chimie

(latin médiéval chimia, du grec médiéval khêmeia)

Expérience en laboratoire
Expérience en laboratoire

Partie des sciences physiques qui étudie la constitution atomique et moléculaire de la matière et les interactions spécifiques de ses constituants.

Introduction

La chimie étudie la nature des substances matérielles et les transformations qui affectent cette nature. Une définition comme celle-ci n'a toutefois qu'une valeur très relative. La chimie peut être considérée de deux manières : il faut se placer tantôt au point de vue que l'on dira empirique, ou encore phénoménologique ; et tantôt au point de vue atomistique, ou structurel.

Telles que les choses se présentent à la perception sensible, la chimie s'occupe des corps. Elle laisse à la physique, dans une large mesure, la question de leur état (solide, liquide ou gazeux) ainsi que leurs caractéristiques quantitatives (densité, température de fusion, etc.) afin d'en étudier la nature intrinsèque. Elle se demande, par exemple, si telle substance est un acide ou bien une base. Si c'est un acide, elle cherche à préciser lequel. Elle examine en particulier les transformations qui s'opèrent lors d'une réaction : disparition de certaines substances et apparition d'autres. Dans cette aspect de recherche, la chimie empirique procède notamment par analyse : elle décompose.

La chimie considère, en outre, tous les corps comme constitués d'atomes. Ces derniers subsistent en général de manière groupée, en molécules notamment. Connaître la nature d'une substance consiste à savoir de quels atomes elle est constituée ainsi que leur mode de groupement. L'ozone, par exemple, qu'il soit ou non à l'état gazeux, est constitué de molécules, chacune d'entre elles comportant trois atomes d'oxygène. Dans cette perspective, l'étude des transformations qui se produisent au cours d'une réaction est celle des modifications qui s'opèrent dans les regroupements. On sait depuis Lavoisier que l'oxygène et l'hydrogène, en réagissant, se combinent pour donner de l'eau. La description atomiste de ce phénomène est que les atomes d'oxygène, au lieu de rester groupés deux par deux, en molécules de dioxygène pour être exact, se joignent chacun à une molécule de dihydrogène, elle-même constituée, comme son nom l'indique, de deux atomes d'hydrogène. Les nouvelles molécules ainsi constituées sont celles de l'eau, que celle-ci soit liquide, solide (glace) ou gazeuse (vapeur).

Historique

De l'alchimie à la chimie

La chimie a eu à se dégager de l'alchimie, qui lui a laissé le nom. Cette dernière cherchait depuis de nombreux siècles à maîtriser les puissances de la nature, y compris celles de la vie, et cela en un sens autant spirituel que matériel. Les expériences avaient certes une bonne part dans l'activité des alchimistes. Mais leurs conceptions, sans doute, les ont empêchés de trouver la bonne piste. Il fallait aborder la nature comme on a commencé de le faire au xviie s., c'est-à-dire dans l'esprit de la philosophie mécaniste. Il fallait séparer radicalement le matériel du spirituel. Dans le premier de ces domaines, il fallait même opérer un rejet aussi poussé que possible des qualités occultes et, enfin, y introduire le quantitatif. Il fallait aussi rejeter l'autorité d'Aristote, et prendre l'habitude d'exposer publiquement, avec précision, les observations et les démarches faites dans les expériences. Toutes ces conditions ne s'établirent que lentement. Dans les débuts de l'époque classique, d'ailleurs, on ne distingue guère le chimiste de l'alchimiste. Toutes sortes d'idées, qui plus tard seront abandonnées pour leur manque de valeur scientifique, ont encore cours, ou du moins donnent-elles lieu à discussion.

Durant les xviie et xviiie s., quelques premiers acquis solides furent obtenus. On précisa certaines catégories importantes, comme celle d'acide ; on tenta de fixer une nomenclature des corps ; on élabora une notion d'élément plus juste que celle qui avait été héritée de l'Antiquité. On en avait en effet retenu l'idée que toutes les choses étaient plus ou moins composées par le mélange de quelques natures fondamentales, comme l'eau, la terre, l'air et le feu. On doit à Robert Boyle (1627-1691) l'idée de réserver l'appellation d'« élément » pour ce qui résiste à toutes les tentatives de décomposition. La révolution industrielle naissante, en outre, imposait déjà ses premières exigences d'efficacité. L'acide sulfurique, par exemple, commençait à être produit hors des laboratoires.

L'essor de la chimie scientifique

Le changement prit une tournure décisive avec les travaux d'Antoine de Lavoisier (1743-1794). Celui-ci précisa les notions de corps simple et de combinaison. Mais, surtout, il pratiqua le premier la mesure systématique des « poids », autrement dit des masses. En collaboration avec Laplace, il fut aussi le premier à mesurer la chaleur qui se dégage lors des réactions. Pour ces raisons il est permis de voir en lui l'un des fondateurs de la chimie générale. Des lois fondamentales furent établies. Lavoisier avait affirmé le principe de conservation des masses : la masse totale des corps intervenant dans une réaction est égale à la masse totale des corps qu'elle produit. D'autres lois furent trouvées par John Dalton (1766-1844), Joseph Louis Proust (1754-1826) et Louis-Joseph Gay-Lussac (1778-1850). Elles mettaient en évidence que les grandeurs en jeu – masses ou volumes – respectaient des proportions bien définies dans un corps décomposable. Un peu plus tard, Marcellin Berthelot (1827-1907) allait développer la thermochimie. Un autre champ de recherche s'ouvrit avec les rapports de la chimie et de l'électricité : l'électrolyse invitait à penser que certaines particules constituant les métaux sont porteuses de charges électriques.

Simultanément se développèrent les deux grandes branches de la chimie que sont la chimie minérale et la chimie organique. La seconde étudie les différents corps qui se rencontrent dans les organismes vivants et la première étudie tous les autres. La distinction a d'abord eu une valeur théorique, parce qu'il n'allait pas de soi pour tous les hommes de sciences que le phénomène de la vie fût réductible à de simples combinaisons d'éléments matériels. Le courant vitaliste soutenait qu'un principe propre aux corps vivants leur assurait leur spécificité. Cette position perdit ses défenseurs lorsque l'on commença à réaliser les synthèses des corps organiques, le premier étant l'urée (par l'Allemand F. Wöhler, en 1828). La différence entre chimie générale et chimie minérale a néanmoins conservé une valeur pratique, tant les constituants des organismes vivants sont complexes.

L'élaboration de la théorie atomique

La chimie du xixe s. ne pouvait pas bénéficier pleinement de l'appui de la physique atomique puisque ce n'est que tout à la fin que les physiciens établirent définitivement l'existence de l'atome et commencèrent à en analyser la structure. Il n'en reste pas moins que la chimie, tout en se développant de manière empirique, commença tôt d'élaborer une véritable théorie atomique. L'idée d'atome n'était pas nouvelle, mais on n'en avait encore rien tiré d'utile. John Dalton fut le premier à soutenir que chaque corps simple devait être constitué de particules toutes identiques entre elles qui, en s'associant à celles d'un autre corps simple d'une façon bien définie, produisait un corps composé, une combinaison. De son côté, l'Italien Amadeo Avogadro (1776-1856) émit l'hypothèse que les gaz sont constitués de particules, qu'il appela « molécules », constituées d'atomes. L'idée fit son chemin lentement, d'abord de façon assez chaotique. La chimie organique, trouvant dans les arrangements d'atomes un bon répondant aux diverse fonctions qu'elle étudiait (acide, alcool…), donna l'impulsion décisive en sa faveur vers le milieu du siècle. La théorie atomique était une hypothèse qui allait prendre de plus en plus l'allure d'une vérité.

La théorie des éléments, du moins, s'affermissait. Le Russe Dimitri Mendeleïev (1834-1907) en présenta un classement sous la forme d'un tableau. Il traduisait ainsi le fait que, lorsqu'on rangeait les éléments connus par poids atomique croissant, on en retrouvait de manière périodique qui présentent les mêmes propriétés. Les cases qu'il dut laisser vides amenèrent à chercher, et à trouver, des éléments inconnus.

Les apports de la physique atomique

Au tournant des xixe-xxe s., la découverte de l'électron engagea les physiciens dans une série de découvertes, expérimentales puis théoriques, qui établissaient définitivement l'existence des atomes, mais aussi leur structure interne et certaines lois de son fonctionnement. Une fois l'atome mieux connu, il n'y avait plus qu'à le prendre comme point de départ pour chercher à expliquer le macroscopique à partir du microscopique, le phénoménologique à partir du structurel. La chimie s'est ainsi trouvée réduite à la physique, en principe du moins. Si l'on savait résoudre toutes les équations de la mécanique quantique qui décrivent le fonctionnement de l'atome, on pourrait en déduire celui des molécules et établir ainsi toutes les lois régissant les réactions. Cependant, ce programme ne semble pas réalisable en pratique, pour des raisons d'ordre mathématique.

Il n'en reste pas moins que si, du seul point de vue macroscopique, la chimie semble jouir d'une bonne part d'indépendance vis-à-vis de la physique, le point de vue microscopique gomme entièrement la frontière théorique entre ces deux sciences. En outre, c'est la physique qui étudie les transformations des noyaux d'atomes qui se produisent dans le phénomène de la radioactivité. C'est elle aussi qui étudie les diverses transformations de ces particules, protons et neutrons, dont les noyaux sont constitués. Dans ce grand jeu de construction que semble être la nature, la chimie peut être définie comme la partie de la physique qui a en charge les modifications des molécules et autres groupements d'atomes.

Les notions de base

Atomes et éléments

La chimie considère les atomes comme ses constituants de base. Elle doit tenir compte partiellement de leur structure, à cause de légères modifications que celle-ci peut subir et qui jouent un rôle dans les réactions, à commencer par l'ionisation.

L'atome est constitué d'un noyau autour duquel gravitent des électrons, un peu à la manière des planètes autour du Soleil. Il a été établi qu'il existe un certain nombre de types d'atomes, un peu plus d'une centaine. Chacun de ces types est appelé élément chimique et désigné par un symbole (exemple : Cl pour le chlore). Un élément est défini par le nombre de protons présents dans le noyau de ses atomes. Chaque proton porte une charge électrique, dite « élémentaire », qui est positive. Chaque électron porte une charge de même valeur mais négative. Un atome, au sens strict du mot, comporte autant d'électrons que de protons ; il est donc électriquement neutre. Le nombre des protons, ou des électrons, s'appelle aussi le numéro atomique de l'élément : on le désigne par Z.

Un ion est un atome, ou une molécule, qui a perdu ou gagné des électrons. Si l'atome de fer perd deux électrons, donc deux charge négatives, deux des charges positives, portées par des protons, n'ont plus leur répondant. Aussi symbolise-t-on l'ion obtenu par Fe2+.

Dans le noyau se trouvent également des neutrons, électriquement neutres, dont la masse est voisine de celle du proton. Le nombre des neutrons, pour un élément donné, est du même ordre de grandeur que celui des protons, mais il n'est pas entièrement déterminé. Pour le chlore, par exemple, Z = 17. Si les atomes le chlore comptent en général 18 protons, une certaine proportion d'entre eux (un quart environ) en comportent 20. On dit que les deux variétés sont deux isotopes du chlore.

Corps simples et corps composés

Dans la nature, les atomes d'un élément n'évoluent pas toujours en toute indépendance. Le chlore est un gaz constitué de molécules : chacune d'entre elles est constituée de deux atomes – on préfère dire d'ailleurs le dichlore (ou chlore diatomique), afin de mieux distinguer ce corps simple de l'élément chlore. Le néon (Ne), lui, est un gaz constitué de simples atomes – on parle alors de molécules monoatomiques. Un même élément, comme l'oxygène (O), peut être à la base de différents corps simples, tels le dioxygène (O2) et l'ozone (O3), qui ont des propriétés physiques et chimiques différentes.

Lorsque les molécules d'un corps sont constituées d'éléments différents, on a affaire à un corps composé (ou combinaison chimique) : tel est le cas de l'eau, dont la molécule comporte un atome d'oxygène et deux atomes d'hydrogène (H2O).

La molécule n'est pas le seul mode de groupement des atomes. Ceux-ci peuvent adopter, en grand nombre, une disposition très régulière. On a alors un cristal. C'est ainsi que se présente le diamant, qui n'est composé que d'atomes de carbone. C'est le cas également du chlorure de sodium, constitutif du sel de table. Les atomes de sodium (Na) et de chlore (Cl) s'y rencontrent en quantités égales et très régulièrement disposés. La notation NaCl, qui s'emploie dans ce cas, ne désigne donc pas une molécule : elle signifie que les deux éléments sont présents en quantités égales.

Mélanges et solutions

L'air n'est pas considéré comme un corps : c'est un mélange, parce que l'on y rencontre des molécules de dioxygène ainsi que des molécules de diazote (N2). La proportion de ces dernières reste proche des quatre cinquièmes. Le mélange reste néanmoins de l'air si l'on fait croître tant soit peu cette proportion. Dans un corps composé, au contraire, les proportions des éléments présents suivent des rapports bien définis : un C pour un O (monoxyde de carbone), ou alors un C pour deux O (dioxyde de carbone).

Dans un cristal tel que NaCl, on a plutôt affaire à des ions Na+ et Cl qu'à des atomes Na et Cl. En dissolvant du chlorure de sodium dans l'eau, on en forme une solution, dont l'eau est le solvant et le chlorure de sodium le soluté. Dans ce cas, la dissociation du cristal s'effectue complètement en ions Na+ et Cl, indépendants les uns des autres.

Les réactions chimiques

Une réaction chimique détruit les réactifs et donne des produits. Les uns et les autres sont des corps, purs ou composés. Un mélange ne réagit pas en tant que tel : ce sont les corps qui le composent qui réagissent. La combustion de l'hydrogène dans l'air, par exemple, consiste en une combinaison avec le seul oxygène présent dans ce dernier.

L'équation de la réaction indique les réactifs et les produits ainsi que les proportions entre les nombres de molécules qui entrent en jeu. L'équation 2 H2 + O2 → 2 H2O indique que deux molécules de dihydrogène se combinent avec une molécule de dioxygène pour donner deux molécules d'eau. Ces proportions, dites « stœchiométriques », sont imposées par le principe de conservation des atomes : elles constituent la seule manière d'avoir autant d'atomes d'hydrogène avant et après la réaction (à savoir quatre) et de même pour l'oxygène (à savoir deux). Si les molécules des réactifs ne respectent pas la proportion de 2 à 1, celles qui seront en excès ne participeront pas à la réaction. Les coefficients 2, 1 et 2 qui affectent respectivement les trois symboles de molécules sont les coefficients stœchiométriques.

La cinétique chimique étudie les vitesses auxquelles les réactions se déroulent. Certaines peuvent être si lentes que l'on considère qu'elles ne démarrent pas. Afin d'augmenter leur vitesse, ce qui est donc parfois nécessaire pour que, pratiquement, elles aient lieu, on leur adjoint un catalyseur. Celui-ci ne réagit pas avec les autres corps, du moins si l'on ne regarde que le bilan final de la réaction.

La mole

Pour les réactifs solides et les liquides, les chimistes s'intéressent plutôt aux masses. Pour les gaz, les volumes sont plus aisés à mesurer.

Dans l'usage courant, il n'est pas envisageable de faire appel aux masses des différents atomes pour tirer des masses des réactifs ou des produits les nombres d'atomes en jeu. C'est pourtant nécessaire, pour savoir si les proportions stœchiométriques sont respectées, mais les calculs seraient fastidieux. On remédie à cette complication en ne considérant plus les molécules que par grandes quantités.

La mole (abréviation mol) est l'unité de quantité de matière. Une mole d'atomes H est un ensemble de Na atomes H, Na désignant le nombre d'Avogadro (de l'ordre de 6 × 1023). De même, une mole de molécules de dioxygène est un ensemble de Na molécules O2 ; il s'y trouve donc deux moles d'atomes O. L'intérêt de prendre un très grand nombre de corpuscules est d'avoir affaire à un ordre de grandeur accessible à l'expérience. L'intérêt tout particulier de la constante d'Avogadro est que la masse molaire ainsi formée est un nombre simple pour la plupart des éléments : par exemple, 1 gramme pour l'hydrogène, 8 pour l'oxygène, 12 pour le carbone.

L'équation 2 H2 + O2 → 2 H2O, qui parle fondamentalement des atomes et des molécules, peut alors être réinterprétée : elle dit aussi que deux moles de molécules de dihydrogène réagissent avec une mole de [molécules de] dioxygène pour donner deux moles d'eau. En lisant dans une table que les masses molaires de H et de O valent respectivement 1 et 8, on obtient 2 pour celle de H2 et 16 pour celle de O2. La masse des deux moles de H2 est donc 4 g. On voit ainsi aisément que, si l'on met en présence 4 g de dihydrogène avec 16 g de dioxygène, la composition est stœchiométrique. Il n'en est pas de même si l'on combine 40 g de dihydrogène et 170 g de dioxygène, auquel cas 10 g de ce dernier sont en excès.

Masse molaire, volume molaire, concentration

L'usage systématique de la notion de mole amène à employer quelques notions associées et des formules appropriées. Le nombre n de moles présentes pour une espèce, la masse m et la masse molaire M de ce corps sont liées par la formule : m = n.M. Pour les gaz, le volume V et le volume molaire Vm sont reliés semblablement par V = n.Vm. Le volume molaire – volume occupé par Na molécules – a la particularité d'être pratiquement le même pour tous les gaz (22,4 l.mol−1 à 0 °C et à la pression atmosphérique normale).

Dans le cas d'une solution, le solvant n'a d'importance que par son volume. C'est le soluté qui réagit avec un corps que l'on place dans la solution, ou bien avec le soluté d'une autre solution que l'on mélange à la première. Dans une telle situation, le lien entre le volume de la solution et la quantité de soluté qui s'y trouve se fait par l'intermédiaire de la concentration [molaire]. Celle-ci est le quotient de la quantité de soluté présente par le volume total (celui du solvant, pratiquement). Elle s'exprime donc en moles par litres (mol/l, ou mol.l−1). Son intérêt réside dans le fait que la solution peut en principe être considérée comme homogène : la concentration est la même quelle que soit la portion de la solution considérée. Sa connaissance permet donc de convertir le volume de toute fraction de la solution en une quantité de soluté présente dans cette fraction. Le calcul se fait par la formule c = n / V, où n est le nombre de moles. On peut aussi faire appel à la concentration massique, quotient de la masse du soluté par le volume.

La chimie aujourd'hui

La chimie revêt aujourd'hui une très grande importance sur le plan de la recherche et sur le plan économique.

D'une part, elle est à l'interface de nombreuses autres disciplines scientifiques, principalement la physique et la science des matériaux, la biologie et les sciences du vivant, le génie des procédés et les sciences de l'ingénieur.

D'autre part, elle intervient dans de très nombreux processus industriels. L'industrie chimique proprement dite, en particulier la pétrochimie, constitue un secteur de poids dans les économies industrialisées. La chimie joue un rôle décisif dans la production des matériaux (matières plastiques, composites, fibres synthétiques), des médicaments, des produits cosmétiques, des colorants, des explosifs, des carburants, des engrais, etc. La chimie fait désormais partie intégrante de notre vie quotidienne puisqu'elle intervient dans notre alimentation, notre habillement, notre santé, nos loisirs, etc.

→ chimie combinatoire, chimie minérale, chimie organique.

Antoine Laurent de Lavoisier
Antoine Laurent de Lavoisier
Atome, modèle planétaire
Atome, modèle planétaire
Classification périodique des éléments chimiques
Classification périodique des éléments chimiques
Dmitri Ivanovitch Mendeleïev
Dmitri Ivanovitch Mendeleïev
Expérience en laboratoire
Expérience en laboratoire
Grandes classes de réactions chimiques
Grandes classes de réactions chimiques
Infiniment petit
Infiniment petit
John Dalton
John Dalton
Joseph Louis Proust
Joseph Louis Proust
Louis Joseph Gay-Lussac
Louis Joseph Gay-Lussac
Marcellin Berthelot
Marcellin Berthelot
Préparation d'un gaz
Préparation d'un gaz
Robert Boyle
Robert Boyle
Structure de l'atome
Structure de l'atome
Voir plus
  • IIIe s. Zosime de Panopolis : traité d'alchimie.
  • vers 600 En Chine, premières allusions à la poudre noire.
  • IXe s. Premier traité de chimie connu : Summa perfectionis, de l'Arabe Geber (Djabir).
  • vers 1193-1280 Vie d'Albert le Grand, philosophe et savant allemand : commentaires d'Aristote, chimie, botanique, géologie.
  • vers 1220-1292 Vie de Roger Bacon, philosophe et savant anglais : contribution à l'avènement de la méthode expérimentale, première connaissance de la chambre noire, détermination du foyer des miroirs sphériques, théorie de l'arc-en-ciel, formule chimique de la poudre à canon.
  • 1648 Ortus medicinae, du médecin et chimiste belge J. B. Van Helmont, qui y développe la notion de gaz et la première chimie des gaz.
  • 1661 L'Anglais Robert Boyle définit l'élément chimique dans son traité The Sceptical Chymist.
  • 1669 Découverte de l'éthylène par l'Allemand J. J. Becher.
  • 1675 Découverte de l'arsenic par le Français N. Lémery.
  • 1697 Théorie du « phlogistique » de l'Allemand G. E. Stahl.
  • 1718 Le chimiste français É. F. Geoffroy, dit Geoffroy l'Aîné, développe la notion d'affinité.
  • 1722 Le physicien français René Antoine Ferchault de Réaumur étudie au microscope la constitution des métaux, fondant ainsi la métallographie.
  • 1735 Le Suédois G. Brandt isole le cobalt.
  • 1743 Naissance du Français A. L. de Lavoisier.
  • 1749 Découverte de la composition de l'acide formique par A. S. Marggraf.
  • 1751 Découverte du nickel par le Suédois Cronstedt.
  • 1754 Découverte du gaz carbonique par le Britannique J. Black.
  • 1754 Découverte de l'alumine par l'Allemand A. S. Marggraf.
  • 1773-1774 L'Anglais J. Priestley et le Suédois C. W. Scheele découvrent indépendamment l'oxygène.
  • 1772 Découverte de l'azote par l'Anglais D. Rutherford.
  • 1774 Le Suédois C. W. Scheele découvre le manganèse et le chlore.
  • 1775 Le Français A. L. de Lavoisier définit l'élément chimique et démontre que l'oxygène et l'azote sont des corps simples.
  • 1777 Analyse de l'air par le Français A. L. de Lavoisier, qui explique le rôle de l'oxygène dans la respiration.
  • 1781 Le Suédois C. W. Scheele découvre le tungstène.
  • 1783 Synthèse de l'eau par le Britannique H. Cavendish.
  • 1785 Le Français C. L. Berthollet découvre les propriétés décolorantes de l'eau de Javel.
  • 1789 Lavoisier énonce la loi de conservation de la masse.
  • 1789 L'Allemand M. H. Klaproth découvre l'uranium et le zirconium.
  • 1799 Le Français P. Lebon prend un brevet pour l'application à l'éclairage et au chauffage du gaz provenant de la distillation du bois.
  • 1803 Le Britannique J. Dalton élabore la théorie atomique.
  • 1803 Le Français C. L. Berthollet énonce les règles permettant de prévoir les réactions de double décomposition entre sels, acides et bases.
  • 1807 Le Britannique H. Davy découvre et isole, par électrolyse, le sodium et le potassium.
  • 1808 Le Français J. L. Proust énonce la loi des proportions définies, selon laquelle les rapports des masses suivant lesquelles deux ou plusieurs éléments chimiques se combinent sont déterminés et non susceptibles de variations continues.
  • 1808 H. Davy obtient, par électrolyse, le baryum, le calcium et le strontium.
  • 1808 J. Dalton énonce la loi des proportions multiples, selon laquelle, quand deux éléments chimiques forment plusieurs composés, les masses de l'un d'eux qui s'unissent, dans ces divers composés, à une même masse de l'autre, forment entre elles des rapports à termes entiers et généralement simples.
  • 1811 Découverte de l'iode par le Français B. Courtois.
  • 1814 J.-B. Biot découvre le pouvoir rotatoire de certains liquides, comme l'essence de térébenthine et les solutions sucrées : ces liquides possèdent la propriété de faire tourner le plan de polarisation de la lumière qui les traverse.
  • 1814 Distinction entre atomes et molécules effectuée par le Français A. M. Ampère.
  • 1818 Découverte de l'eau oxygénée par le Français L. J. Thenard.
  • 1823 Le Suédois J. J. Berzelius isole le silicium.
  • 1823 Le Français E. Chevreul publie ses Recherches chimiques sur les corps gras d'origine animale, où il montre que les matières organiques sont soumises aux mêmes lois que les composés minéraux.
  • 1823 L'Allemand J. W. Döbereiner constate que le platine divisé provoque la combinaison de l'hydrogène et de l'oxygène, et découvre ainsi la catalyse.
  • 1825 H. C. Œrsted isole l'aluminium.
  • 1826 Découverte du benzène par le Britannique M. Faraday.
  • 1828 L'Allemand F. Wöhler réalise la première synthèse d'un corps organique, l'urée, prouvant ainsi, pour la première fois, qu'une substance naturellement présente dans les organismes vivants est de nature purement chimique.
  • 1830 L'Allemand J. von Liebig met au point une méthode d'analyse des corps organiques.
  • 1831 Découverte du chloroforme par J. von Liebig, le Britannique G. J. Guthrie et le Français E. Soubeiran.
  • 1831 Introduction en chimie des concepts d'isomérie, de polymérie et d'allotropie par J. J. Berzelius.
  • 1833 M. Faraday établit la théorie de l'électrolyse.
  • 1835 Étude de la catalyse par J. J. Berzelius.
  • 1836 Le Français A. Laurent introduit la notion de radical en chimie.
  • 1836 Découverte de l'acétylène par le Britannique E. Davy.
  • 1837 J. von Liebig définit la fonction acide.
  • 1840 Découverte de l'ozone par l'Allemand C. F. Schönbein.
  • 1840 Le Français J.-B. Dumas réalise la première substitution chimique.
  • 1841 Le Français E. Melchior Peligot isole l'uranium.
  • 1842 J. von Liebig développe le concept du métabolisme.
  • 1846 Découverte de la nitroglycérine par l'Italien A. Sobrero.
  • 1849 Découverte par le Français A. Wurtz des amines, dont l'Allemand A. W. von Hofmann donne un mode général de préparation.
  • 1853 Le Britannique E. Frankland introduit le concept de valence chimique.
  • 1854 M. Berthelot effectue la synthèse de l'alcool.
  • 1854 Le Danois J. Thomson énonce le principe de conservation de l'énergie dans les transformations chimiques et jette les bases de la thermochimie.
  • 1858 L'Italien S. Cannizzaro introduit la notion de nombre d'Avogadro.
  • 1858 L'Allemand A. Kekulé et le Britannique A. S. Couper font, indépendamment, l'hypothèse de la tétravalence chimique de l'atome de carbone.
  • 1859 Découverte de la cataphorèse (migration de particules colloïdales en direction de la cathode sous l'action d'un courant électrique) par l'Allemand G. H. Quincke.
  • 1859 Synthèse de l'acétylène par M. Berthelot.
  • 1861 Mise au point par le Belge E. Solvay du procédé de fabrication du carbonate de sodium (soude) qui porte son nom.
  • 1861 Découverte du césium et du rubidium par R. Bunsen et G. R. Kirchhoff.
  • 1866 M. Berthelot fait la synthèse du benzène.
  • 1867 Les Norvégiens C. Guldberg et P. Waage énoncent la loi d'action de masse applicable aux équilibres chimiques (loi permettant de définir un équilibre chimique en fonction des concentrations des constituants ainsi que de la température et de la pression).
  • 1868 Découverte de l'hélium dans le spectre du Soleil par le Français J. Janssen et le Britannique J. N. Lockyer.
  • 1868 L'Autrichien L. Boltzmann énonce la loi de distribution des vitesses des molécules dans un gaz.
  • 1868 Invention par le Français G. Leclanché de la pile électrique utilisant comme électrolyte le chlorure d'ammonium et comme dépolarisant le bioxyde de manganèse.
  • 1869 Publication de la classification périodique des éléments chimiques du Russe D. I. Mendeleïev.
  • 1873 Le Néerlandais J. D. Van der Waals établit la continuité des états liquide et gazeux.
  • 1874 J. A. Le Bel et le Néerlandais J. H. Van't Hoff fondent la stéréochimie.
  • 1875 L'Américain J. W. Gibbs énonce la règle des phases, qui fixe la variance d'un système physico-chimique.
  • 1875 Découverte du gallium par le Français F. Lecoq de Boisbaudran.
  • 1876 J. W. Gibbs étend la thermodynamique à la chimie et introduit la notion de potentiel chimique.
  • 1877 Le Français Ch. Friedel et l'Américain J. M. Crafts découvrent un procédé général de synthèse organique (réaction de Friedel et Crafts) permettant la soudure de chaînes latérales au noyau benzénique.
  • 1879 Le Britannique W. Crookes étudie les décharges électriques dans les gaz raréfiés.
  • 1882 Le Français F. Raoult énonce les lois de la cryométrie et de l'ébulliométrie.
  • 1884 Le Suédois J. H. Van't Hoff pose les fondements de la cinétique chimique en montrant l'influence de la concentration et des températures sur des équilibres physico-chimiques.
  • 1886 Le Français H. Moissan isole le fluor.
  • 1887 Le Suédois S. Arrhenius donne une théorie ionique de l'électrolyse.
  • 1887 Synthèse des sucres par l'Allemand E. H. Fischer.
  • 1892 Étude de l'hydrogénation catalytique, par P. Sabatier.
  • 1894 Découverte de l'argon par les Britanniques Rayleigh et W. Ramsay.
  • 1894 Découverte des oligoéléments par le Français G. Bertrand.
  • 1898 L'Écossais J. Dewar liquéfie l'hydrogène.
  • 1898 Les Français Pierre et Marie Curie découvrent le polonium et le radium.
  • 1898 Les Britanniques W. Ramsay et M. W. Travers découvrent le néon, le krypton et le xénon.
  • 1901 Le Français V. Grignard découvre les composés organomagnésiens, qui vont se révéler d'une grande utilité pour les synthèses organiques.
  • 1902 Le Français P. Sabatier étudie les phénomènes de catalyse chimique et réalise la synthèse du méthane.
  • 1903 Prix nobel de physique pour Pierre et Marie Curie (Marie obtiendra le prix nobel de chimie en 1911).
  • 1906 E. Rutherford identifie les particules alpha à des noyaux d'hélium.
  • 1906 Synthèse industrielle de l'ammoniac par l'Allemand F. Haber.
  • 1909 Le Danois S. Sorensen introduit la notion de pH (potentiel hydrogène).
  • 1913 Découverte de l'ozone dans la haute atmosphère par le Français Ch. Fabry.
  • 1913 Découverte par l'Allemand J. Stark de la décomposition des raies spectrales émises ou absorbées par un atome, sous l'influence d'un champ électrique.
  • 1913 F. Soddy établit l'existence des isotopes, que le Suédois G. Hevesy de Heves utilise comme marqueurs radioactifs dans les réactions chimiques.
  • 1913 Premier modèle quantique d'atome, proposé par le Danois N. Bohr.
  • 1916 Théorie de la liaison chimique (considérée comme un échange d'électrons) de l'Américain G. Lewis et de l'Allemand W. Kossel.
  • 1919 Le Britannique E. Rutherford réalise la première transmutation provoquée (celle de l'azote en oxygène).
  • 1920 Le Danois J. Bronsted introduit la notion de couple acide-base.
  • 1922 L'Allemand H. Staudinger introduit la notion de macromolécule.
  • 1924 L'Indien Satyendranath Bose donne une théorie quantique de la lumière, traduite et publiée par A. Einstein.
  • 1925 Les Américains (d'origine néerlandaise) S. A. Goudsmit et G. Uhlenbeck définissent le spin de l'électron.
  • 1925 L'Américain (d'origine autrichienne) W. Pauli énonce le principe d'exclusion, qui explique la périodicité de la classification des éléments chimiques de Mendeleïev.
  • 1928 Les Américains G. Lewis et I. Langmuir expliquent la formation des molécules par mise en commun de doublets d'électrons.
  • 1928 G. Lewis définit les acides comme des composés capables d'accepter un doublet d'électrons.
  • 1928 Les Allemands O. Diels et K. Alder réalisent la synthèse diénique, procédé de condensation des molécules organiques.
  • 1929 P. Dirac prédit l'existence du positron.
  • 1930-1942 Les travaux de H. A. Krebs, B. Éphrussi et M. Delbrück permettent la jonction entre la biologie, la chimie et la physique.
  • 1932 L'Américain H. Urey découvre l'eau lourde et le deutérium.
  • 1937 Création du palais de la Découverte, à Paris, par J. Perrin.
  • 1940 Découverte du premier élément chimique transuranien, le neptunium, par les Américains E. M. McMillan et P. H. Abelson.
  • 1941 Les Américains G. Seaborg et E. M. McMillan découvrent le plutonium.
  • 1953 L'Américain St. Ll. Miller démontre expérimentalement qu'un mélange gazeux de composition voisine de celle de l'atmosphère terrestre primitive exposé, au rayonnement ultraviolet et à des décharges électriques, permet la synthèse d'acides aminés.
  • 1955 Mise au point du procédé de fabrication industrielle de diamants artificiels par l'Américain P. W. Bridgman.
  • 1955 L'Allemand K. Ziegler réalise la polymérisation de l'éthylène.
  • 1959 Fabrication du premier diamant synthétique par la firme sud-africaine De Beers.
  • 1961 L'Union internationale de chimie pure et appliquée adopte l'atome de carbone 12 comme base de système des masses atomiques.
  • 1962 Le Britannique D. H. R. Barton fonde l'analyse conformationnelle, qui lie la structure des molécules à leur réactivité chimique.
  • 1973 Le Français J.-M. Lehn parvient à réaliser la synthèse des cryptates, composés chimiques complexes dont la molécule délimite une sorte de cavité à l'intérieur de laquelle se trouve piégé un ion métallique.
  • 1982 Identification de l'élément chimique 109 (le plus lourd connu) grâce à l'accélérateur d'ions lourds Unilac de Darmstadt (R.F.A.).
  • 1984 Lancement du programme technologique européen Esprit.
Voir plus