Le vice-président, Abdous Sattar, un magistrat âgé de soixante-quinze ans, devient chef de l'État par intérim, dans l'attente d'une élection présidentielle au suffrage universel qui, selon la Constitution, doit avoir lieu avant six mois.

Contentieux

Les institutions mises en place par Ziaur Rahman semblent résister à l'épreuve. Élu en février 1979, le Parlement approuve l'état d'urgence, qui suspend provisoirement les libertés, mais avec moins de rigueur que la loi martiale décrétée après l'assassinat de Mujibur Rahman et abrogée pour les élections législatives. Hasina Wajed, fille de Mujibur Rahman et présidente de la principale formation d'opposition, la ligue Awami, lance un appel à l'union nationale.

Seize personnalités de tendances politiques différentes publient un manifeste, largement diffusé par les organes d'information officielle, appelant à « la vigilance contre les ennemis de l'indépendance et de la souveraineté du pays ». Ce texte vise l'Inde, avec laquelle Dacca a un contentieux concernant le partage des eaux du Gange et l'île de South Talpatty, dans le nord-ouest du golfe du Bengale. Quelques jours avant son assassinat, Ziaur Rahman avait revendiqué comme partie du territoire national cette île occupée par l'armée indienne.

La campagne hostile à l'Inde précède la visite d'amitié que le Premier ministre chinois Zhao Ziyang fait, à Dacca, en deuil officiel, le 7 juin. Il est décidé à cette occasion que la coopération économique et militaire déjà amorcée entre la Chine et le Bangladesh sera développée.

Malgré son anticommunisme, Ziaur Rahman avait noué des relations étroites avec Pékin, dont il pansait que certaines réalisations pouvaient servir d'exemple au Bangladesh. Entré en application le 1er juillet 1980, le second plan quinquennal est poursuivi après sa mort. Il vise en priorité au développement agricole, par de grands travaux publics d'irrigation mobilisant la main-d'œuvre des campagnes sans emploi. Le but est de faire du Bangladesh un pays autosuffisant dans le domaine alimentaire en 1985. Objectif ambitieux pour une nation dont 75 % des investissements sont financés par l'aide étrangère.

Bhoutan

Punakha et Thimphu. 1 240 000. 26. *2,2 %.
Économie. PIB (75) : 70.
Transports.
Information. (76) : 10 000. (71) : 1 500 fauteuils ; fréquentation : 0,5 M.
Éducation. (76). Prim. : 18 821. Sec. et techn. : 1 536.
Institutions. Monarchie. Souverain : Jigme Singhi Wangchuk ; succède, le 24 juillet 1972, à son père Jigme Dorji Wangchuk, décédé. Les relations internationales du Bhoutan sont assurées par l'Inde.

Birmanie

Rangoon. 32 910 000. 48. *2,2 %.
Économie. PIB (77) : 120. Productions (77) : A 47 + I 11 + S 42. Énerg. (76) : 49. CE (77) : 6 %.
Transports. (*77) : 2 764 M pass./km, 434 Mt/km. (*77) : 38 600 + 41 300. (77) : 43 M pass./km.
Information. (75) : 7 quotidiens ; tirage global : 319 000. (76) : 665 000. (72) : 302 600 fauteuils ; fréquentation : 222,5 M. (77) : 32 000.
Santé. (76) : 5 700.
Éducation. Prim. (76) : 3 475 749. Sec. et techn. (74) : *900 000. Sup. (75) : 56 083.
Armée.  : 169 500.
Institutions. État indépendant depuis le 4 janvier 1948. République socialiste. Constitution le 4 janvier 1974. Chef de l'État : général U Ne Win, réélu le 2 mars 1978. Premier ministre : U Maung Maung Kha.

Cambodge

Phnom Penh. 8 720 000. 48. *2,9 %.
Économie. PIB (70) : 125. Énerg. (76) : 16. CE (70) : 4 %.
Transports. (73) : 54 M pass./km, 10 Mt/km.  : (72) 27 200 + (73) 11 000. (77) : 13 M pass./km.
Information. (75) : 16 quotidiens. (75) : *110 000. (76) : *35 000. (75) : 71 000.
Santé. (71) : 438.
Éducation. (72). Prim. : 479 616. Sec. et techn. : *103 000. Sup. : 9 988.
Institutions. État indépendant le 9 novembre 1953. République démocratique. Constitution du 3 janvier 1976. Chef de l'État : Khieu Samphan. Premier ministre : Pol Pot, tous deux en fonctions jusqu'à l'invasion (le 1er janvier 1979) par le FUNSK, soutenu par l'armée vietnamienne. Depuis le 7 janvier 1979, le pouvoir est exercé par un Conseil d'État présidé par Heng Samrin.

La situation alimentaire s'améliore. Hanoi consolide son emprise

La famine maîtrisée grâce à l'aide internationale et à une meilleure récolte, une normalisation politique qui, au fil des mois, se renforce. Deux ans après la prise de Phnom Penh par les troupes de Hanoi, le Cambodge demeure sous le contrôle de l'armée vietnamienne, qui poursuit son offensive contre les Khmers rouges.

Insécurité

Les combats, en juillet 1980, font de nombreuses victimes dans les camps de réfugiés frontaliers, provoquant même des accrochages avec l'armée thaïlandaise. Ils permettent aux Vietnamiens d'éliminer les camps de réfugiés illégaux et de réduire la zone d'influence des maquis, qui, à partir du massif montagneux de Phnom Malai à l'ouest, menacent les voies de communication. Mais, grâce à l'aide chinoise, les Khmers rouges entretiennent une certaine insécurité. La RN 6 est coupée pendant plusieurs semaines, en mars 1981, entre Kompong Thom et Phnom Penh.