Cet effacement ouvre la voie à la prise officielle du pouvoir par le général Chon. Mais, aux termes de la Constitution en vigueur, le chef de l'État doit être un civil. Le général Chon renonce donc à l'armée le 22 août, et son élection, cinq jours plus tard, n'est qu'une simple formalité.

Kim Dae Jung

Issu d'une famille paysanne du Sud-Ouest, le président Chon a embrassé la carrière militaire très jeune. Il a toujours dirigé des unités de choc. Ancien des forces aéroportées sud-coréennes au Viêt-nam en 1966-67, il est farouchement anticommuniste. Il s'est distingué en 1978 en découvrant le 3e tunnel creusé par les Nord-Coréens sous le 38e parallèle, avant de devenir, en mars 1979, le chef des services secrets de l'armée (KCIA). C'est à ce titre qu'il a mené l'enquête sur les circonstances de l'assassinat du président Park Chung Hee.

L'une des préoccupations majeures du président Chon est le cas Kim Dae Jung, son principal adversaire politique. Emprisonné depuis mai 1980, Kim Dae Jung est traduit devant une cour martiale en juillet 1980. Il est accusé d'être l'instigateur des émeutes de Kuangju, de vouloir prendre le pouvoir « à la faveur d'une révolution sanglante », et d'être communiste. Il risque la peine de mort.

Pendant son procès, ouvert à Séoul le 14 août, il affirme avoir subi de graves sévices, reconnaît avoir lancé en 1973, aux États-Unis, le mouvement Hanmintong (Congrès national pour la restauration de la démocratie et l'accélération de la réunification de la Corée) pour s'opposer à la dictature du président Park. Mais Kim Dae Jung nie que ce mouvement soit antinational. La condamnation à mort, le 17 septembre, provoque de vives réactions dans le monde : mise en garde de Washington, nombreuses manifestations à Tokyo, intervention de l'Assemblée européenne.

Le procès en appel s'ouvre le 24 octobre et, le 3 novembre, la cour d'appel militaire confirme la peine capitale. Le Premier ministre Suzuki intervient officiellement auprès de Séoul le 25 novembre, et le secrétaire américain à la Défense, Harold Brown, s'entretient avec le président Chon le 13 décembre. La Cour suprême prononce, le 23 janvier 1981, la condamnation à mort, mais, quelques heures après la sentence, le président Chon la commue en détention à vie.

Il semble que cette décision finale soit obtenue grâce à la pression américaine, d'autant plus que le président Chon doit gagner Washington en février 1981. Il y reçoit des assurances de l'administration Reagan sur le maintien des troupes américaines stationnées en Corée du Sud et l'accord pour la vente d'avions F-16 à Séoul.

Scrutin

Le texte de la nouvelle Constitution, rendu public le 29 septembre 1980, représente une différence fondamentale avec la Constitution du président Park : les candidats à la présidence ne sont plus élus que pour un seul mandat de sept ans. Le système électoral demeure identique : le président est choisi par un collège électoral élu au suffrage universel. La nouvelle Constitution est adoptée par référendum à la majorité de 92 % des votants le 22 octobre. L'Assemblée et tous les partis sont dissous le 27 octobre. Les fonctions législatives sont assumées par un Conseil de sécurité nationale de 81 membres nommés par le président Chon.

Avant de procéder à de nouvelles élections, présidentielle et législatives, le président Chon annonce, le 12 janvier 1981, la levée de la loi martiale, qui devient effective le 25 janvier. Le 25 février, Chon Too Hwan est réélu à la présidence.

Près de 78 % des 21 millions d'électeurs se rendent aux urnes, le 25 mars, pour élire 276 députés. Le Parti de la justice et de la démocratie (PJD) du président Chon remporte 151 sièges, le Parti démocratique de Corée (opposition modérée) 81 sièges, et le Parti national coréen (partisan de l'ex-président Park) 25 sièges seulement.

Cette victoire du PJD indique une préférence du corps électoral pour une stabilité promise par le président Chon, même si celui-ci a écarté par des procédés peu démocratiques ses principaux adversaires politiques.

Élection présidentielle
(25 février 1981)

Élu le 27 août 1980, Chon Too Hwan est réélu à la présidence de la République par 4 755 des 5 270 membres du collège électoral, élu au suffrage universel le 11 février.

Émirats arabes unis

Abou Dhabi. 750 000. 9. *3,1 %.
Économie. Énerg. (76) : 13 322.
Transports.  : 156 000 tjb.
Information. (75) : 2 quotidiens ; tirage global : *16 000. (76) : *55 000. (76) : 71 000.
Santé. (76) : 975.
Éducation. (76). Prim. : 60 742. Sec. et techn. : 15 225.
Armée.  : *25 150.
Institutions. État fédéral indépendant le 2 décembre 1971 (Membres : Abou Dhabi, Dubaï, Chardja, Foudjeira, Adjman, Om el-Kaywayn, Ras el-Kheima). Chef de l'État : cheikh Zayed ben Sultan al-Nahyane, souverain d'Abou Dhabi, réélu par le Conseil fédéral le 30 novembre 1976. Chef du gouvernement : cheikh Rached, émir de Dubaï.

Inde

New Delhi. 650 980 000. 198. *2,2 %.
Économie. PIB (76) : 141. Productions (76) : A 36 + I 23 + S 41. Énerg. (76) : 218. CE (76) : 6 %.
Transports. (76) : 163 836 M pass./km, 144 030 Mt/km. (*77) : 805 400 + 690 400.  : 5 759 000 tjb. (77) : 5 195 M pass./km.
Information. (75) : 835 quotidiens ; tirage global : 9 383 000. (76) : 14 848 000. (76) : 280 000. (75) : 3 955 000 fauteuils ; fréquentation : 2 260 M. (77) : 2 096 000.
Santé. (76) : 154 000. Mté inf. (71) : 122.
Éducation. (76). Prim. : 67 529 903. Sec. et techn. : *26 000 000. Sup. : 3 198 550.
Armée.  : 1 104 000.
Institutions. République fédérale, indépendante le 15 août 1947. Constitution de 1950. Président de la République : Neelam Sanjiya Reedy. Premier ministre : Mme Indira Gandhi ; succède le 10 janvier 1980 à Charan Singh démissionnaire.

La crise énergétique impose le recours aux capitaux étrangers

Dans un discours prononcé à l'occasion du premier anniversaire de son retour au pouvoir, le 14 janvier 1981, Indira Gandhi invite ses concitoyens à faire preuve de discipline et de retenue dans leurs revendications pendant une année dont elle ne dissimule pas qu'elle sera encore une période d'épreuves difficiles à surmonter.