La situation sociopolitique des départements et territoires d’outre-mer entre les revendications du droit d’indépendance et les loyalistes, favorables au maintien de l’appartenance à la république française.
Journal de l'année Édition 1968
Journal de l'année Édition 1969
Territoires d'outre-mer Le régime minier, administratif et fiscal de la Nouvelle-Calédonie a été profondément modifié par le Parlement, en décembre 1968, malgré l'opposition du député du Territoire. Les élus de l'Union calédonienne, partisans d'une large décentralisation administrative, interprètent cette décision comme portant atteinte aux compétences territoriales. Le climat politique local n'en est pas détérioré pour autant.
Journal de l'année Édition 1970
Territoires d'Outre-Mer La Chambre comorienne des députés désigne, en avril 1970, son président : le prince Saïd Ibrahim (descendant de l'une des familles aristocratiques de la Grande Comore), comme successeur du docteur Saïd Mohammed Cheickh, décédé. Pour apaiser les mécontentements locaux, il se rend à Mayotte, où depuis plusieurs mois s'exacerbe un courant particulariste. Les Mahorais, mécontents de ce que Saïd Mohammed Cheickh ait, en 1966, transféré le chef-lieu de l'archipel de la ville mahoraise de Dzaoudzi à celle de Moroni en Grande Comore, exigent le statut de département d'outre-mer pour leur île. En octobre 1969, des manifestations de femmes ont eu lieu à Mayotte ; une manifestante est tuée par les forces de l'ordre, plusieurs autres sont blessées. Après l'entrée en fonctions de Saïd Ibrahim, la tension retombe.
Journal de l'année Édition 1971
Départements et Territoires d'outre-mer C'est dans un climat politique relativement détendu que se sont déroulées, en mars 1971, les élections législatives partielles, organisées après l'annulation du scrutin par le Conseil d'État dans les circonscriptions d'Ali Sabieh et d'Obock-Tadjoura. Elles confirment l'audience étendue de Ali Aref Bourhan, président du Conseil de gouvernement, et de ses amis.
Journal de l'année Édition 1973
Départements et territoires d'outre-mer Le courant nationaliste semble perdre de son importance. Certes, à l'étranger, le Front de libération de la Côte des Somalis (FLCS) a ouvert en juin 1973 un bureau permanent à Alger. Mais, sur place, la revendication d'indépendance se fait plus vive, notamment depuis la visite officielle de Georges Pompidou à Djibouti (janvier 1973).
Journal de l'année Édition 1975
TOM-DOM Les partisans de l'autonomie, aux premiers rangs desquels figurent les Foulards rouges et l'Union des jeunesses calédoniennes, essaient toujours de faire pression sur les pouvoirs publics pour obtenir un changement de statut politique de l'île.
Journal de l'année Édition 1976
TOM-DOM Le processus de décolonisation du territoire français des Afars et des Issas, amorcé dès le début de 1975, se précise. Au demeurant, sur place, la situation est plus instable que jamais. L'opposition à Ali Aref ne désarme pas, manifestations et incidents se multiplient tout au long de l'année et la violence est à plusieurs reprises meurtrière. De justesse, le 5 décembre 1975, Ali Aref échappe à un attentat.
Journal de l'année Édition 1990
DOM-TOM Entre le 4 et le 28 avril, un recensement de la population en Nouvelle-Calédonie a été mené sous la direction de l'INSEE. 164 173 habitants ont été dénombrés contre 145 368 lors de la précédente enquête en 1983. La population néo-calédonienne est jeune : près d'un tiers à moins de 15 ans et 6,9 % des habitants seulement atteignent ou dépassent 60 ans. Les groupes mélanésiens et wallisien sont les plus jeunes avec respectivement 39,1 % et 35,8 % de moins de 15 ans. Par rapport à 1983, toutes les populations ont été marquées par une tendance au vieillissement, mais les Mélanésiens sont les moins touchés : 41,7 % d'entre eux avaient moins de 15 ans en 1983. Malgré les nombreux métissages, la population demeure caractérisée par la juxtaposition des différentes ethnies : les Mélanésiens sont les plus nombreux (44,8 %) devant les Européens (33,6 %), les Wallisiens (8,3 %) et les Indonésiens (3,2 %). Numériquement parlant les Mélanésiens dominent dans la province des îles Loyauté (98,1 %) et dans la province Nord (78,7 %). Les Européens sont rassemblés à 89 % dans la province Sud mais ne constituent que 44,3 % de la population de la province.
Journal de l'année Édition 1992
Journal de l'année Édition 1993
DOM-TOM Le rendez-vous européen du 1er janvier 1993 n'évoque plus une vision d'apocalypse pour les populations des DOM-TOM. Certes, certains périls demeurent, que les indépendantistes et autres adversaires de l'intégration ne manquent pas d'exprimer : l'invasion des littoraux des Caraïbes et de l'océan Indien, libre circulation des hommes aidant, par les foules européennes : la perte des emplois et de l'identité ; la concurrence victorieuse des productions européennes provoquant la ruine de l'économie régionale, libre circulation des marchandises aidant. De fait, à titre d'exemple, la production de bananes peut paraître menacée, compte tenu des pressions commerciales qu'exercent la majorité des négociants anglo-saxons et allemands, qui ont intérêt à ouvrir le marché des Douze aux fruits de la zone dollar. À la Martinique, ils sont 8 000 producteurs qui viendraient alors renforcer la liste de 32 000 chômeurs officiellement recensés. Alors, comme la situation est déjà explosive... La démonstration serait la même pour le sucre et le rhum, le nickel.
Journal de l'année Édition 1994
DOM-TOM Au lendemain des élections législatives, devant la situation économique dégradée des DOM-TOM, le gouvernement avait le choix entre subventions et avantages fiscaux. Importance du déficit budgétaire oblige, c'est la seconde solution qui fut retenue. Des crédits ont bien été débloqués : 100 millions de francs pour l'infrastructure routière, 100 millions encore pour les logements, 150 millions pour la Polynésie ; mais l'essentiel de la politique gouvernementale pour relancer l'économie des DOM-TOM est le retour aux principales dispositions de la loi Pons telles qu'elles avaient été votées en 1986 et avant les modifications de début 1992.
Journal de l'année Édition 1995
DOM-TOM Les relations entre indépendantistes et anti-indépendantistes demeurent difficiles en Nouvelle-Calédonie, mais le comité de suivi des accords de Matignon, qui s'est tenu à Nouméa (septembre 1994) sous la présidence du ministre des DOM-TOM, Dominique Perben, s'est achevé sur le constat encourageant d'une volonté de dialogue.
Journal de l'année Édition 1996
DOM-TOM Sept ans après la signature des accords de Matignon et à trois ans du référendum sur l'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie, le paysage politique du territoire se trouve complètement bouleversé au lendemain des élections provinciales du 9 juillet 1995. La province Sud, où les Européens sont majoritaires, a redonné une majorité confortable au Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) de Jacques Lafleur. La province Nord et les îles Loyauté, peuplées majoritairement de Mélanésiens, sont restées fidèles aux partis indépendantistes. Depuis 1988, le RPCR et le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) avaient harmonieusement cohabité. Désormais, les deux principales formations politiques sont affaiblies par leurs divisions internes. Dans le Congrès du territoire, le RPCR – disposant de 27 sièges sur 54 – avait la majorité absolue grâce à la voix prépondérante du président. Les élections de juillet 1995 ne lui ont donné que 22 sièges. Ce recul est dû à l'entrée en lice d'une nouvelle formation, dissidente du RPCR : « Une Nouvelle-Calédonie pour tous », de Didier Leroux, représente la droite libérale excédée par la domination écrasante de J. Lafleur. Du côté des indépendantistes, le FLNKS est tiraillé entre deux composantes : l'Union calédonienne (UC), majoritaire et modérée, et le parti de Libération kanak (Palika), minoritaire, plus radical et dirigé par le propre président du FLNKS, Paul Néaoutyne. Le Congrès du territoire, qui se compose des trois assemblées de province, va devoir préparer le scrutin d'autodétermination prévu pour 1998. En attendant, il a élu à sa présidence Pierre Frogier (RPCR).
Journal de l'année Édition 1997
DOM-TOM En décembre 1994, le candidat aux élections présidentielles Jacques Chirac s'était engagé à achever l'égalité sociale entre les DOM et la métropole. Depuis le 1er janvier 1996, le SMIC est aligné sur celui de la métropole. Le président de la République a donc tout naturellement choisi l'île de la Réunion pour son premier voyage officiel outre-mer, à l'occasion du 50e anniversaire de la loi du 19 mars 1946 sur la départementalisation des « quatre vieilles colonies ». Mais l'égalité des chances reste à faire. La Réunion détient le record national du chômage avec un taux supérieur à 37 %. L'île, peuplée de 650 000 habitants, compte plus de 100 000 chômeurs (la moitié ont moins de vingt ans) et 50 000 RMIstes. Paul Vergés, vice-président du conseil régional : « Nous aurons bientôt plus de chômeurs que d'actifs. Un risque d'explosion sociale. »