Sur le plan intérieur, le Cambodge sort cependant du chaos. La première phase du programme d'assistance internationale, le plus important jamais lancé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (600 millions de dollars en 1979-80), a pris fin le 31 décembre 1980, avec la suspension de l'aide alimentaire aux frontières par la Croix-Rouge et l'UNICEF (Journal de l'année 1979-80).
Elle est relayée par un programme d'assistance intérieure qui, en raison de la réticence des pays occidentaux, rencontre des difficultés dans la collecte des fonds : fixé à 236 millions de dollars, il est ramené à 200 millions de dollars pour 1981 ; mais, sur les 161,4 millions estimés absolument nécessaires par l'ONU, seuls 97,5 millions étaient réunis en mars 1981.
Les Occidentaux considèrent en effet avec suspicion ces opérations d'assistance et de reconstruction d'un pays dont le gouvernement n'est pas reconnu par les Nations unies, alors que celles-ci envoient pourtant à Phnom Penh des représentants.
Défaites
S'ils consolident leurs positions sur le terrain, le régime cambodgien et ses alliés vietnamiens enregistrent, en octobre 1980, une série de défaites à l'ONU : l'Assemblée générale décide le maintien au siège du Cambodge de la délégation khmère rouge et la convocation d'une conférence internationale sur la crise cambodgienne.
Ces décisions, qui ne sont compensées ni par la reconnaissance par l'Inde du régime de Phnom Penh en juillet 1980, ni par la visite à Paris, début novembre, d'une délégation culturelle cambodgienne, montrent que la crise est désormais entrée dans une phase diplomatique pour laquelle chaque camp tente de renforcer ses positions, en prévision de futures négociations. Et, sur ce plan, la fermeté de Hanoi s'oppose à la souplesse chinoise et à la pression croissante des pays de l'ASEAN (Indonésie, Malaysia, Philippines, Singapour, Thaïlande).
Les Vietnamiens et leurs alliés de Phnom Penh accélèrent la mise en place des nouvelles institutions. Les 3 417 000 électeurs (sur une population recensée de 5 746 141 habitants) désignent le 1er mai 1981, pour cinq ans, une Assemblée nationale de 117 députés, choisis sur une liste unique. La nouvelle Constitution consacre officiellement l'existence de liens juridiques entre la République populaire du Kampuchea et les deux autres pays d'Indochine. Chaque province khmère est d'ailleurs jumelée avec une province du Laos et du Viêt-nam.
Pen Sovan est nommé Premier ministre par l'Assemblée nationale, le 27 juin.
Négociations
La Chine, quant à elle, tout en exigeant le retrait des troupes vietnamiennes, se déclare favorable à une solution internationale qui permettrait aux grandes puissances de garantir la neutralité du Cambodge. Elle incite les Khmers rouges à se démarquer de leur passé et du régime de Pol Pot. Leur Premier ministre, Khieu Samphan, proclame, le 8 février 1981, qu'en cas de départ des Vietnamiens le Cambodge pourrait renoncer au socialisme et coopérer avec l'Occident.
Dans le même temps, les Khmers rouges s'efforcent d'unifier la résistance antivietnamienne. Ils entament, le 6 février 1981, dans les maquis, des négociations avec Son Sann, le chef du Front national de libération du peuple khmer ; Khieu Samphan rencontre à Pyong Yang (Corée du Nord), le 9 mars, le prince Sihanouk, ancien chef de l'État du Cambodge, en exil. Les entretiens, s'ils paraissent prometteurs, ne débouchent pas dans l'immédiat.
Fort de son audience internationale, de l'appui des Chinois et du soutien tacite des États-Unis, Sihanouk accepte de participer à un front uni de la résistance aux côtés de Son Sann et des Khmers rouges, mais il réclame en échange une aide militaire importante, que les Américains et les Chinois hésitent à lui fournir.
Chine
Bejing. 1 000 000 000. 108. *1,7 %.
Économie. Énerg. (76) : 706.
Transports. (71) : *301 000 Mt/km. : 6 788 000 tjb.
Information. (70) : *12 000 000. (73) : *500 000.
Éducation. (77). Prim. : *140 000 000. Sec. et techn. : *60 000 000. Sup. : *600 000.
Armée. : 4 450 000.
Institutions. République populaire proclamée le 1er octobre 1949. Nouvelle Constitution adoptée par l'Assemblée nationale populaire le 5 mars 1978. Président du comité permanent (chef de l'État de fait) : maréchal Ye Jianying. Président du parti : Hu Yaobang ; Premier ministre : Zhao Ziyang ; tous deux succèdent à Hua Guofeng, démissionnaire.
Deng apparaît comme le maître absolu
Le 1er juillet 1981, le Parti communiste chinois célèbre son 60e anniversaire avec un nouveau président, Hu Yaobang, fidèle poulain de Deng Xiaoping. Victoire personnelle pour celui-ci, obtenue lors d'une réunion du comité central, après de longs mois d'acharnement pour réduire la résistance de ses adversaires, favorables a Hua Guofeng.