Officiellement, il se retire pour raisons de santé, mais il ne fait aucun doute, selon les observateurs, que les sociaux-démocrates espèrent ainsi rafraîchir une image de marque quelque peu ternie et regagner le terrain perdu.

Popularité

O. Nordli est remplacé, le 6 février 1981, à la tête du gouvernement minoritaire par Mme Gro Harlem Brundtland, qui jouit d'une forte popularité à gauche comme à droite. Âgée de 42 ans, mère de quatre enfants, mariée à un conseiller municipal (conservateur) de la ville d'Oslo, Gro, comme l'appellent tous ses compatriotes, est la cinquième femme au monde — et la première dans les pays nordiques — à accéder au poste de Premier ministre.

Les stratèges du parti comptent apparemment sur son charme et son habileté pour redresser la barre et mettre un terme aux querelles continuelles qui ont secoué le mouvement travailliste sur la question des relations avec l'alliance atlantique et la politique énergétique.

Par 95 voix contre 13, les députés approuvent, le 20 janvier 1981, l'accord de principe signé par les gouvernements d'Oslo et de Washington sur le stockage de matériel militaire lourd dans le centre de la Norvège en temps de paix (Journal de l'année 1979-80). Ce stockage est destiné à faciliter l'intervention d'une brigade de 10 000 soldats américains en cas de conflit international.

Inflation

Pour tranquilliser son aile gauche pacifiste, hostile à l'accord avec les États-Unis, la direction du parti travailliste s'engage, dans son programme d'action, à favoriser la création d'une zone dénucléarisée en Europe du Nord, ce qui ne manque pas de susciter l'étonnement et l'inquiétude des alliés de la Norvège au sein de l'OTAN.

En décidant de suspendre, de nouveau, pendant quelques mois, les travaux de construction d'un barrage sur le fleuve Alta dans l'extrême nord du pays, le Premier ministre neutralise temporairement une vague de protestations qui mobilise les écologistes et de nombreuses organisations lapones, à moins d'un an des législatives.

L'effet Gro paraît donner des résultats, puisque la cote de popularité des travaillistes remonte légèrement dans les sondages, mais la détérioration de la situation économique joue également un grand rôle dans la campagne électorale. La balance des paiements est certes excédentaire grâce aux revenus du pétrole de la mer du Nord (29 milliards de couronnes en 1981), mais l'inflation tourne au rythme annuel de 15 % et l'industrie perd des parts de marché à l'étranger.

Comme dans les autres pays nordiques, les conservateurs norvégiens progressent régulièrement. Ils se déclarent prêts, en cas de victoire bourgeoise, à former une coalition gouvernementale majoritaire avec les centristes et les chrétiens populaires. Ces derniers n'accepteront que si leurs partenaires s'engagent à réviser une loi sur l'avortement, qui est à leurs yeux trop libérale.

Pays-Bas

Amsterdam. 14 030 000. 342. 0,4 %.
Économie. PIB (77) : 7 683. Productions (70) : A 6 + I 39 + S 55. Énerg. (76) : 6 224. CE (77) : 41 %.
Transports. (*77) : 8 013 M pass./km, 2 805 Mt/km. (*77) : 3 851 000 + 355 000.  : 5 180 000 tjb. (77) : 11 693 M pass./km.
Information. (70) : 95 quotidiens ; tirage global : *4 100 000. (76) : 3 997 000. (76) : 3 774 000. (75) : 169 200 fauteuils ; fréquentation : 28,3 M. (77) : 5 846 000.
Santé. (76) : 22 913. Mté inf. (77) : 9,5.
Éducation. (76). Prim. : 1 448 084. Sec. et techn. : 1 330 981. Sup. (75) : 288 026.
Armée.  : 115 000.
Institutions. Royaume des Pays-Bas, monarchie constitutionnelle. Constitution de 1814, modifiée à plusieurs reprises. Souveraine : Beatrix ; succède le 30 avril 1980 à sa mère Juliana. Premier ministre : Andreas Van Agt, démissionnaire le 26 mai 1981.

Législatives

C'est une coalition animée par les démocrates-chrétiens, les socialistes et les libéraux de gauche de Démocratie 66 qui sera peut-être appelée à former le prochain gouvernement néerlandais. Telle serait la conséquence la plus logique de la modification des rapports de forces politiques, à l'issue des élections législatives du 26 mai 1981.