Voilà qui éclaire la relance insistante de la politique de limitation des naissances et la création d'une commission d'État pour le planning familial dirigée par un vice-Premier ministre, Mme Chen Muhua. D'après le Quotidien du peuple, entre 1971 et 1979, 200 millions d'interventions contraceptives ont été pratiquées et, d'après une enquête de l'ONU, 40 millions de couples ont choisi le stérilet et 20 millions la stérilisation masculine ou féminine.

De plus en plus généralisés : la politique de l'enfant unique et le développement de la contraception bien conduite, pour faire reculer la pratique à peine clandestine de l'infanticide, surtout lorsque le bébé est une fille.

Contraintes, austérité, calamités, à quoi s'ajoutent de nouveaux impératifs de maintien de l'ordre. Exemple : la suppression de la liberté d'afficher, obtenue par modification de la Constitution, en septembre 1980.

Aussitôt, dans la nuit du 12 au 13, les derniers dazibao tolérés sont arrachés, à Pékin comme ailleurs. Pourtant la répression, le contrôle des éditions, l'arrestation fréquente des moins dociles semblent relancer la contestation en de nombreux points de Chine.

Mitterrand

La délinquance et le chômage aggravent assez la situation pour que, dans le Quotidien de Pékin, la Ligue de la jeunesse communiste publie un code de bonne conduite pour les jeunes chômeurs. À Changsha, plusieurs milliers d'étudiants manifestent contre des élections truquées. À Pékin, à l'université de Beida, on soutient ce Mouvement de Changsha et, à la gare centrale, un désespéré, las de se heurter aux règlements, se suicide à la bombe. L'explosion qui fait 11 morts et 80 blessés.

À l'université de Fudan, un Groupe de Shanghai distribue un tract, condamnant la société de consommation et réclamant la liberté, pendant le discours du président Giscard d'Estaing dont le séjour en Chine, en octobre 1980, a précédé la diffusion de la traduction en chinois de son livre Démocratie française. Quelques mois plus tard, malgré les réajustements accrus qui gèlent un peu les contacts, le Comité France-Chine, locataire du CNPF, fait un succès en diffusant un Guide de la France rédigé en chinois.

Quant au séjour présidentiel, qualifié parfois de préélectoral, il est suivi, en février 1981, de celui de François Mitterrand venu méditer au pays natal de Confucius, visite rarement proposée aux hôtes. Ainsi, en quelques mois, la Chine, qui semble donner une sorte de label de compétence internationale, aura reçu le président en exercice et son successeur.

Sur le terrain diplomatique, l'année est marquée par une victoire longtemps espérée : lors d'une visite à Pékin, à la mi-juin 1981, le secrétaire d'État américain Alexander Haig confirme publiquement que les États-Unis sont prêts à livrer du matériel de guerre à la Chine. Washington tente ainsi simultanément de se faire pardonner l'aide militaire à Taïwan, et de donner un coup de semonce à Moscou.

Chypre

Nicosie. 620 000. 67. *0,8 %.
Économie. PIB (77) : 1 629. Productions (77) : A 13 + I 25 + S 62. Énerg. (76) : 1 500. CE (77) : 30 %.
Transports. (*77) : 74 500 + 18 600. 2 600 000 tjb. (77) : 393 M pass./km.
Information. (75) : 12 quotidiens ; tirage global : *78 000. (76) : 200 000. (76) : 57 000. (72) : 185 000 fauteuils. (77) : 83 000.
Santé. (76) : 500. Mté inf. (76) : 27,2.
Éducation. (77). Prim. : 55 166. Sec. et techn. : 49 358. Sup. (76) : 782.
Institutions. République indépendante le 16 août 1960. Président de la République : Spyros Kyprianou, élu le 26 janvier 1978 ; succède à Mgr Makarios, décédé. Premier ministre : Glafcos Cléridès. Proclamation, le 13 février 1974, d'un État autonome turc, laïc et fédéral, ayant à sa tête Rauf Denktash, réélu pour un deuxième mandat, le 28 juin 1981.

Année électorale chargée, pour l'île. Dans la zone grecque, les élections du 24 mai 1981 constituent une défaite pour le président Kyprianou. Avec moins de 20 % des suffrages exprimés, son parti n'enlève que 8 sièges (contre 21 précédemment) sur les 35 de l'Assemblée nationale. La bipolarisation de la vie politique se manifeste par la remontée spectaculaire du parti communiste et du Rassemblement démocratique (droite, dirigée par G. Cléridès), qui remportent chacun 12 sièges.

Corée du Nord

Pyongyang. 17 430 000. 144. *2,6 %.
Économie. Énerg. (76) : 3 072.
Transports.  : 90 000 tjb.
Éducation. (76). Prim. : 2 561 674.
Armée. : *678 000.
Institutions. République démocratique et populaire, proclamée le 8 septembre 1948. Constitution de 1948, modifiée en 1972. Chef de l'État et secrétaire général du parti : Kim II Sung, réélu par l'Assemblée nationale le 15 décembre 1977. Premier ministre : Li Jong Ok.
À l'issue du 6e congrès du parti, le 14 octobre 1980, le fils du présidant Kim II Sung, Kim Jong II, apparaît comme son successeur désigné.

Corée du Sud

Séoul. 37 600 000. 380. *1,8 %.
Économie. PIB (77) : 950. Productions (77) : A 21 + I 36 + S 43. Énerg. (76) : 1 020. CE (77) : 29 %.
Transports. (76) : 14 305 M pass./km, 9 728 Mt/km. (*77) : 125 600 + 44 900.  : 2 975 000 tjb. (77) : 5 039 M pass./km.
Information. (75) : 36 quotidiens ; tirage global : 6 010 000. (76) : *5 000 000. (76) : 2 300 000. (75) : 359 500 fauteuils ; fréquentation : *75,6 M. (77) : 1 976 000.
Santé. (76) : 17 848.
Éducation. (77). Prim. : 5 514 417. Sec. et techn. : 3 546 370. Sup. (76) : 325 460.
Armée.  : 600 600.
Institutions. République, proclamée le 15 août 1948. Nouvelle Constitution approuvée par référendum le 22 octobre 1980. Régime présidentiel. Président de la République : général Chon Too Hwan, désigné le 27 août 1980 par un Collège électoral spécial et élu le 25 février 1981. Premier ministre : Nam Duck-Woo.

Le président Chon Too Hwan installe son régime

Candidat unique, soutenu par les forces armées, l'ex-général Chon Too Hwan devient, à l'âge de 49 ans, le cinquième président de la Corée du Sud, le 27 août 1980. L'ascension rapide de ce militaire de carrière (29 ans de service) a été favorisée par la crise traversée par le pays.

Purges

Au lendemain des émeutes de Kwangju (Journal de l'année 1979-80), malgré un calme apparent, un climat de tension règne. L'atmosphère s'alourdit en juillet-août 1980, à la suite de l'arrestation de quelque 20 000 personnes. Ces purges sont menées dans le cadre de la campagne de purification lancée par le général Chon, qui impose sa volonté au régime représenté par le président Choi Kyu Ha. Ce dernier donne sa démission le 16 août. Il est remplacé à titre provisoire par le Premier ministre Park Choong Hoon.