Le roi Khaled, qui a été l'un des premiers chefs d'État arabes à adresser ses félicitations à R. Reagan, en lui demandant toutefois de « rechercher une solution globale à la crise du Proche-Orient », ne partage pas le point de vue de la nouvelle administration américaine, qui accorde la priorité à la lutte contre la menace soviétique dans le Golfe.

Le roi estime — contrairement à Washington — que le problème palestinien constitue le principal élément de déstabilisation dans la région. Ce qui explique l'opposition de l'Arabie Saoudite au projet américain d'installation dans la région d'une force de déploiement rapide destinée à contenir l'expansion soviétique.

Le sommet islamique de La Mecque, inauguré le 25 janvier 1981 en présence de trente-huit chefs d'État ou de gouvernement, redore le blason de la dynastie wahabite, passablement terni douze mois auparavant, à la suite de la tragique attaque de la Grande Mosquée de La Mecque (Journal de l'année 1979-80).

Parapluie

Il n'empêche que les résolutions sur le conflit israélo-arabe, qui consacrent l'OLP comme « l'unique représentant légitime du peuple palestinien » et prévoient un nombre impressionnant de mesures ou de sanctions destinées à contraindre la communauté internationale à résister à l'expansionnisme israélien, ne paraissent guère convaincantes. On voit mal en effet l'Arabie Saoudite utiliser l'arme du pétrole contre les États-Unis, qui constituent en fait l'essentiel de son parapluie militaire contre d'éventuels agresseurs.

L'imbrication des relations entre l'Arabie Saoudite et les États-Unis dans le domaine de la sécurité du Golfe rend peu crédibles les tentatives de Riyad de constituer avec les cinq autres États pétroliers du Golfe (Koweït, Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn et Oman) une force politique, économique et militaire indépendante des deux supergrands. Le Conseil de coopération du Golfe, officiellement créé en mai 1981, se propose de prendre progressivement en charge la défense de cette région, débarrassée de toute présence étrangère.

Dans la pratique, cependant, contraints de constater que leurs effectifs défensifs, constitués au total d'environ 200 avions de combat et d'une centaine de milliers d'hommes, ne leur permettent pas d'assumer seuls la défense d'une zone désertique d'environ un million de km2, les six souverains du Golfe comptent avant tout, à court terme, sur l'aide des États-Unis et de leurs alliés européens pour mettre en place leurs structures militaires.

Bahreïn

Manama. 350 000. 525. *3,1 %.
Économie. PIB (75) 3 669. Énerg. (76) : 11 998.
Transports. (*77) : 35 500 + 13 200.
Information. (75) : *100 000. (76) : *31 000. (74) : 10 500 fauteuils ; fréquentation : 2 M. (77) : 40 000.
Santé. (77) : 218.
Éducation. (76). Prim. : 45 640. Sec. et techn. : *16 500. Sup. (75) : 703.
Armée.  : 2 500.
Institutions. État indépendant le 15 août 1971. Constitution du 6 décembre 1973. Le Parlement est dissous le 27 août 1975. Chef de l'État et président du conseil d'État : cheikh Issa ben Salman el-Khalifa.

Bangladesh

Dacca. 86 640 000. 605. *2,1 %.
Économie. PIB (77) : 93. Productions (77) : A 54 + I 13 + S 33. Énerg. (76) : 32. CE (77) : 6 %.
Transports. (73) : 3 331 M pass./km, 639 Mt/km. (72) : 31 700 + 24 800.  : 284 000 tjb.
Information. (75) : 30 quotidiens ; tirage global : *356 000. (77) : 98 000.
Santé. (76) : 5 723.
Éducation. (76). Prim. : 9 483 090. Sec. et techn. : 2 317 119. Sup. : 121 155.
Armée.  : 72 000.
Institutions. État indépendant le 16 décembre 1971. Constitution du 16 décembre 1972, amendée en janvier 1975 et en avril 1977, transformant la République islamique en État islamique. Chef de l'État par intérim : Abdous Sattar, après l'assassinat du général Ziaur Rahman, le 30 mai 1981. Premier ministre : Azizur Rahman.

Coup d'État manqué

Un nouveau drame endeuille l'histoire mouvementée du Bangladesh : l'assassinat, le 29 mai 1981, du général Ziaur Rahman, chef de l'État depuis novembre 1975.

Échec

Les circonstances et les raisons du meurtre, à Chittagong, premier port du pays, demeurent mystérieuses. Une commission d'enquête est constituée et un tribunal militaire est chargé de juger 17 militaires arrêtés après l'échec de la rébellion de la garnison de Chittagong, mais le chef de l'insurrection, le général Manzur Ahmed, est tué par les soldats qui l'avaient capturé. Selon une version, il aurait été manipulé par une puissance étrangère ; selon une autre, il aurait agi non pour des raisons politiques, mais sous le coup de la déception, parce que le président Ziaur Rahman lui aurait refusé la promotion qu'il estimait mériter.