Consacré le 20 octobre 1980, le retour de la Grèce dans l'OTAN a été l'objet de longues et difficiles négociations. Tout en restant membre de l'alliance politique, Athènes avait, sur le modèle français, quitté l'organisation militaire intégrée de l'alliance atlantique le 14 août 1974, à la suite de l'invasion de Chypre par les troupes turques. Le président de la République, Constantin Caramanlis (alors Premier ministre), avait reproché aux États-Unis de ne pas avoir défendu les intérêts grecs.

Depuis, Washington a longtemps bataillé ferme pour faire revenir la Grèce dans le giron atlantique. Son absence découvrait largement le front sud de l'OTAN, au moment où les périls sont toujours aussi pressants au Proche- et au Moyen-Orient. Le général William Rogers, successeur d'Alexander Haig au poste de commandant suprême de l'OTAN en Europe, a été l'artisan de l'accord.

Cependant le gouvernement décide, le 18 juin 1981, de suspendre jusqu'au lendemain des élections d'octobre 1981 les négociations pour le renouvellement de l'accord sur les bases américaines. Des considérations électoralistes ne seraient pas étrangères à cette attitude.

Le règlement du contentieux gréco-turc, qui porte — outre l'affaire chypriote — sur le contrôle de l'espace aérien en mer Egée, a été reporté à plus tard. Les Américains gardent donc leurs quatre bases militaires (Suda, Heraklion, Hellenikon et Nea Makri), douze installations annexes et plusieurs milliers d'hommes sur le sol grec. Signe de la décrispation gréco-turque : les liaisons aériennes régulières ont repris entre Athènes et Istanbul, après une interruption de près de sept années.

Le très nationaliste parti socialiste grec (Pasok) de Andreas Papandreou s'est toujours opposé au retour de la Grèce au sein de l'OTAN, et s'est d'autre part montré très réservé sur les modalités de son entrée dans le Marché commun, effective depuis le 1er janvier 1981.

Les difficultés apparues notamment dans les secteurs du textile et de l'agriculture, où les prix grecs sont nettement inférieurs à ceux de leurs partenaires européens, ont été en partie aplanies. La période transitoire de cinq ans à laquelle est soumise Athènes devrait permettre aux Neuf de se protéger des exportations grecques.

L'entrée de la Grèce dans le Marché commun doit, selon les experts de l'OCDE, coïncider avec une légère amélioration de la situation économique dans le pays. Le taux d'inflation pourrait être ramené de 25 % prévus en 1980 (Journal de l'année 1979-80) à 20 % à la fin 1981, malgré une hausse continue des prix alimentaires et la dépréciation de la drachme (11 % en 1980 contre 6 % en 1979).

L'érosion du pouvoir d'achat et le chômage des jeunes ont provoqué une série de grèves qui ont surtout touché les secteurs publics. A. Papandreou a, à plusieurs reprises, demandé la démission du Premier ministre Georges Rallis et la tenue d'élections anticipées avant la date prévue en novembre 1981.

Les obsèques de la reine Frederika ont été également l'objet de polémiques. La présence pour quelques heures sur le sol grec, à cette occasion, de l'ex-roi Constantin a ravivé l'opposition entre royalistes et républicains.

Enfin, les séismes en série qui ont touché Athènes et sa région en février 1981 (une vingtaine de morts, 75 000 sans-abri) ont marqué une étape tragique de l'année.

Hongrie

Budapest. 10 700 000. 114. 0,2 %.
Économie. Productions (77) : A 16 + I 59 + S 25. Énerg. (76) : 3 553.
Transports. (*77) : 13 024 M pass./km, 23 557 Mt/km. (*77) : 744 700 + 228 900. (77) : 653 M pass./km.
Information. (75) : 27 quotidiens ; tirage global : 2 454 000. (75) : 2 538 000. (76) : 2 495 000. (75) : 561 700 fauteuils ; fréquentation : 74,4 M. (77) : 1 104 000.
Santé. (76) : 24 053. Mté inf. (77) : 26,2.
Éducation. (76). Prim. : 1 072 423. Sec. et techn. : 366 362. Sup. (75) : 107 555.
Armée.  : 104 000.
Institutions. République populaire proclamée le 18 août 1949. Constitution de 1949. Chef de l'État, président du Conseil présidentiel : Pal Losonczi. Président du Conseil : György Lazar. Premier secrétaire du Parti : Janos Kadar.

Réformes sociales et politique d'austérité

Le Parlement, élu début juin 1980, entérine quelques semaines plus tard un remaniement gouvernemental. György Lazar est confirmé au poste de Premier ministre, mais l'éviction de I. Huszar, responsable de la Planification, au profit de L. Faluvegi, confirme les déboires économiques de la Hongrie.