait-il de séduction et de simulacre, crépitant uniquement de signes et de faux-semblants ? À lire, à voir, à entendre, à humer, à toucher, nos sens confirment que la société du spectacle semble régner d'encore plus indivise manière. Les médias ont la cote. Ce sont les journalistes qui disposeraient du pouvoir d'influence. Les politiques courent après leurs ombres télévisées, courtisent Michel Drucker et ne ratent aucune occasion de se montrer, en vertu du célèbre adage désormais traditionnel : « Tout ce qui apparaît est bon, tout ce qui est bon apparaît. »

    • Culture

      Attention ! l'évasion ne saurait être perçue au premier degré ; si l'on se précipite aux nombreux spectacles, ce n'est pas uniquement pour fuir les désagréments de la vie quotidienne. La démarche est plus profonde, plus exigeante, car on poursuit une sorte de quintessence. Quintessence de la curiosité tant qualitative que quantitative. Et à l'autre extrémité de la chaîne répond l'ingéniosité des producteurs culturels qui font plus que se prêter à la demande, ils la devancent sachant que c'est ce qu'on attend d'eux. Regardez le goût pour Vienne. Il a mêlé les colloques, les livres, les expositions (dès le début de 1985, une rétrospective sera consacrée au compositeur Gustav Mahler) et en même temps il a établi de manière quasi inconsciente une correspondance entre deux sentiments de fin de siècle, au xixe et au xxe siècle. Les grands-messes se multiplient, elles ont souvent un anniversaire pour prétexte et se déroulent sur un terrain pluridisciplinaire.

    • Sciences et techniques

      La fusée européenne Ariane, après une série de mises sur orbite magnifiquement réussies, reçoit en somme, en l'an de grâce 1984, son brevet définitif de lanceur fiable — et engrange les commandes pour placer des satellites américains.

    • Société : le retour du réalisme

      Analystes de l'instantané, les sondages tentent bien de cerner, parmi les variations fugitives de l'opinion, ces transformations encore floues et confuses des mentalités comme des comportements. Certes, la société française bouge en profondeur, mais comment décoder, dans le foisonnement si riche des prises de position, les mouvements d'humeur, les réactions épidermiques ou au contraire les tendances fortes.

    • Tendances

      Préoccupation galopante des Français, l'insécurité est restée le grand challenger du chômage en 1984. Les chiffres de la délinquance et de la criminalité ont marqué un fléchissement... dans la hausse. Mais les jeux de la politique ont exacerbé un thème qui, avec la montée en puissance de l'extrême droite conduite par Jean-Marie Le Pen, a su se rendre obsédant, quitte à biaiser les cartes.

    • Population

      La conférence de Bucarest, en 1974, avait été une première. Pour la première fois, l'ensemble des gouvernements s'intéressaient officiellement aux effectifs de l'humanité et à leur évolution. Les débats avaient été vifs, passionnés, et avaient abouti à amender sensiblement un texte d'inspiration néo-malthusienne dans un sens tiers-mondiste : la baisse de la fécondité n'était pas une condition nécessaire du développement, c'était le développement au contraire qui favorisait la baisse de la fécondité. Pour faire le point, les Nations unies ont décidé de tenir une nouvelle Conférence internationale sur la population, qui s'est réunie à Mexico du 6 au 14 août 1984. Beaucoup d'espoirs avaient été mis dans cette réunion.

    • Éducation

      Méfions-nous de nos « journées historiques » : les manuels d'histoire n'en retiendront pas beaucoup. Faut-il classer le dimanche 24 juin 1984 parmi les exceptions ? Paris a connu ce jour-là une manifestation de première importance. Cette foule immense, de un million à un million et demi de personnes, était en effet la plus nombreuse jamais réunie depuis la Libération. Elle a conduit le gouvernement à remettre en cause sa politique scolaire. Et elle a révélé, au-delà des polémiques et des slogans, un visage troublant de la France des années 80.

    • Religion

      – Dans une salle de conférences aussi grande qu'un stade de football, des milliers de jeunes et de moins jeunes entonnent des cantiques. À la tribune, le président de leur pays, grave, peut-être ému, lance : « Politique et religion sont forcément liées. » Cela se passe le 23 août à Dallas où, avant de se rendre à la Convention républicaine, Ronald Reagan était invité par une organisation religieuse appelée Majorité morale.

    • Loisirs

      Course à pied et course à la forme ; la plus belle pour aller danser et le plus chatoyant pour aller se montrer : jamais comme dans les périodes dites de crise, le goût de la singularité et la volonté de se personnaliser à tout prix n'ont jailli spectaculairement. Les « décalés » croissent et se multiplient : le travail n'est plus ce qu'il était ; désormais, il faut s'accrocher et ne plus même songer, sauf cas exceptionnels, à des occupations vigoureusement épanouissantes. Le chômage est là qui guette et qui envoie son haleine fétide sur des générations de jeunes qui s'interrogent. Dès lors, le travail change de signe. Comme le déclarait très sérieusement un jeune avocat dans une boîte de nuit, reflétant bien la mentalité de sa génération : « Mon métier, c'est le backgammon ; mon hobby, c'est le droit. » Il s'agit moins de gagner sa vie que de gagner à ne pas la perdre : dans la journée, on est straight, adaptés, on joue tous les jeux des stratégies socioprofessionnelles ; la nuit, les chats ne sont plus jamais gris. Et, au petit matin, après un sommeil toujours réparateur, on court sur les trottoirs urbains. La vieille division travail-loisir est en train, lentement, inexorablement, de basculer. Tous à mi-temps ? Peut-être un jour ; mais, en attendant, l'important c'est d'être de son temps, c'est-à-dire hors du temps de la valeur-travail et de l'effort récompensé. Désormais, l'attention, l'application, l'effort sont tournés vers soi. L'aventure intérieure ne fait que commencer.

  • Le Monde
    • Le pire n'arrive pas toujours

      L'année n'aura pas été conforme aux prévisions d'Orwell dans son célèbre roman 1984 pour ce qui est de l'état général du monde. Mais elle n'en aura pas été si éloignée dans la mesure où elle n'aura fait que prolonger et parfois aggraver les problèmes hérités de ses devancières, sans en régler aucun.

    • Europe

      La querelle de la contribution britannique tient en haleine la Communauté pendant une grande partie de l'année. À dire vrai, depuis 1979, les marchandages incessants entre Margaret Thatcher et ses neuf partenaires occupent le plus clair du temps des conseils communautaires. En prétextant qu'elle verse davantage au budget de la CEE que ses partenaires, alors que ses concitoyens sont moins riches, la Dame de fer avait réussi à obtenir des remboursements de 3,735 milliards d'ECU entre 1980 et 1982. Pour 1983, les Dix avaient promis 750 millions d'ECU, alors que la Grande-Bretagne en réclamait le double.

    • Amériques

      1984 a consacré l'échec du libéralisme à l'américaine. Aux États-Unis comme au Canada, les élections se sont soldées par une éclatante victoire des conservateurs. Une reprise économique sans inflation a permis à Ronald Reagan de gagner un second mandat présidentiel, après avoir fait des émules à Ottawa. Dans les deux capitales, on a voulu enterrer l'État-providence et libérer l'initiative privée. Beaucoup d'Américains du Nord ont fini par se convaincre que le meilleur moyen d'affronter l'avenir était de retourner aux bons vieux principes traditionnels.

    • Maghreb Moyen-Orient

      Comme c'est le cas depuis longtemps, le sort de la région est tout entier dominé par l'interminable conflit israélo-arabe, et l'année 1984, à cet égard, fut marquée par la persistance de deux données principales, apparues durant les années précédentes, mais confirmées une fois de plus : la supériorité militaire et stratégique d'Israël et la dispersion accentuée du camp arabe. La situation au Proche-Orient reste, en effet, marquée par les résultats de la guerre de 1982 : la destruction de l'infrastructure politique et militaire de la résistance palestinienne au Liban a renforcé la prépondérance des forces israéliennes dans la région ; à la fin de 1984, les Palestiniens n'avaient pas retrouvé leurs capacités de combat et les Israéliens demeuraient maîtres du terrain conquis deux ans plus tôt, au prix, il est vrai, des charges et des risques d'une occupation prolongée qu'ils supportent de plus en plus difficilement. En même temps, les rebondissements de la guerre civile au Liban, l'engagement de l'Iraq dans sa guerre avec l'Iran, la persistance des rivalités traditionnelles, par exemple entre Iraqiens et Syriens, Égyptiens et Libyens, Algériens et Marocains, témoignaient de l'irréductible division des adversaires d'Israël.

    • Extrême-Orient

      Adoptée par le 3e plénum du comité central le 20 octobre, la réforme est une véritable révolution dans la révolution. Un million d'entreprises sont livrées progressivement aux lois de la concurrence pour devenir « indépendantes et responsables de leurs profits et pertes ». Théoriquement, l'État doit abandonner son contrôle sur les sociétés, à l'exception de secteurs clefs comme l'énergie, la sidérurgie et la banque. Il ne fixera plus que les prix de quelques denrées de base.

    • Afrique Noire

      Aucune région du continent n'a été vraiment épargnée par la sécheresse : ni le Maghreb, notamment dans le Sud marocain ; ni le Machreq, où le Nil a connu la plus basse crue enregistrée depuis 1611 ; ni la Corne, où l'Éthiopie détient la palme peu enviée du record absolu de victimes ; ni l'Afrique orientale, où, dès juin, les Kenyans ont sollicité l'aide alimentaire de quinze pays ; ni l'Ouest africain, où le Mali, dit un rapport de l'ONU publié en juin, voit le tiers de sa population affectée par la famine, et où la Côte-d'Ivoire et le Ghāna ne sont plus en mesure de produire l'électricité nécessaire à leurs besoins par suite du déficit en eau de leurs barrages hydrauliques ; ni l'Afrique centrale, puisque, au Tchad, les ravages de la sécheresse se conjuguent avec ceux de la guerre civile ; ni la partie australe du continent, où les enclaves que constituent les anciens protectorats britanniques (Botswana, Lesotho, Swaziland) sont plus tributaires que jamais du bon vouloir des détenteurs du pouvoir pâle sud-africain ; ni même les îles du Cap-Vert, où, par une atroce ironie du sort, une centaine de personnes trouvent, en septembre, la mort par noyade, au cours de pluies diluviennes survenues après plusieurs années rigoureusement sèches.

  • Sports
    • La griffe d'Hollywood sur les Jeux

      L'Amérique fait bien les choses en ce samedi 28 juillet 1984, alors que deux milliards et demi de téléspectateurs se branchent en direct sur le stade du Coliseum de Los Angeles, où près de 90 000 personnes ont pris place pour assister à la cérémonie d'ouverture des Jeux de la XXIIIe olympiade. David Walper, un producteur de cinéma et de télévision de 56 ans, orchestre un show à couper le souffle, sous le regard de Ronald Reagan, président des États-Unis d'Amérique perché au-dessus de la foule dans une cage de verre.

    • Olympisme

      Pour gagner le pari de la rentabilité, Peter Ueberroth inaugure une formule de sponsoring total. Il fait appel à des firmes privées, qui bénéficient du label de fournisseurs officiels moyennant un coquet droit d'entrée de 4 millions de dollars. Malgré cette prime substantielle, les sociétés n'ont pas le droit de poser de panneaux publicitaires. Libre à elles d'exploiter leur image olympique ailleurs et d'une autre manière.

    • JO été

      Comme prévu, Carl Lewis devient le roi des Jeux. Le jeune Noir américain de 23 ans enlève quatre médailles d'or, remportant le 100 m en 9″ 99, le saut en longueur avec un bond de 8,54 m, le 200 m en 19″ 80 et enfin le relais 4 × 100 m, avec ses compatriotes Sam Graddy, Ron Brown et Calvin Smith, en 37″ 83, nouveau record du monde. Carl Lewis rejoint ainsi dans la légende le grand Jesse Owens, qui avait rapporté quatre médailles d'or de Berlin, où se déroulaient les Jeux de 1936.

    • JO hiver

      Pour la première fois, les Jeux d'hiver se sont déroulés (8-19 février) dans un pays socialiste, à Sarajevo, en Yougoslavie. Ce fut un succès complet : par le nombre de participants (1 490 athlètes représentant 49 comités nationaux, un record), mais aussi par l'état d'esprit qui a régné tant dans le village olympique que dans la capitale de Bosnie-Herzégovine. Seul le temps, très mauvais sur l'ensemble de l'Europe, a donné des soucis ; les courses alpines ont été maintes fois reportées, mais elles ont toutes eu lieu dans des conditions satisfaisantes, sauf le slalom dames qui s'est déroulé par un brouillard épais.

    • Disciplines

      Le judo français a maintenu sa pression, malgré une prestation olympique moyenne (trois médailles).