Troisième volet du processus de libéralisation, un projet d'amendement constitutionnel est envoyé, en février 1980, au Congrès. Une de ses principales dispositions prévoit le rétablissement des élections directes pour les postes de gouverneurs d'État. Tous les sénateurs seront eux aussi à nouveau élus au suffrage universel. Grâce à une habile manœuvre parlementaire, le président Figueiredo s'est ainsi donné un an de répit avant d'amorcer la décentralisation des pouvoirs de décision au sein de la fédération.

Avec une inflation de 77,2 % en 1979, soit le taux le plus élevé des quinze dernières années, et une dette étrangère de 50 milliards de dollars, le Brésil amorce dans des conditions particulièrement difficiles son processus graduel de libéralisation. Obligé de débourser 7 milliards de dollars pour satisfaire sa consommation annuelle de pétrole, il s'engage dans un programme accéléré de fabrication de véhicules à alcool. Dès l'année 1980, 300 000 voitures de tourisme seront équipées d'un nouveau moteur à l'alcool éthylique, moteur qui permettra de faire d'importantes économies en devises. Grâce à l'accroissement de la production de canne à sucre, le tiers du parc automobile brésilien devra être ainsi équipé au cours des cinq prochaines années.

Inflation

Pour tenter d'enrayer l'inflation qui ne cesse de s'aggraver, sans pour autant remettre en cause la politique de libéralisation par des mesures économiques antipopulaires, le président Figueiredo confie à Delfim Netto, son ministre du Plan, le contrôle financier de tous les organismes dépendant directement du pouvoir exécutif. Prenant ombrage de l'emprise de plus en plus grande du ministre du Plan sur l'appareil de l'État, Carlos Rischbieter, titulaire du portefeuille des Finances, démissionne de ses fonctions.

Sous la direction du leader syndical Luis Ignacio da Silva, les 200 000 métallurgistes de la banlieue industrielle de São Paulo déclenchent une grève générale qui affecte en premier lieu la construction automobile. Ils demandent 15 % d'augmentation de salaire, alors que le patronat est disposé à accorder 7 %. Devant l'ampleur du mouvement, qui risque de se développer dans tout le pays, le gouvernement destitue, le 17 avril 1980, la direction du syndicat des métallurgistes et fait arrêter les principaux leaders. Les grévistes seront obligés de mettre fin à leur mouvement revendicatif au bout d'un mois et demi. Mais le président Figueiredo sait qu'il devra compter désormais sur la combativité de la classe ouvrière.

Chili

Santiago. 10 860 000. 14. *1,9 %.
Économie. PIB (77) : 865. Productions (77) : A 10 + I 29 + S 61. Énerg. (76) : 987. CE (77) : 24 %.
Transports. (*77) : 2 382 M pass./km, 2 207 Mt/km. (*77) : 297 100 + 182 000.  : 466 000 tjb. (77) : 947 M pass./km.
Information. (75) : 47 quotidiens. (76) : *1 800 000. (76) : *710 000. (75) : 185 500 fauteuils ; fréquentation : 23,4 M. (77) : 467 000.
Santé. (76) : 4 750. Mté inf. (75) : 55,6.
Éducation. (77). Prim. : 2 242 111. Sec. et techn. : 487 264. Sup. : 131 793.
Armée.  : 85 000.
Institutions. Une junte militaire gouverne par décrets depuis le coup d'État (11 sept. 1973) qui renverse le régime démocratique institué par la Constitution de 1925. Le chef de la junte, Augusto Pinochet, prend, le 17 décembre 1974, le titre de président de la République et chef de l'exécutif. Constitution en préparation.

Santiago tente de sortir de son isolement politique

Isolé depuis septembre 1973 sur la scène internationale, le Chili parvient, au cours de l'année, à remporter plusieurs succès d'une importance non négligeable. Londres et Santiago décident, le 16 janvier 1980, de normaliser leurs relations diplomatiques. Celles-ci avaient été ramenées au niveau des chargés d'affaires en décembre 1975 (Journal de l'année 1975-76).

Le canal de Beagle

Les négociations argentino-chiliennes destinées à trouver une solution au différend sur le canal de Beagle reprennent le 3 septembre 1979 au Vatican, avec la médiation du pape (Journal de l'année 1978-79). Mais, le 26 octobre, le Chili perd devant l'Organisation des États américains, à La Paz, la bataille diplomatique que la Bolivie avait engagée contre lui pour faire appuyer sa revendication d'accès à la mer. Le texte adopté recommande aux deux pays d'engager des négociations pour permettre à la Bolivie d'obtenir une liaison territoriale « libre et souveraine » avec l'océan Pacifique.

Courtoisie

Le ministre chilien des Affaires étrangères, Hernan Cubillos, qui effectue, en septembre 1979, dans plusieurs pays européens une tournée de courtoisie pour améliorer l'image du régime du général Pinochet, est reçu en France par son homologue Jean François-Poncet. Fin octobre, la commission mixte de coopération franco-chilienne se réunit, à Santiago, pour la première fois après une interruption de sept années. Le communiqué commun indique que de nouveaux accords ont été mis au point sur les investissements et les échanges commerciaux, ainsi que sur la coopération dans les domaines de la science et de la culture.