Certes, la monarchie hachémite demeure un des régimes les plus stables de la région. Le décès, début juillet 1980, du Premier ministre A. H. Charaf ne trouble pas l'action du gouvernement, à la tête duquel se succèdent K. Rimawi, le 3 juillet, et M. Badrane, à partir du 28 août.

Mais, dès le déclenchement, à la mi-septembre, des hostilités entre l'Iraq et l'Iran, le roi Hussein, dont la prudence est proverbiale, crée la surprise en s'engageant aux côtés du président Saddam Hussein. Des armes destinées à l'Iraq sont débarquées dans le port jordanien d'Aqaba. Plusieurs escadrilles iraqiennes sont mises à l'abri dans les bases aériennes du royaume.

Les subsides importants versés par Bagdad à Amman (2,814 milliards de F en 1979), le souhait du royaume hachémite de favoriser une orientation pro-occidentale de l'Iraq, la haine vouée aux fossoyeurs de l'empire iranien, ne suffisent pas à expliquer l'attitude du roi Hussein.

En fait, depuis le désastre de juin 1967, à l'issue duquel Israël a amputé la Jordanie de sa portion la plus riche et la plus peuplée — la Cisjordanie —, Hussein a une idée fixe : influer aux côtés de l'OLP, dûment mandatée par les États arabes, sur les destinées de la Cisjordanie. C'est dans ce but que le roi, de concert avec l'OLP, ne cesse de subventionner en Cisjordanie certains maires patriotes.

Confrontation

L'aval de l'Iraq à cette politique est précieux au monarque, qui bénéficie déjà des sympathies des souverains du Golfe. La nouvelle administration Reagan et le leader travailliste israélien S. Pérès (qui aurait rencontré à Londres, en mars 1981, le prince Mohammed, frère de Hussein) ne cachent pas leur sympathie pour l'option jordanienne. Le 11e sommet arabe, réuni à Amman du 25 au 27 novembre 1980, semble consacrer le nouveau rôle reconnu au roi Hussein.

Un seul hic : la Syrie ne saurait cautionner un tel processus, qui achèverait de l'isoler. Mais le régime syrien, qui paraît affaibli par le terrorisme islamique (Journal de l'année 1979-80), est-il en mesure de réagir ?

Dans la nuit du 25 au 26 novembre 1980, Damas, qui boycotte le sommet d'Amman, entraînant dans son sillage l'OLP notamment, masse 10 000 soldats à proximité du territoire jordanien. Quatre jours plus tard, les effectifs ont atteint trois divisions, soit 35 000 hommes appuyés par un millier de chars. L'armée jordanienne riposte en alignant des effectifs comparables, et rappelle ses réservistes. Mais le prince Abdallah, vice-président du Conseil saoudien, accourt à Damas et obtient, le 4 décembre, du président Assad le retrait progressif des troupes syriennes.

Apparemment c'est le match nul. En réalité, l'OLP, dont le destin au Liban est conditionné par l'armée syrienne, a dû prendre fait et cause pour Damas. L'Arabie Saoudite a compris qu'il fallait ménager la Syrie. Hafez el-Assad a réussi à asséner aux principaux protagonistes du drame israélo-arabe sa vérité : pas de règlement au Proche-Orient sans la Syrie.

Koweït

Koweït. 1 270 000. 71. *4,2 %.
Économie. PIB (75) : 11 307. Productions (75) : A 0 + I 78 + S 22. Énerg. (76) : 9 198. CE (75) : *95 %.
Transports. (*77) : 285 800 + 95 100.  : 2 240 000 tbj. (77) : 1 270 M pass./km.
Information. (74) : 6 quotidiens ; tirage global : 80 000. (76) : *502 000. (75) : *182 000. (75) : 12 900 fauteuils ; fréquentation : 4,7 M. (77) : 155 000.
Santé. (76) : 1 219. Mté inf. (76) : 34,3.
Éducation. (76). Prim. : 104 285. Sec. et techn. : 111 166. Sup. : 9 934.
Armée.  : 12 400.
Institutions. Émirat indépendant depuis le 19 juin 1961. Souverain : cheikh Jaber el Ahmed el Jaber el Sabah ; succède au cheikh Sabah el Salem el Sabah, décédé le 31 décembre 1977. Premier ministre : cheikh Saad Abdallah el Sabah.

Législatives

Les élections législatives du 23 février 1981 marquent le retour à la vie parlementaire, suspendue le 29 avril 1976 par décision du cheikh Sabah el Salem el Sabah. La nouvelle Assemblée diffère cependant fondamentalement de la précédente. L'opposition progressiste et nationaliste qui, sous l'impulsion du Dr Ahmed el Khatib, avait fait de l'ancien Parlement une sorte de contrepoids au pouvoir héréditaire et absolutiste de la dynastie régnante, subit un échec total, aucun de ses candidats n'ayant été élu. Cette défaite s'explique en partie par la nouvelle répartition des circonscriptions électorales, qui a favorisé la victoire des députés bédouins, qui contrôlent désormais près de la moitié des sièges de la nouvelle Assemblée. Le découpage électoral a en outre défavorisé les représentants de la communauté chiite (30 % de la population), qui disposaient de dix sièges au Parlement de 1976 et n'en conservent plus que deux. Le déclin de la représentation chiite est par ailleurs accentué par l'apparition d'un puissant groupe de députés intégristes sunnites, qui détiennent cinq sièges et en contrôlent plusieurs autres. Sur le plan extérieur, les dirigeants koweitiens, qui s'étaient efforcés de demeurer neutres dans le conflit iraqo-iranien, sont finalement contraints de prendre position pour le régime de Bagdad, en octroyant, en avril 1981, une aide financière de deux milliards de dollars, destinée à renflouer l'économie iraqienne affaiblie par la guerre.

Laos

Vientiane. 3 630 000. 16. *2,32 %.
Économie. PIB (70) : 69. Énerg. (76) : 61. CE (70) : 3 %.
Transports. (74) : 14 100 + 2 500. (76) : 12 M pass./km.
Information. (75) : 8 quotidiens. (76) : 200 000. (77) : 7 000.
Santé. (76) : 156.
Éducation. (74). Prim. : 278 755. Sec. et techn. (73) : 15 453. Sup. : 828.
Armée.  : 55 700.
Institutions. État indépendant le 19 juillet 1949. République populaire et démocratique proclamée le 4 décembre 1975, après l'abdication du roi Savang Vatthana (3 décembre 1975). Président de la République et de l'Assemblée populaire suprême : prince Souphanouvong. Premier ministre : Kaysone Phomvihane.

Liban

Beyrouth. 3 090 000. 297. *3,1 %.
Économie. PIB (72) : 796. Productions (72) : A 10 + I 21 + S 69. Énerg. (76) : 533. CE (72) : 18 %.
Transports. (74) : 2 M pass./km, 42 Mt/km. (74) : 220 200 + 23 400.  : 278 000 tjb. (77) : 1 544 M pass./km.
Information. (75) : 33 quotidiens ; tirage global : *283 000. (76) : *1 600 000. (76) : *425 000. (70) : 86 600 fauteuils ; fréquentation : 49,7 M. (72) : 227 000.
Santé. (73) : 2 300.
Éducation. (72). Prim. : 497 723. Sec. et techn. : 174 711.
Armée.  : 23 000.
Institutions. République indépendante le 1er janvier 1944. Constitution de 1926. Président de la République : Elias Sarkis, élu le 8 mai 1976 ; succède à Soliman Frangié. Premier ministre : Chafic Wazzan (22 octobre 1980).

La rivalité Syrie-Israël aggrave les déchirements internes

Bipolarisation des combattants en deux camps irrémédiablement opposés, et dramatisation laissant planer le spectre d'une cinquième guerre israélo-arabe : telles sont les caractéristiques majeures du conflit libanais entré dans sa septième année.