Un répertoire des principaux faits divers qui ont retenu l’attention des français entre les années soixante et les années quatre-vingt. L’analyse des faits, la recherche des causes, la présentation des épilogues.
Journal de l'année Édition 1967
Faits divers Au printemps 1967, les Anglais et les Français ont découvert que la civilisation du pétrole, qui est la nôtre, pouvait causer de gros désagréments. Le naufrage d'un pétrolier au large des côtes des Cornouailles a transformé la mer en nappe de mazout et les plages de sable fin en magma de cambouis. Ce phénomène, encore inédit, a reçu un nom nouveau : la marée noire.
Journal de l'année Édition 1968
Faits divers Il était 12 h 30, le lundi 4 décembre 1967. Dans la belle maison qu'elle habite à Versailles, avenue du Maréchal-Douglas-Haig, Mme Jacques Malliart, épouse d'un administrateur civil au ministère des Armées, s'inquiète. Le plus jeune de ses quatre enfants, Emmanuel, âgé de sept ans, aurait déjà dû être revenu du collège Saint-Jean-de-Béthune. C'est un enfant sage, qui ne flâne jamais. La mère se rend à l'école, toute proche ; le directeur, surpris, lui apprend que son fils est normalement parti peu avant midi.
Journal de l'année Édition 1969
Faits divers Près d'Élancourt (Yvelines) on découvre, le 1er octobre 1968, sur la pente d'une décharge publique, le cadavre d'un homme d'une trentaine d'années. Le corps est ligoté et enveloppé dans une housse en matière plastique. Un bâillon enserre la bouche...
Journal de l'année Édition 1970
Faits divers Un peu partout au cours de cette année, la nature est venue rappeler aux hommes qui se flattent de l'avoir vaincue qu'elle peut, dès qu'elle le veut, avoir le dernier mot. La Tunisie, à l'automne 1969, connaît de dramatiques inondations qui ont fait 438 morts. À la fin du printemps 1970, c'est le tour de la Roumanie d'être submergée d'une façon telle qu'on a pu parler de catastrophe nationale. Peu avant, en Turquie, un tremblement de terre fait de nombreuses victimes, et au Pérou, au début juin, un séisme d'une extrême violence dévaste toute une province, faisant près de 30 000 victimes.
Journal de l'année Édition 1971
Faits divers Née après les événements de mai 1968, pour rassembler à la fois les actions des gauchistes et les mesures des autorités pour les contenir, la rubrique Agitation continue d'être alimentée, dans les journaux, par les différentes formes de contestation.
Journal de l'année Édition 1972
Faits divers Le public apprend, en juillet 1971, à la suite d'une enquête lancée par le procureur de la République, que certaines sociétés, comme le Patrimoine foncier et la Garantie foncière, qui collectent l'épargne privée en vue de placements immobiliers, cachent des activités commerciales plus ou moins légales, sources de profits injustifiés.
Journal de l'année Édition 1973
Faits divers Un enfant de quatorze ans avale des barbituriques et meurt dans la nuit du 22 au 23 novembre à Saint-Michel (Aisne). Sa mère, Mme Hurier, qui a 8 enfants et qui en attendait un neuvième, était incarcérée à la prison d'Amiens pour une dette de 75 F : un chèque sans provision pour acheter des lunettes. Et puisqu'il y avait faute, il fallait sévir. Convoquée, elle ne s'était pas présentée au tribunal ; condamnée, elle ignorait ce qu'était un appel. Force est donc restée à la loi. Mais la loi, ou la manière dont on l'applique, est sévèrement critiquée par ceux-là mêmes qui rendent la justice. L'affaire d'Hirson n'est qu'un épisode parmi d'autres dans le grand débat qui s'instaure autour de la société répressive.
Journal de l'année Édition 1974
Faits divers L'affaire éclate le 20 août 1973, à la suite d'une enquête ordonnée par le ministère de l'Économie et des Finances. Près de 20 000 hectolitres de vin ont été trafiqués. Comment et pourquoi ? À première vue, c'est très simple : le vin de Bordeaux se vend très bien, en France et à l'étranger : 400 millions de bouteilles commercialisées chaque année pour un chiffre d'affaires d'un milliard et demi de francs. Certains négociants (ils sont 350 sur la place de Bordeaux) auraient cédé à la tentation de couper du bordeaux d'origine avec un vin de qualité ordinaire, pour le vendre sous l'étiquette AOC (appellation d'origine contrôlée).
Journal de l'année Édition 1975
Faits divers C'est devenu un leitmotiv : la violence prime le droit. L'honnête homme fait de plus en plus les frais de cette explosion brutale qu'on semble incapable de juguler vraiment. En dix ans, le nombre des hold-up en France s'est vu multiplier par 28 et la prise d'otages est devenue une technique courante des terroristes et des gangsters, qui n'ont plus qu'un lointain rapport avec les truands de jadis. Enfin le racisme, jamais éteint, resurgit à la moindre occasion. La violence ronge doucement et, déjà, un sentiment d'insécurité s'installe dans les villes et les villages au point que certains en arrivent à préconiser la création de milices de défense. Cette mesure, à laquelle le gouvernement s'oppose, risquerait alors de déboucher sur une escalade de la violence, escalade inévitable.
Journal de l'année Édition 1976
Faits divers La triste routine des prises d'otages a été bouleversée en quelques mois. Poussés par des mobiles politiques ou par l'appât du gain (parfois les deux), les preneurs d'otages ont montré une fâcheuse capacité d'imagination, qui, bien souvent, a réduit les forces de l'ordre à l'impuissance.
Journal de l'année Édition 1977
Journal de l'année Édition 1978
Faits divers À 41 ans, Édouard-Jean Empain est de ces hommes à qui la vie n'a rien refusé. Héritier du troisième groupe financier français, il est à la tête d'un holding, le groupe Empain-Eichneider, qui emploie 120 000 personnes et brasse 22 milliards de chiffre d'affaires. Marié, père de quatre enfants, celui que ses amis ont surnommé Wado est peu connu du grand public. Il préfère les clubs de tirs et les cercles de jeux aux réunions mondaines.
Journal de l'année Édition 1979
Faits divers Tuer le temps. Jouer avec des armes, s'amuser à faire peur. Faire peur avec des armes. Tuer. Tuer pour s'amuser, tuer pour tuer le temps, tuer sans l'avoir voulu, sans mobile, sans raison. Pour rien. Pour tuer.
Journal de l'année Édition 1980
Journal de l'année Édition 1981
Journal de l'année Édition 1982
Faits divers Avec une belle unanimité, leaders politiques de toutes tendances, homme de la rue, bourgeois, intellectuel condamnent le terrorisme et manifestent la même indignation devant des attentats qui tuent aveuglément.
Journal de l'année 1er juillet - 31 décembre 1982
Faits divers C'est une triste réalité : partout dans le monde, des hommes de plus en plus nombreux, sans distinction de race ou de classe sociale, mettent la violence au service de leurs causes, de leurs ambitions ou de leurs haines. Il est bien loin le temps où l'on fustigeait par le pamphlet. Aujourd'hui, on fait sauter au plastic.
Journal de l'année Édition 1986
Faits divers Selon un sondage BVA réalisé en mai pour Europe I, 71 % des Français craignent d'être attaqués quand ils sortent le soir, un sur deux a peur même dans la journée, 41 % sont encore inquiets à leur domicile. Pourtant, une baisse de 3,9 % de l'ensemble des crimes et délits pour le premier semestre a été annoncée par le ministère de l'Intérieur. Mais cette évaluation est mise en cause par la presse d'opposition, qui invoque le nombre grandissant de victimes jugeant désormais inutiles de se manifester.
Journal de l'année Édition 1988
Faits divers En reculant, l'insécurité qui naguère faisait et défaisait les élections a perdu tout impact : sept mille agressions en moins, cinquante mille cambriolages évités deviennent des non-événements, et le ministre de l'Intérieur, Charles Pasqua, n'attire pas les gros titres en annonçant pour 1987 une baisse de 17,45 p. 100 des cambriolages et près du tiers des hold-up en moins. Pourtant, la politique musclée du gouvernement a payé, là, comme dans la lutte antiterroriste : la bande d'Action directe (Rouillan, Menigon, Aubron, Frérot) est sous les verrous. De même que 148 activistes iraniens, libanais, basques et séparatistes corses.
Journal de l'année Édition 1989
Faits divers À chaque année criminelle son sinistre rappel. 1987 avait connu dix-huit vieilles dames assassinées, 1988 se qualifie dans l'horreur par des meurtres d'enfants à répétition. Céline, Delphine, Sandrine, Ludivine, quatre fillettes aux prénoms qui riment, victimes d'une même violence sexuelle.
Journal de l'année Édition 1990
Faits divers En France, la criminalité reste stable. Bon an mal an, le pays aligne son cortège d'homicides volontaires, de vols qualifiés, de criminalité moyenne dans une atmosphère banalisée. La drogue est dénoncée périodiquement et le principal fait divers mystérieux, l'affaire Cons-Boutboul, s'enlise dans la procédure.
Journal de l'année Édition 1991
Faits divers Bien évidemment, en ce qui concerne la criminalité traditionnelle, les statistiques ne varient guère d'une année sur l'autre. Mais, ce qui retient l'attention en parcourant ces faits divers qui vont de l'incendie de forêt (en hausse) au hold-up (invariable) en passant par le viol, le vol et les déprédations, c'est souvent l'insolite d'une situation ou plus exactement l'inadéquation entre la personnalité des malfaiteurs et le forfait accompli.