Journal de l'année Édition 1977

Du 01 juillet 1976 au 30 juin 1977

Ça c'est passé le

URSS.

Troisième incendie en six jours, à Moscou ; une explosion serait à l'origine du sinistre.

Ça c'est passé le

Philippines.

Les négociations avec les rebelles musulmans sont ajournées sine die.

Sommaire

  • La vie politique en France
    • Synthèse

      Sur la date de cet affrontement, sur le mode de scrutin, sur les tactiques des deux coalitions, sur leurs chances respectives, sur leurs programmes, on croyait que tout serait net, rondement mené et vite arrêté : or, toutes ces données n'ont cessé de varier dans une sorte de valse-hésitation où les dispositions, les choix, les perspectives, à peine fixés, étaient remis en cause, voire renversés. À trois mois et parfois même à trois semaines de distance, les mêmes augures pouvaient annoncer, sur le même ton de certitude, des élections anticipées ou au contraire se déroulant à la date normale de mars 1978 ; puis le changement ou le maintien du mode de scrutin ; et encore vanter l'entente ou redouter la rupture, ici et là, entre les partenaires. Et on a aussi entendu assurer à son de trompe, successivement, la victoire de la gauche et le succès de la majorité sortante...

    • Conjoncture

      Toute la vie économique de la France a été dominée, en 1976-1977, par la mise en œuvre du plan Barre de lutte contre l'inflation. C'est pour renforcer cette lutte que le chef de l'État décide, dès juillet 1976, d'appeler Raymond Barre à Matignon, en remplacement de Jacques Chirac. Il apprécie, depuis longtemps, la pensée et le caractère de son ministre du Commerce extérieur. Ce professeur d'économie est un « libéral musclé », qui rêve d'introduire en France les disciplines de l'économie de marché telles qu'on les pratique en Allemagne. Cet ancien vice-président de la Commission des Communautés européennes a la connaissance et l'audience des milieux financiers internationaux, au moment où il faut endiguer la chute du franc, flottant depuis le printemps.

    • Productions

      La nouvelle politique énergétique adoptée en 1974 par la France, après la brutale hausse des prix du pétrole, comportait, rappelons-le, deux éléments principaux : – économiser sur la consommation d'énergie, de façon à plafonner l'hémorragie de devises provoquée par les importations de pétrole ; – réduire notre dépendance des fournitures étrangères en accélérant le développement de l'énergie nucléaire.

    • Social

      Une détérioration évidente du climat social, symbolisée à la fois par l'importante grève générale du 24 mai 1977 et par des conflits dispersés qui n'arrivent pas à imposer les revendications prioritaires des syndicats : telle est la double caractéristique des relations sociales.

    • Budget

      Pour l'économie française, 1976 a été l'année du coup d'arrêt du plan Barre, et 1977 celle du redressement. Le budget a été l'outil privilégié de la manœuvre gouvernementale. Le Premier ministre, ministre de l'Économie et des Finances, a également eu recours au crédit, à l'action directe sur les prix et les revenus ; mais, plus qu'un autre instrument, le budget a subi le renversement de la vapeur qui a caractérisé le passage de la gestion de Jacques Chirac à celle de Raymond Barre.

    • Commerce extérieur

      Le commerce international retrouve nettement vigueur, en 1976, situation qui tranche sur la phase déprimée de 1975. D'une année à l'autre, les échanges mondiaux progressent de 11 % en volume et de 12 % en valeur, franchissant la barre des 1 000 milliards de dollars. Et il est à noter que l'expansion de la production mondiale est quasiment moitié moins forte que la reprise des échanges.

    • Ventes d'armes

      Superbement indifférent aux crises économiques, le commerce international des armes progresse au rythme d'un doublement tous les dix ans, ce qui correspond à une augmentation annuelle de l'ordre de 7,5 %. Son montant total peut être évalué à 100 milliards de francs, les États-Unis s'adjugeant la moitié, l'URSS un petit tiers, le reste étant partagé essentiellement entre la France et la Grande-Bretagne.

    • Bourse

      Ébranlée dès le milieu du mois de mars 1 976 par le flottement du franc, la Bourse de Paris a rapidement reculé au vu du projet gouvernemental de taxation des plus-values, sans que la reprise technique observée fin mai-début juin, lors de l'ouverture de la discussion de ce projet à l'Assemblée, parvienne à infléchir durablement cette tendance baissière.

    • Matières premières

      Les marchés des matières premières enregistrent depuis plusieurs années des fluctuations et des niveaux souvent aberrants, contraires aux mouvements traditionnels, et 1976 aura confirmé cette situation nouvelle dont la logique n'apparaît pas encore aux professionnels. Après avoir fortement monté (quadruplé) en 1972-73, lors de la phase d'expansion économique mondiale, les cours des matières premières n'avaient que faiblement régressé (de 30 %) pendant la crise sévère qui suivit. Les cours reprennent leur progression dès l'été 1975, quand l'activité économique se ranime aux États-Unis, et l'accentuent en 1976, tandis que la plupart des grands pays consommateurs occidentaux enregistrent une nouvelle stagnation de leurs productions industrielles.

    • Législation

      Les sondages d'opinions sont désormais réglementés en période électorale. Députés et sénateurs ont estimé que, pendant la semaine qui précède chaque tour de scrutin ainsi que pendant le déroulement même du vote, il ne pourra être fait état « par publication, diffusion et commentaire de tout sondage ». Les opérations dites de simulation de vote sont, aux termes de la loi, assimilées à des sondages.

    • Régions

      C'est en 1969 que fut effectué, à la demande de la Délégation à l'aménagement du territoire (Datar), « un scénario tendanciel de la France en l'an 2000 », plus connu sous le nom de Scénario de l'inacceptable (Journal de l'année 1973-74).

    • Armée

      La querelle ouverte, à la fin de juin 1976, par les propos de V. Giscard d'Estaing et du chef d'état-major des armées, le général Guy Méry, sur les rapports de la stratégie française avec celle des alliés occidentaux (Journal de l'année 1976-77) s'est estompée et, paradoxalement, c'est l'opposition de gauche qui a repris à son compte une large part de la doctrine gaulliste en matière de défense, privilégiant l'arme nucléaire comme l'un des garants de l'indépendance nationale. Tant le comité directeur du PS que le comité central du PCF ont été amenés à réviser l'attitude des partis de gauche sur la dissuasion et, même, sur la place ou la durée du service militaire dans le dispositif de défense.

  • La vie politique internationale
    • Marché commun

      Quel contraste ! Alors qu'une nouvelle Amérique reprend confiance en elle-même et dans sa mission dans le monde, derrière Jimmy Carter, le purificateur, voici que la vieille Europe paraît s'interroger au moment de franchir des pas décisifs. Sollicitée de s'élargir, elle ne se sent pas assez sûre d'elle-même pour accueillir de nouveaux membres, qui frappent pourtant avec insistance à sa porte. Elle espère un renforcement de cohésion interne en se dirigeant vers l'élection au suffrage universel direct de l'Assemblée européenne. Mais la préparation de cette élection divise un certain nombre d'opinions nationales.

    • La question alimentaire mondiale

      Cette interrogation peut paraître saugrenue alors que les récoltes mondiales de ces dernières années ont été, dans l'ensemble, bonnes et que l'on parle plus fréquemment, dans les nations occidentales, d'excédents que de sous-production. Pourtant, la sécheresse qui a affecté certaines régions d'Europe constitue un sérieux avertissement. En matière de production agricole, rien de définitif n'est, dans la conjoncture actuelle, jamais acquis.

  • La vie politique à l'étranger
    • Afrique

      Le Cap. 25 470 000. 21. 2,4 %. Économie. PIB (74) : 1 279. Production (74) : G 120 + A 163 + I *115. Énerg. (*74) : 2 753. C.E. (74) : 16 %. Transports. (*74) : 61 858 Mt/km. (*74) : 1 936 000 + 671 400.  : 566 000 tjb. (74) : 3 510 M pass./km. Information. (73) : 26 quotidiens ; tirage global : *1 192 000. (72) : *235 000. (71) : 498 000 fauteuils. (74) : 1 936 000. Santé. (73) : 12 560. Éducation. (70). Prim. : 3 603 256. Sec. et techn. : 775 358. Sup. : 82 697. Institutions. État indépendant le 31 mai 1910. République proclamée le 31 mai 1961. Constitution de 1961. Président de la République : Nicolaas Diederichs, élu le 21 février 1975, succède à Jim Fouché. Premier ministre Balthazar Johannes Vorster.

    • Amérique

      Ottawa. 22 830 000. 2. 0,8 %. Économie. Richement doté par la nature en matières premières agricoles et surtout industrielles, le Canada équilibre à peu près sa balance commerciale, mais n'a pas échappé à la crise internationale, comme en témoignent le recul de la production d'électricité, d'aluminium et le recul de la production de l'acier et du papier. Le déficit accru de la balance des paiements est également préoccupant. PIB (74) : 6 463. Production (74) : G 124 + A 108 + I 126. Énerg. (74) : *9 816. C.E. (74) : 22 %. Population active (76) : 9 572 000 dont A : 5,9 % ; I : 29,7 % D : 64,4 %. PNB par secteur (74) A : 4,8 % ; I : 30,1 % ; D : 65,1 %. Prix à la consommation (évolution 76) : + 5,8 %. Balance commerciale (75) : exp. : 32,3 MM$ ; imp. : 34 MM$. Balance des paiements (75) : déficit 5 MM$. Productions (75) : blé 17,1 Mt, pétrole (76) 68,5 Mt, gaz (76) 68,3 Gm3, électricité 246 TWh, cuivre 0,71 Mt, fer 25 Mt, acier 13 Mt, aluminium 0,88 Mt, papier 12 Mt. Transports. (74) : *3 023 M pass./km, 202 433 M t/km. (74) : *8 472 000 + 2 390 000.  : 2 566 000 tjb. (74) : 11 193 M pass./km. Information. (73) : 121 quotidiens ; tirage global : 5 207 000. (73) : *19 133 000. (73) : *7 705 000. (72) : 651 900 fauteuils ; fréquentation : 91,8 M. (74) : 12 454 000. Santé. (73) : 36 095. Mté inf. (73) : 15,6. Éducation. (73). Prim. : 2 611 603. Sec. et techn. : 2 719 051. Sup. : 692 430. Institutions. État fédéral indépendant en 1931 (Statut de Westminster). Constitution de 1867. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Jules Léger. Premier ministre : Pierre Elliott Trudeau.

    • Asie

      Kaboul. 19 280 000. 29. 2,4 %. Économie. PIB (70) : 88. Énerg. (*74) : 67. C.E. (70) : 6 %. Transports. (71) : 38 400 + 26 100. (74) : 254 M pass./km. Information. (73) : 18 quotidiens ; tirage global : 90 000. (70) : 12 000 fauteuils ; fréquentation : 19,2 M. (74) : 23 000. Santé. (73) : 701. Éducation. (73). Prim. : 621 437. Sec. et techn. : 170 519. Sup. : 9 399. Institutions. État indépendant depuis 1921. République après le coup d'État militaire (17 juillet 1973) du général Sadar Mohamed Daoud Khan qui élimine le roi Mohamed Zahir Chah. Constitution du 14 février 1977. Président de la République : Sadar Mohamed Daoud Khan, élu le 14 février 1977.

    • Europe

      Tirana. 2 480 000. 87. 2,5 %. Économie. Énerg. (*74) : 725. Information. (73) : 2 quotidiens ; tirage global : 115 000. (73) : *172 000. (73) : *4 000. (69) : 3 700 fauteuils ; fréquentation : 8,4 M. Santé. (72) : 14 371. Éducation. (71). Prim. : 518 002. Sec. et techn. : 85 441. Sup. : 28 668. Institutions. République populaire proclamée le 11 janvier 1946. Nouvelle Constitution adoptée par l'Assemblée le 28 décembre 1976. Président du présidium : major général Hadji Lleshi, élu en 1953. Président du Conseil : colonel général Mehmet Chehou. Premier secrétaire du Parti : général Enver Hodja.

    • Océanie

      Canberra. 13 500 000. 2. 1 %. Économie. PIB (73) : 5 448. Production : G(73) 115 + A(74) 124 + I(74) 111. Énerg. (*74) : 5 997. C.E. (73) : 13 %. Transports. (*74) : 28 329 M t/km. (*74) : 4 769 200 + 1 130 000.  : 1 205 000 tjb. (74) : 9 546 M pass./km. Information. (73) : 58 quotidiens ; tirage global : *5 126 000. (73) : 2 815 000. (72) : 2 939 000. (72) : 478 400 fauteuils. (74) : 5 000 000. Santé. (72) : 17 972. Mté inf. (73) : 16,5. Éducation. Prim. (73) : 1 811 027. Sec. et techn. (73) : 1 042 384. Sup. (72) : 258 149. Institutions. Fédération de 6 États (Commonwealth of Australia), indépendante le 1er janvier 1901. Constitution de 1901. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir John Kerr. Premier ministre : Malcolm Fraser.

  • La vie intellectuelle
    • Idées

      H. Rose, S. Rose. J. Hanmer, H.M. Enzensberger, R. Franck, J.M. Lévy-Leblond, L. Stéhelin L'idéologie de/dans la science (Le Seuil) La crise économique et la guerre du Viêt-nam ont incité des scientifiques anglo-saxons à entreprendre, vers 1971, une critique radicale des rapports entre la science et la société, entre les chercheurs et le pouvoir politique, et finalement de la nature même de la connaissance scientifique. Animé par le neurobiologiste britannique Steven Rose et sa femme, l'économiste Hilary Rose, ce mouvement a rejoint des tentatives poursuivies dans d'autres pays, notamment en France par le physicien Jean-Marie Lévy-Leblond. L'ouvrage collectif propose au public français rassemble quelques études déjà parues en langue anglaise et des textes originaux. Leur dénominateur commun est que le savoir absolu, objectif, est un leurre. La production de la science, dans sa structure comme dans ses applications, est conditionnée par l'idéologie dominante et reflète les contradictions sociales. Les auteurs démontent les mécanismes complexes de ce conditionnement qui engendre un élitisme (prix Nobel) en contradiction avec la réalité de la recherche moderne et sépare les sciences de pointe, valorisées mythiquement, du vécu technologique. Cette contestation en profondeur soulève dans la communauté scientifique (dont les auteurs démontrent l'hétérogénéité) des remous en voie de s'amplifier.

    • Lettres

      Continuité ou stagnation ? D'année en année, le chroniqueur de la vie littéraire a un peu l'impression de se répéter. Les mêmes écrivains reviennent avec des livres à peine différents, quelques-uns disparaissent, quelques nouveaux noms surgissent, le paysage dans son ensemble change lentement, il n'est presque jamais bouleversé par un nouveau courant violent, une lame de fond, un tremblement de l'esprit, une éruption. S'il fallait porter un diagnostic, bien que ce soit sans doute prématuré, on pourrait peut-être parler d'une maladie de l'imagination.

    • Architecture

      La loi sur l'architecture est adoptée lors de la session d'automne du Parlement et promulguée le 3 janvier 1977, après de nombreuses péripéties et des années de tergiversations (un premier texte fut voté en 1973 par le Sénat). Régis par la loi du 31 décembre 1940, qui créait l'ordre et réglementait le port du titre, les architectes demandaient depuis longtemps qu'on protège aussi leur mission. Ils l'ont obtenu (en partie) avec ce nouveau texte, qui déclare, dans son article 1er, l'architecture « d'intérêt public », et fixe les règles d'intervention des architectes suivant la nature des constructions.

    • Arts

      Bien avant que le dernier élément de ce grand jeu de construction bariolé ait été dûment vissé et boulonné, la création du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou avait suscité une abondante littérature, tant satirique qu'apologétique. « Énorme figure de la déesse Raison » ou incarnation des fantasmes d'un prince monomane, silo à voiture ou Samaritaine culturelle, l'ouvrage s'est édifié, selon l'expression d'un de ses responsables, dans un climat shakespearien, au milieu d'une rumeur d'énigme, d'intrigue et d'argent.

    • Spectacles

      Le rite wagnérien a pris, en 1976, les dimensions d'une véritable psychose collective : réédition des ouvrages littéraires de Wagner, biographies, études musicologiques ou dramaturgiques, disques nouveaux ou enregistrements historiques exhumés pour la circonstance et, surtout, production de la Tétralogie par presque toutes les grandes scènes lyriques du monde. Mais c'est à Bayreuth, en juillet et en août, que tous les fervents et les curieux se sont retrouvés pour fêter les cent ans de la ville élue et du plus vaste monument de toute l'histoire de l'opéra, qui y fut créé pour inaugurer le temple-théâtre que Wagner avait élevé à sa propre gloire.

    • Sciences

      Il y a quelques années, plusieurs physiciens (l'Américain Glashow, le Grec Iliopoulos, qui travaille au CNRS, l'Italien Maiani) proposèrent d'ajouter, aux trois quarks prévus par la théorie comme constituants fondamentaux de la matière, un quatrième quark doté d'un nombre quantique nouveau, le charme. Fin 1974, Burton Richter observe, avec ses collaborateurs du laboratoire de Stanford, une particule qui ne se désintègre pas selon les schémas prévisibles et qui, tout en étant instable, met mille fois plus de temps à se désintégrer que ne le veut la théorie. Ce qui s'expliquait en admettant qu'elle était charmée. Elle fut baptisée psi. Dans le même temps, à Brookhaven, un résultat semblable est obtenu sous la direction de Samuel Ting, qui nomme sa particule J. La comparaison des observations montre qu'il s'agit de la même particule, dont la découverte ouvre à la physique des horizons nouveaux (Journal de l'année 1975-76). C'est la première fois qu'un laps de temps aussi court (moins de deux ans) sépare une découverte de sa consécration par le jury de Stockholm. À Stanford comme à Brookhaven, les équipes de chercheurs comprennent bon nombre d'« invités européens », dont plusieurs Français.

  • La vie religieuse
    • La vie religieuse

      Au début de mars 1977, la santé de Paul VI, qui doit fêter son quatre-vingtième anniversaire en septembre, donne à nouveau quelques inquiétudes. En fait, il ne s'agit que d'une affection bénigne. Mais cela suffit pour que reprennent les spéculations, devenues habituelles depuis cinq ans, sur une éventuelle démission du souverain pontife. La plupart des observateurs en excluent l'hypothèse. Ils soulignent au contraire que le pape demeure toujours aussi actif et continue de mener les affaires de l'Église d'une main ferme. Certes, son activité réformatrice est beaucoup moins importante qu'au lendemain du Concile, mais l'administration du Vatican, sous son impulsion, poursuit ses efforts en trois directions : la préparation du synode de l'automne 1977, les relations avec les partis et les pays communistes, et le maintien de l'unité et de la discipline à l'intérieur du catholicisme.

  • La vie quotidienne
    • Éducation

      La réforme Haby, après deux ans de controverse (Journal de l'année 1974-75 et 1975-76), prend sa forme définitive, en même temps que son objectif se restreint à la scolarité obligatoire ; la réforme du deuxième cycle est retardée : le gouvernement décide de créer, à la rentrée 1977, des classes de seconde expérimentale, avant d'entreprendre la réorganisation proposée par René Haby, qui faisait une grande place à des enseignements à option librement choisis par les élèves. Quant à la formation des enseignants, malgré son importance, elle semble remise sine die.

    • Automobile

      Il fut bien étrange, ce Salon 1976 de l'automobile. Non seulement parce que l'afflux des visiteurs correspondait à l'apothéose de la voiture, battant tous ses records de vente cette année-là, malgré la crise de l'énergie et la flambée du prix de l'essence. Mais surtout parce que les deux vedettes incontestées, la LN Citroën et la Volkswagen Golf diesel, surprenaient tous ceux qui n'avaient pas encore compris que, pour l'automobile aussi, les temps avaient changé.

    • Consommation

      Christiane Scrivener, secrétaire d'État à la Consommation a franchi victorieusement les barrages de deux changements de ministère. Elle a ainsi pu poursuivre la tâche qu'elle s'était fixée et continuer la mise en œuvre du programme qu'elle avait fait adopter par le conseil des ministres le 26 mai 1976.

    • Mode

      La mode de l'hiver est entrée en scène sous les applaudissements. Sur un air de folklore qui a inspiré tous les couturiers, Yves Saint-Laurent a monté un spectacle d'une exubérante richesse. « À vous couper le souffle... à manger son chapeau... », ont dit les Américains, stupéfaits de retrouver, trente ans après, un nouveau new-look : taille étroite, jupe ample et longue, manteau enveloppant. Mais traité avec faste : des pelisses de boyards, des caftans de lamé, des blouses paysannes en mousseline dorée, des jupons plissés de tzigane ; des flots de taffetas empourprés, de velours chamarrés, de satins caressants, de passementerie, de broderies, de soutaches. Et, pour orner les têtes orgueilleuses, des couronnes de vison, des tiares de pierreries. On a évoqué les nuits de Kaboul, la foire de Kazan, les épopées de l'Orient-Express dans la fumée des samovars...

    • Information

      Malmenée par la crise, sérieusement concurrencée par l'audio-visuel, inquiète devant les mutations technologiques qui s'imposent à elle, ressentant amèrement l'indifférence du public à l'égard de ses problèmes, la presse française est à l'encan : jamais autant de titres n'ont changé de propriétaires qu'au cours de l'année 1976-1977.

    • Faits divers

      170 attentats, environ ; autrement dit, une bombe tous les deux jours !

    • Détente

      L'inquiétude provoquée par le fléchissement des enjeux s'atténue en 1976-1977 : le montant des paris remonte, mais ce redressement de la situation est dû surtout à la multiplication des événements, tiercés ou quartés devenant bi-hebdomadaires. Ce dernier jeu, après des débuts difficiles, a même droit de cité le dimanche. C'est un risque que prend la Société d'encouragement le 3 avril : elle n'a pas à le regretter, le rapport de 327 000 F (pour une mise de 5 F) permet aux courses d'être les vedettes de l'actualité. Cette publicité inespérée est bien de nature à ramener vers les chevaux quelques rêves de gains qui auraient tendance à s'égarer du côté du Loto.

    • Sports

      Munich avait été un drame humain déchirant.

  • Nécrologie

    Pierre ABELIN (68 ans), ancien ministre et maire de Châtellerault ; Poitiers, le 23-V-77.