Ça c'est passé le
France.
L'essence et le super augmentent d'un centime le litre.
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Les Tupamaros s'emparent de 33 millions de francs de bijoux.
À la veille des vacances d'été 1970, l'opinion française manifeste une visible mauvaise humeur, dont les causes sont fort diverses et parfois même opposées. Pour les uns, le désordre est en passe de conquérir définitivement droit de cité, non seulement dans l'Université, mais aussi du fait des commerçants, des paysans ou de toute catégorie sociale — un jour, les chauffeurs routiers, un autre jour les travailleurs de l'État — qui s'estime défavorisée ou brimée ; et ceux qui volent ainsi la situation réclament du gouvernement qu'il se montre plus énergique, plus déterminé, qu'il impose l'ordre. Pour les autres, au contraire, l'absence de réformes régionale, fiscale, administrative, le sentiment d'un blocage de l'action gouvernementale réduite à une gestion à courte vue, d'un blocage de l'opinion qui ne trouve pas les voies normales du dialogue ou même de la revendication, d'un blocage de la politique extérieure, d'un blocage de la société française, sont à la racine des frustrations ressenties et parfois violemment manifestées, qui risquent à tout moment d'enclencher le cycle manifestation-répression. Ce malaise s'exprime dans les sondages d'opinion : 45 % des Français seulement, ce qui est peu, se déclarent satisfaits de leur gouvernement en juillet 1970. Il retentit, bien entendu, au niveau politique, et comme l'opposition de gauche demeure divisée, démoralisée et temporairement neutralisée, c'est d'abord entre le président de la République et le Premier ministre d'une part, entre Jacques Chaban-Delmas et la majorité d'autre part, au sein même de cette majorité enfin, que se font jour des divergences, voire des querelles.
Première consultation nationale depuis l'entrée de Georges Pompidou à l'Élysée et la mort du général de Gaulle, les élections municipales des 14 et 21 mars 1971 peuvent être résumées d'un mot : bipolarisation. Plus nettement que jamais, en effet, le rassemblement des candidats, et par voie de conséquence des électeurs, s'est opéré autour de deux pôles, d'un côté autour du parti communiste dans l'opposition, de l'autre côté autour du mouvement gaulliste dans la majorité.
La mort du général de Gaulle, à Colombey-les-Deux-Églises, sera d'abord un secret bien gardé. Elle survient subitement le lundi 9 novembre 1970, à 19 h 30, et il s'écoulera plus de quatorze heures avant que l'événement soit rendu public.
Identifier l'inflation : tel a été le problème no 1 de l'économie française en 1970-71. La réussite de la dévaluation du franc, incontestable dans l'immédiat, n'a pas complètement rassuré les Français sur l'avenir de leur économie. En effet, les prix et les revenus ont continué de croître, même en 1971, à un rythme trop élevé pour que l'équilibre économique paraisse assuré durablement. Et si, durant l'été 70, on cherchait à sortir du mini-plan de stabilisation qui avait accompagné la dévaluation d'août 1969, au début de l'été 71 c'était la question inverse qui se posait : ne fallait-il pas prévoir un nouveau plan d'austérité ? Seulement, on ne choisit pas une thérapeutique sans connaître exactement le mal qu'il faut soigner. Il y a inflation et inflation. L'évolution de l'économie française en 1970 et en 1971 pose à cet égard quelques énigmes troublantes.
L'année 1970-71 marque un tournant dans l'histoire des industries de l'énergie, et peut-être même dans l'histoire économique du monde. Les rapports de force qui présidaient à l'exploitation de la principale source d'énergie — le pétrole — ont été profondément modifiés par l'action politique des pays producteurs contestant pour la première fois avec efficacité la prédominance des pays consommateurs. L'évolution des marchés mondiaux des produits énergétiques va s'en trouver affectée pour de nombreuses années, dans une mesure encore difficile à prévoir. La France n'échappe évidemment pas à ces remous ; on ne saurait examiner son cas en l'isolant des événements mondiaux.
La rébellion de 82 OS chez Renault, au Mans, a-t-elle marqué l'échec de la politique contractuelle patiemment élaborée par le Premier ministre depuis 1969 ? Survenue quelques semaines après la signature de l'accord annuel d'entreprise, alors que l'agitation semble circonscrite à quelques secteurs particuliers (les compagnies aériennes) ou à des débrayages sans lendemain (journée d'action dans la métallurgie, le bâtiment, le papier-carton...), ou encore à des arrêts de travail dans des entreprises de faible dimension, la grève chez Renault (29 avril-24 mai) marque finalement une rupture, tardive mais réelle, dans le climat social. Un conflit chez Renault est toujours significatif ; surtout lorsqu'il est suivi, quelques jours plus tard, par une grève désordonnée à la SNCF, où, là aussi, une année de paix sociale semblait garantie par les syndicats. Ce conflit, qui s'est cristallisé sur la revendication des primes de vacances, marque surtout l'inquiétude des salariés, trop rapidement confrontés à la mutation économique et technologique de l'industrie des transports.
De 1970 à 1971, le budget de la France a changé de visage. Cette transformation reflète celle de la conjoncture économique, qui est progressivement passée de la surchauffe consécutive à mai 1968 à une langueur marquée. La loi de finances pour 1970 était austère et elle a été exécutée avec sévérité ; le budget de 1971 prétend, au contraire, « accompagner la croissance ».
Profondément ébranlées par la chute des cours de New York au premier semestre 1970, les grandes places financières internationales sont encore, en juin, attentives aux difficultés américaines — hausse des prix, diminution des bénéfices, intervention militaire au Cambodge —, tout en récupérant lentement leur souffle.
La modération de la croissance de la demande intérieure, l'atténuation de tensions affectant l'appareil productif, l'augmentation des capacités de production résultant de l'intense effort d'équipement, la très haute conjoncture internationale, les incidences des changements de parité monétaire intervenus en 1969, expliquent le rétablissement rapide de nos échanges en 1970.
On attendait la réforme régionale ; ce fut la réforme communale qui survint. Tandis que, sur le devant de la scène du petit théâtre politique français, leaders de la majorité et de l'opposition s'arrachaient le drapeau de la région, dans les coulisses, le ministre de l'Intérieur, lui, projetait dans l'espace les grandes lignes d'une nouvelle géographie des communes de France.
C'est dans un climat politique relativement détendu que se sont déroulées, en mars 1971, les élections législatives partielles, organisées après l'annulation du scrutin par le Conseil d'État dans les circonscriptions d'Ali Sabieh et d'Obock-Tadjoura. Elles confirment l'audience étendue de Ali Aref Bourhan, président du Conseil de gouvernement, et de ses amis.
L'Assemblée nationale vote, le 19 décembre 1970, un projet de loi visant à renforcer les moyens de lutte contre le trafic de la drogue et la toxicomanie, publié au Journal officiel du 3 janvier 1971.
Les Français ont moins d'enfants. Jeunes ou vieux, les couples ont modifié leur comportement. En 1965, la courbe des naissances se renverse.
Au début de juillet 1970, Michel Debré, ministre d'État chargé de la Défense nationale, informe les associations d'anciens militaires de carrière de sa décision de confier au général de division aérienne Becam la présidence d'un groupe de travail sur la condition des officiers. Cette enquête sera menée sur place, dans les services, les écoles et les différentes unités des trois armées, plus particulièrement auprès des jeunes officiers.
L'année 1970-71 restera marquée d'une pierre blanche et d'une pierre noire dans l'histoire de la Communauté européenne : une pierre blanche parce que le Marché commun a ouvert sa porte aux Anglais, désireux de devenir des « Européens à part entière » ; une pierre noire parce que les Allemands, en décidant de laisser flotter le mark, ont porté un coup sévère à l'union économique et monétaire des Six avant même qu'elle naisse officiellement.
Le ralentissement de l'expansion dans la plupart des pays industriels a continué de peser sur un grand nombre de marchés de matières premières, notamment ceux des métaux non ferreux, du caoutchouc et de la laine. Par contre, la fermeté a prévalu sur les marchés de plusieurs denrées, comme les céréales, le sucre et les oléagineux. Le cacao a enregistré une chute brutale. Les indices généraux ont assez nettement fléchi : du début d'octobre 1970 au milieu de mars 1971, l'indice londonien Reuter est passé de 558 à 532 et l'indice new-yorkais Moody's de 404 à 380.
En juin 1971, douze mois après l'annonce du plan Rogers (le projet de paix du secrétaire d'État américain), aucune solution au conflit n'est en vue. Cependant, l'année écoulée a connu la phase diplomatique peut-être la plus fructueuse depuis la fin de la guerre des Six-Jours de juin 1967.
13 349 000. 6. 2,9 %. Économie. PNB (63) 248. Production (67) : A 20 % + I 21 % + S 59 %. Énerg. (*68) : 415. C.E. (63) : 28 %. Transport. (*68) : 858 M pass./km, 1 233 M t/km. (*68) : 117 000 + 88 500. (*68) : 362 962 000 pas./km. Information. (68) : 4 quotidiens ; tirage global : 185 000. (67) : *650 000. (67) : *100 000. (67) : 159 100 fauteuils ; fréquentation : 28,7 M. (68) : 156 038. Santé. (66). 1 421. Éducation (66). Prim. : 1 409 381. Sec. et techn. : 147 555. Sup. : 9 272. Institutions. État indépendant le 3 juillet 1962. République proclamée le 25 septembre 1962. Constitution de 1963. Président du Conseil de la révolution et chef de l'exécutif : colonel Houari Boumediene, auteur du coup d'État qui renverse Ben Bella la 19 juin 1965.
21 089 000. 2. 1,9 %. Économie. PNB (68) 2 997. Production (67) : A 6 % + I 38 % + S 56 %. Énerg. (*68) : 8 483. C.E. (68) : 20 %. Transports. (*68) : 4 230 M pass./km, 138 844 M t/km. (*68) : 6 159 600 + 1 587 200. : 2 451 000 tjb. (*68) : 12 044 454 000 pass./km. Information. (66) : 113 quotidiens ; tirage global : 4 336 000. (68) : *14 100 000. (68) : *6 100 000. (66) : 647 800 fauteuils ; fréquentation : 99 M. (68) : 8 821 000. Santé (67-68). 23 353. Mté inf. (67) : 22. Éducation (67). Prim. : 3 836 476. Sec. et techn. : 1 454 044. Sup. : 449 902. Institutions. État fédéral indépendant en 1931 (Statut de Westminster). Constitution de 1867. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Daniel Roland Michener. Premier ministre : Pierre Elliot Trudeau.
17 125 000. 27. 2,1 %. Économie. PNB (65) 80. Énerg. (*68) : 27. Transports. (*68) : 29 200 + 17 800. (*68) : 95 770 000 pass./km. Information. (67) : 20 quotidiens ; tirage global : 105 000. (67) : *248 000. (65) : 9 900 fauteuils ; fréquentation : *6,1 M. (68) : *10 000. Santé (66). 721. Éducation. Prim. (68) : 472 487. Sec. et techn. (68) : 84 152. Sup. (67) : 4 320. Institutions. État indépendant depuis 1921. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1965. Souverain : Mohammed Zahir chah ; succède en 1933 à son père Mohammed Nadir, assassiné. Premier ministre : Nour Ahmed Etehmadi.
2 075 000. 73. 2,8 %. Économie. Énerg. (*68) : 578. Information. (67) : 2 quotidiens ; tirage global : 105 000. (68) : *150 000. (68) : *1 000. (65) : 20 200 fauteuils ; fréquentation : 7,8 M. Santé (67). 1 157. Mté inf. (65) : 86,8. Éducation (66). Prim. : 380 786. Sec. et techn. : 33 947. Sup. : 11 361. Institutions. République populaire, proclamée le 11 janvier 1946. Constitution de 1946. Président du présidium : major général Hadji Lleshi, élu en 1953. Président du Conseil : colonel général Mehmet Chehou. Premier secrétaire du Parti : général Enver Hodja.
12 552 000. 2. 1,9 %. Économie. PNB (68) 2 479. Production (65) : A 10 % + I 43 % + S 47 %. Énerg. (*68) : 5 124. C.E. (68) : 11 %. Transports. (*68) : 20 053 M t/km. (*68) : 3 444 800 + 921 700. : 894 000 tjb. (*68) : 7 296 819 000 pass./km. Information. (67) : 60 quotidiens ; tirage global : 4 270 000. (68) : 2 578 000. (67) : 2 234 000. (66) : 638 700 fauteuils ; fréquentation : 37,5 M. (68) : 3 393 436. Santé (66). 13 697. Mté inf. (67) : 18,3. Éducation (67). Prim. : 1 798 521. Sec. et techn. : 1 001 418. Sup. : *153 000. Institutions. Fédération de 6 États (Commonwealth of Australia), indépendante le 1er janvier 1901. Constitution de 1901. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Sir Paul Hasluck. Premier ministre : William McMahon. Les élections sénatoriales du 21 novembre marquent le recul de la coalition gouvernementale.
La littérature respire mal, disait déjà Julien Gracq il y a plusieurs années, et cela continue. Ni l'inflation publicitaire ni le culte de la jeunesse ne peuvent tromper longtemps sur la vraie nouveauté, ou sur la véritable absence de nouveauté. La littérature aspire mal, pourrait-on dire en complétant la réflexion de Gracq, elle ne sait si elle doit aspirer à une révolution culturelle qui ne serait sans doute dans sa première phase qu'une dégradation culturelle, ou à un nouvel humanisme dont ni la philosophie, ni la science, ni les souvent bâtardes sciences humaines ne peuvent indiquer l'orientation. Même quand elle se borne à chercher dans la rhétorique ou la linguistique les principes d'un renouvellement purement formel, la littérature n'y trouve prétexte qu'à des œuvres savantes qui l'éloignent encore du lecteur vivant.
Or, ce cri, quelques-uns l'avaient déjà poussé il y a près de trois quarts de siècle et, destin dérisoire, ce n'est qu'au musée qu'il rencontre cette année un écho véritable.
« Je fais confiance non pas à l'État et à l'Administration, mais aux architectes... » En dépit de ces paroles pourtant rassurantes, que leur adressait Albin Chalandon, ministre de l'Équipement et du Logement, lors du Congrès des syndicats français d'architectes (Strasbourg, juin 1970), ces derniers restent très préoccupés par la situation de leur profession. Si, comme devait l'affirmer le ministre, « notre société doit (les) accueillir, au premier rang, parce que leur rôle est d'inscrire nos rêves dans la réalité », ce dont les intéressés semblent rester plus que jamais conscients, il n'en reste pas moins certain que l'évolution rapide du bâtiment vers l'industrialisation met en jeu leur avenir et leurs prérogatives.
Les principaux orchestres français poursuivent la politique musicale de décentralisation définie dans le plan décennal du Service de la musique au ministère des Affaires culturelles. Vingt-deux formations privées, allant de l'ensemble de chambre au grand orchestre, ont passé une convention avec le ministère, qui prend en charge le paiement des cachets des musiciens pour un certain nombre de concerts annuels. Certains de ces ensembles sont implantés en province, tels les orchestres de chambre de Toulouse et de Rouen.
Né en 1915 à Gary (Indiana), Paul Anthony Samuelson est professeur au célèbre Massachusetts Institute of Technology (MIT). Il a commencé par étudier la physique. Cette formation scientifique a influencé son œuvre d'économiste : dès son premier livre, les Fondements de l'analyse économique, il exposait la théorie économique sous forme de modèles mathématiques rigoureux et en faisant appel à des concepts de mécanique et de thermodynamique. Il a poursuivi cet effort d'abstraction en appliquant aux diverses branches de la science économique les techniques mathématiques modernes. Ce théoricien a su s'adresser au grand public : son manuel l'Économique a été édité en quatre-vingts langues et a touché des millions de lecteurs. Samuelson a été le conseiller de plusieurs présidents démocrates, dont Kennedy. Tout en soutenant les principes de l'économie de marché, il a préconisé le recours aux dépenses budgétaires dans la lutte contre le sous-emploi, ainsi que (en 1968) la dévaluation du dollar. Ses plus récents articles reflètent cependant les hésitations de la science économique américaine, tiraillée entre les keynésiens et les libéraux.
« Pierre et Paul, avec leurs compagnons, ont quitté la Palestine pour aller aux extrémités du monde alors connu. C'est au nom de ce même mandat historique que nous allons aujourd'hui vers l'Extrême-Orient. » Ces paroles du pape Paul VI, prononcées le jeudi 26 novembre 1970, au moment où il s'apprête à quitter Rome pour l'Asie, marquent bien l'importance qu'il attache à son voyage, le neuvième hors d'Italie depuis le début de son pontificat : il n'hésite pas à se référer à l'exemple de l'apôtre Pierre quittant la Palestine.
Le technique prend la vedette. Après des années consacrées à cette grande malade, l'Université, le gouvernement se penche sur ce rameau négligé de l'enseignement français. Pourtant, l'année commence mal. Le 14 septembre, jour de la rentrée, la majorité des collèges et lycées d'enseignement technique sont vides ; les professeurs ont largement répondu aux mots d'ordre de grève de leurs syndicats.
Paris a donné le traditionnel coup d'envoi des Salons de l'auto, suivi peu après par Londres et Turin. Des trois, c'est le premier qui, de loin, a été le plus brillant (Francfort, organisé tous les deux ans, n'a pas eu lieu en 1970 et les nouveautés allemandes ont été présentées à Paris).
La presse à la une : telle est, en cette année 1970-71, la caractéristique de la presse française qui, mise en cause à plusieurs reprises, s'est interrogée sur son propre avenir. Témoins de leur temps, mais liés à des entreprises commerciales, les journalistes ont cherché à définir leur place dans la société. Jaloux de leur indépendance vis-à-vis des puissances financières ou politiques, ils se sont penchés sur les formules qui, demain, conditionneront l'exercice de leur profession.
1970-1971 : deux saisons. En regard, deux silhouettes.
Née après les événements de mai 1968, pour rassembler à la fois les actions des gauchistes et les mesures des autorités pour les contenir, la rubrique Agitation continue d'être alimentée, dans les journaux, par les différentes formes de contestation.
En examinant l'évolution du nombre de licenciés dans chaque discipline, durant la dernière décennie, peut-on conclure que les Français (et les Françaises) deviennent plus sportifs ?
Les courses se termineront-elles désormais devant les tribunaux ? On pourrait le penser à la suite de la cascade de procès qui, en 1970-71, a marqué l'année. Pendant plusieurs décennies, l'activité hippique n'a été suivie que par un nombre relativement restreint d'initiés, prêts à accepter le jeu et à se ranger aux décisions des commissaires. Le succès du tiercé a bouleversé les mœurs : 5 millions de parieurs apportent leur argent chaque dimanche au PMU. En contrepartie, ils entendent exercer un droit de regard et obtenir des explications sur le comportement de certains favoris décevants. Au besoin, ils n'hésitent pas à saisir la justice et à réclamer, devant elle, ce qu'ils estiment être leur dû. Ce fut le cas, notamment, d'un propriétaire et d'un professeur de lettres qui assignèrent Yves Saint-Martin et d'un employé de bureau qui réclama des dommages et intérêts à Roger Poincelet.
À grande cause, petits effets... philatéliques. La longue grève des employés des postes britanniques (du 20 janvier au 7 mars 1971) a provoqué une floraison d'émissions de timbres de grève. 150 organismes ont pu émettre ainsi, à tirage obligatoirement limité, des vignettes désormais fort recherchées par les collectionneurs et par les spéculateurs. On peut prédire que ces timbres de fortune feront la fortune de ceux qui ont su conserver des enveloppes portant ces vignettes et officialisées par les cachets d'affranchissement.
Fertile en événements divers, l'année 1970-71 a été particulièrement marquée par les retentissantes victoires du prodige américain Robert Fischer (le dernier congrès des journalistes et chroniqueurs d'échecs du monde lui décerne l'Oscar sportif de 1970) ; par le record de participation (60 pays !) à la 19e Olympiade d'échecs, qui s'est déroulée à Siegen (RFA), et la faible marge d'un point enregistrée par l'URSS dans cette vaste compétition, malgré la présence dans son équipe de joueurs tels que Spassky, champion du monde, Petrossian et Smyslov, ex-champions du monde, Kortchnoï, champion de l'URSS ; par le tournoi interzones de Palma de Majorque et les matches des Candidats (quarts de finale), importantes épreuves éliminatoires du championnat du monde individuel ; par l'élection du Dr Max Euwe, ancien champion du monde et grand théoricien, au poste de président de la Fédération internationale des échecs (FIDE). Ce choix doit être salué avec satisfaction par tous les fervents du noble jeu, qui espèrent connaître désormais une meilleure organisation des structures et règlements de la haute institution.
Devant les insuccès répétés de l'équipe de France, la Commission nationale de sélection décide d'abandonner pour une année sa politique démocratique. Elle instaure une longue épreuve de sélection par quatre et installe directement en finale une association composée de Boulenger-Szwarc et de Jaïs-Trézel. Cette dernière paire, trois fois championne du monde, s'était depuis plus de huit années volontairement retirée des compétitions internationales.
Cardinal Grégoire-Lazare AGAGIANIAN (75 ans), ancien préfet de la congrégation pour l'évangélisation des peuples ; Rome, le 16-V-71.
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