21 septembre : Les combats, qui se sont étendus à la zone du Chatt el-Arab, prennent rapidemment les dimensions d'une guerre ouverte.

22 septembre : Les forces armées iraqiennes reçoivent l'ordre d'attaquer les objectifs militaires de l'ennemi, situés en territoire iranien. Le président Saddam Hussein dénonce « le tyran et imposteur Khomeiny et sa clique stipendiée qui voue une haine injustifiée à l'Iraq et aux Arabes », tandis que l'imam Khomeiny appelle l'armée iranienne « à faire connaître à Saddam Hussein, mercenaire de l'Amérique, le sort que le peuple iranien a réservé au chah ».

23 septembre : Les forces iraqiennes pénètrent en Iran « en réponse à la décision iranienne de paralyser le trafic maritime dans le détroit d'Ormuz ». Les aviations des deux pays attaquent les installations pétrolières et les objectifs militaires et économiques de l'adversaire. Bagdad et Téhéran sont bombardés et les milieux pétroliers internationaux annoncent l'interruption totale des livraisons de brut iraqien et de brut iranien à partir du Golfe.

26 septembre : Tandis que les deux parties s'installent dans la guerre, le général Ziaul Haq, chef de l'État du Pakistan, est chargé par la Conférence islamique qu'il préside d'une mission de bonne volonté.

28 septembre : Le Conseil de sécurité de l'ONU demande aux belligérants de s'abstenir de tout nouveau recours à la force. L'Iraq se déclare prêt à un « cessez-le-feu immédiat », si Téhéran accepte de son côté de restituer les « terres arabes ».

30 septembre : Des avions non identifiés bombardent, à 30 km de Bagdad, le centre de recherche nucléaire de Tamuz, qui fonctionne avec l'aide de techniciens français.

1er octobre : L'Iran rejette officiellement la demande du Conseil de sécurité de l'ONU d'un arrêt des hostilités. L'Iraq se déclare prêt à observer un armistice, du 5 au 8 octobre, à condition que Téhéran en fasse autant.

20 octobre : Téhéran et Bagdad prennent leur parti d'un conflit prolongé et s'installent dans une guerre d'usure coûteuse pour leurs économies respectives. Les combats font surtout rage dans le triangle pétrolier du Khouzistan (Abadan-Ahwaz-Khorramchahr). L'imam Khomeiny réaffirme à l'émissaire de la Conférence islamique, Habib Chatti, que son « but de guerre est la chute de l'infidèle Saddam Hussein » et qu'il n'acceptera « ni médiation ni cessez-le-feu ».

24 octobre : Près d'un mois après le début de la guerre, l'Iraq annonce l'occupation « totale et définitive » de Khorramchahr, situé sur le Chatt el-Arab. Sur le front central, les troupes iraqiennes ont, dès les premiers jours des combats, occupé le poste frontière de Qasr-e-Chirine et la localité de Mahran. Abadan, dont la raffinerie a été complètement détruite, et Ahwaz demeurent cependant sous le contrôle iranien.

4 novembre : Le président Saddam Hussein, qui n'a pas atteint les objectifs militaires et politiques qu'il s'était fixés avant le début des hostilités — contrôle du Chatt el-Arab et retour à la souveraineté iraqienne des trois ilôts d'Ormuz —, fait état de nouveaux objectifs politiques en affirmant que « l'occupation d'un territoire engendre des droits qui n'existaient pas avant la guerre ».

11 novembre : Saddam Hussein précise ses intentions : « Nous souhaitons le démembrement de l'Iran, ennemi de la nation arabe », dit-il.

12 novembre : L'intransigeance des deux parties condamne à l'échec les efforts de K. Waldheim, qui a chargé l'ex-Premier ministre suédois, Olof Palme, d'une mission de bons offices destinée à « faciliter l'ouverture de négociations ».

16 novembre : Le nœud routier de Susangerd, qui commande l'accès d'Ahwaz, chef-lieu du Khouzistan, est occupé par les Iraqiens. Il est cependant repris de haute lutte, trois jours après, par l'armée iranienne, qui obtient ainsi sa première victoire militaire significative sur les Iraqiens.

25 novembre : Rendant compte à K. Waldheim de sa mission d'information dans le Golfe, O. Palme estime qu'un règlement rapide du conflit irano-iraqien est exclu.

25 décembre : Le président Saddam Hussein annonce l'ouverture d'un troisième front dans le Kurdistan iranien, dans la région de Marivan.

1981

5 janvier : Le président Bani Sadr annonce le début d'une « offensive majeure » dans la région d'Ahwaz et dans la province de Kermanchah. Bagdad confirme, mais précise que l'offensive de Téhéran a été contenue sur l'ensemble du front.