S'il a jusqu'à présent échappé aux convulsions qui agitent l'Amérique centrale, le Honduras sort de sa torpeur de pays pauvre. Une organisation de guérilla, le Front morazaniste de libération du Honduras, du nom de Francisco Morazan, héros de l'unité centraméricaine, commence à faire parler d'elle. La junte accuse des groupes extrémistes de perturber le retour à la démocratie et procède à de nombreuses arrestations dans les milieux de gauche, parmi les étudiants et les syndicalistes. La presse rapporte des cas de torture.
La répression frappe surtout le Mouvement d'unité populaire (MUP). Accusée d'avoir mis sur pied une école de guérilla urbaine, cette organisation révolutionnaire s'efforce surtout, semble-t-il, de mobiliser les travailleurs sur des revendications précises, comme la baisse des prix des produits de première nécessité, la distribution de terres aux paysans et la libération des prisonniers politiques. Symptomatiques de l'inquiétude des militaires et de leurs réticences à libéraliser la vie politique, ces événements nuisent au climat d'une campagne électorale dont les évêques eux-mêmes dénoncent les fraudes.
Faute d'avoir satisfait aux normes de la loi électorale, la démocratie chrétienne, le parti révolutionnaire (de tendance social-démocrate) et les deux partis communistes (prosoviétique et prochinois) ne sont pas autorisés à participer au scrutin. Seule une nouvelle formation d'opposition, centriste, le Parti d'innovation et d'unité (PINU), dirigé par un riche industriel d'origine libanaise, Miguel Andonie, peut présenter des candidats.
Finalement, tout se joue une fois de plus entre les deux partis traditionnels, le Parti national (conservateur) et le Parti libéral (réformiste modéré). Le Parti libéral l'emporte avec 51,8 % des voix contre 44,5 % au Parti national et 3,6 % au PINU. Une consigne d'abstention a été donnée par le Front patriotique national, une coalition de gauche regroupant certains des partis exclus de la consultation. Elle est suivie par 27 % des électeurs.
La nouvelle Assemblée constituante, chargée à la fois de rédiger une charte fondamentale et d'élire le président de la République, ne devrait pas, du fait de sa composition, modifier profondément l'orientation politique du pays. Pourtant, là où la population rurale (les deux tiers de la population), qui augmente de 3 % par an, ne dispose que de 12 % des terres cultivées et où tous les plans de réforme agraire n'ont jamais existé que sur le papier, des réformes s'imposent pour éviter une explosion. Conscients de ces problèmes et soucieux de faire de ce petit pays un État tampon anticommuniste, les États-Unis lui attribuent le cinquième de l'aide économique octroyée en 1980 à l'ensemble de l'Amérique latine. Il leur reste à convaincre les responsables politiques honduriens d'utiliser cette aide au mieux des intérêts du monde occidental.
Jamaïque
Kingston. 2 130 000. 194. 1,6 %.
Économie. PIB (76) : 1 471. Productions (76) : A 8 + I 39 + S 53. Énerg. (76) : 1 937. CE (76) : 21 %.
Transports. (*77) : 83 M pass./km, 186 Mt/km. (73) : 109 600 + 28 600. (77) : 1 164 M pass./km.
Information. (75) : 3 quotidiens ; tirage global : *131 000. (76) : *555 000 (76) : *111 000. (74) : 45 000 fauteuils ; fréquentation : 0,3 M. (76) : 109 000.
Santé. (74) : 570. Mté inf. (76) 20,4.
Éducation. (76). Prim. : 367 625. Sec. et techn. : 225 741. Sup. (73) : 8 413.
Armée. : 4 000.
Institutions. État indépendant le 6 août 1962. Constitution de 1962. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Florizel Augustus Glasspole. Premier ministre : Michael Manley.
Mexique
Mexico. 66 940 000. 34. *3,5 %.
Économie. PIB (77) : 1 150. Productions (76) : A 9 + I 36 + S 55. Énerg. (76) : 1 227. CE (77) : 6 %.
Transports. (*77) : 5 040 M pass./km, 36 232 Mt/km. (*77) : 2 682 000 + 1 077 600. : 727 000 tjb. (77) : 3 654 M pass./km.
Information. (75) : 256 quotidiens. (75) : *17 154 000. (75) : *4 885 000. (75) : 1 575 800 fauteuils ; fréquentation : 251,2 M. (77) : 3 712 000.
Santé. (74) : 31 571. Mté inf. (76) : 54,7.
Éducation. (76). Prim. : 12 148 221. Sec. et techn. : 3 241 421. Sup. : 539 372.
Armée. : 100 000.
Institutions. Indépendance proclamée en 1821. État fédéral. République présidentielle. Constitution de 1857, amendée on 1917, 1929 et 1953. Président et chef de l'exécutif : José Lopez Portillo, élu le 4 juillet 1976 ; succède à Luis Echeverria Alvarez.
Volonté d'indépendance
À l'issue des élections législatives du 1er juillet 1979, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) conserve sa position dominante. Mais la gauche marque des points en obtenant un score appréciable. Grâce à une réforme constitutionnelle, le Parti communiste et le Parti socialiste des travailleurs ont participé pour la première fois à une consultation électorale. Le Mexique entre ainsi dans une nouvelle étape de son histoire.