Lyon voit-il se profiler le spectre de la désindustrialisation ? Dans l'impossibilité de s'étendre sur place, plusieurs entreprises lyonnaises ont plié bagage pour s'installer à la périphérie. Ainsi, l'équipement automobile Valeo a-t-il fermé son usine (323 licenciements) pour aller s'implanter dans la zone industrielle de l'Isle-d'Abeau (Isère), où s'est aussi installée l'entreprise de construction électrique Paris-Rhône (1 000 emplois créés).

La multiplication des parcs d'activités créés dans la Région depuis 10 ans explique ce mouvement : techno-parc de Saint-Genis-Pouilly (Ain), Technopolis du Léman, centre d'affaires international de Ferney-Voltaire (Ain), International Business Park d'Archamps dans la zone franche de Haute-Savoie. Situé à 7 km de Genève, ce dernier devrait offrir 2 500 emplois d'ici l'an 2000. Il entend être un pôle de développement d'activités tertiaires supérieures, d'activités de recherche et de haute technologie.

DOM-TOM

Entre le 4 et le 28 avril, un recensement de la population en Nouvelle-Calédonie a été mené sous la direction de l'INSEE. 164 173 habitants ont été dénombrés contre 145 368 lors de la précédente enquête en 1983. La population néo-calédonienne est jeune : près d'un tiers à moins de 15 ans et 6,9 % des habitants seulement atteignent ou dépassent 60 ans. Les groupes mélanésiens et wallisien sont les plus jeunes avec respectivement 39,1 % et 35,8 % de moins de 15 ans. Par rapport à 1983, toutes les populations ont été marquées par une tendance au vieillissement, mais les Mélanésiens sont les moins touchés : 41,7 % d'entre eux avaient moins de 15 ans en 1983. Malgré les nombreux métissages, la population demeure caractérisée par la juxtaposition des différentes ethnies : les Mélanésiens sont les plus nombreux (44,8 %) devant les Européens (33,6 %), les Wallisiens (8,3 %) et les Indonésiens (3,2 %). Numériquement parlant les Mélanésiens dominent dans la province des îles Loyauté (98,1 %) et dans la province Nord (78,7 %). Les Européens sont rassemblés à 89 % dans la province Sud mais ne constituent que 44,3 % de la population de la province.

Pour régler la question foncière, occasion de multiples conflits entre les communautés européennes et autochtones, le gouvernement français a décidé d'accélérer le processus de partage des terres. Avant la fin de 1990, l'Agence de développement rural et d'aménagement foncier (ADRAF) doit distribuer 30 000 ha en rééquilibrant la répartition des terres disponibles au profit des populations canaques.

La Nouvelle-Calédonie possède de 20 à 40 % des réserves mondiales de nickel. La Société métallurgique Le Nickel (SLN) est le premier employeur du territoire avec 2 000 salariés auxquels il faut ajouter plus de 600 personnes en sous-traitance. Troisième producteur mondial après INCO (28 % de la production mondiale) et Falconbridge (15 %), SLN (8 %) assure plus de 80 % en valeur des exportations de l'île. Profitant d'une conjoncture favorable, le groupe SLN a décidé d'investir 1,2 milliard de francs dans la modernisation de ses installations (usine métallurgique de Doniambo et gisement de Thio dont il faut prolonger l'exploitation jusqu'au début du siècle prochain) et l'ouverture d'un nouveau centre sur la côte ouest, à Népoui.

M. Louis Le Pensec, ministre des DOM-TOM, a signé le 24 juin un contrat de plan entre l'État et la Guyane, le premier du genre avec l'outre-mer. Sur la période 1989-1993, l'État promet d'apporter 377,5 millions de francs (soit, par habitant, trois fois plus que la moyenne nationale). 100 millions de francs seront consacrés à l'éducation, 60 millions à l'emploi et le reste à l'aménagement du territoire et aux infrastructures. Le fil conducteur de cet effort est l'intégration de l'activité spatiale à l'économie du département. Il faut que « les retombées économiques du pôle technologique de Kourou soient redéployées sur l'ensemble du territoire », estime M. Elie Castor, président du conseil général (apparenté PS).

En voyage officiel en Polynésie, le Premier ministre, M. Michel Rocard, a rendu hommage à l'action de M. Leontieff, président du gouvernement territorial, et a exhorté tout le monde à refuser « la voie de la facilité » qui « nourrit l'assistance et la dépendance ». Devant le gouvernement territorial, M. Rocard a plaidé pour un « développement plus autonome et moins artificiel » de la Polynésie française et s'est félicité de la création de 900 emplois dans le secteur privé, de novembre 1988 à mai 1989, « un des résultats les plus encourageants ».