Le pays traverse effectivement une période difficile. Des cyclones ont gravement endommagé l'agriculture ; la récolte de sucre sera inférieure de 1 million de tonnes aux prévisions. Une mystérieuse moisissure ravage les champs de tabac. Tout semble se liguer, y compris la sclérose bureaucratique, pour aggraver une situation économique qui a, entre autres conséquences, celle d'accentuer la dépendance du pays vis-à-vis de l'URSS.
Raul Castro, numéro deux du régime, révèle dans un discours cinglant, le 4 novembre 1979, les déficiences du socialisme cubain, l'immobilisme des organisations politiques, l'indiscipline et la mollesse des syndicats. Dix ministres sont limogés le 11 janvier 1980. À cette occasion, Fidel Castro dénonce la corruption, l'absentéisme ouvrier, le sous-développement et la dépendance vis-à-vis des pays frères. Alors qu'il assure déjà, depuis septembre 1979, la présidence du Mouvement des non-alignés, il reprend lui-même le contrôle des forces armées, de la police, de l'administration intérieure, de la santé et de la culture. En décembre, Ramiro Valdes, qui fut entre 1961 et 1968 un épurateur impitoyable, revient au ministère de l'Intérieur.
Huber Matos, vieux compagnon de Castro, condamné, fin 1959, à vingt ans de prison pour avoir protesté contre l'influence grandissante des communistes dans la révolution cubaine, est libéré le 21 octobre 1979. D'autres prisonniers politiques sont également libérés de mois en mois, conformément aux accords conclus en décembre 1978 avec le Comité des 75, une organisation d'exilés cubains. Là n'est probablement pas l'essentiel. Les accords de décembre 1978 assouplissent les possibilités de voyages à Cuba des exilés cubains, qui apportent leurs devises mais aussi leurs images d'un monde où la vie est plus facile. Ce n'est pas fait pour atténuer l'impatience et la lassitude de la population cubaine.
Mi-juin, Cuba propose, la tenue d'une conférence des ministres des Affaires étrangères des pays non alignés, à La Havane, en juillet, pour tenter de trouver une solution à la crise afghane.
Dominicaine (république)
Saint-Domingue. 5 120 000. 107. *2,9 %.
Économie. PIB (77) : 897. Productions (77) : A 21 + I 30 + S 49. Énerg. (76) : 653. CE (77) : 18 %.
Transports. (76) : 77 300 + 39 400.
Information. (75) : 10 quotidiens ; tirage global : 197 000. (76) : *200 000. (76) : *160 000. (71) : 407 000 fauteuils ; fréquentation : 5,2 M. (76) : 127 000.
Santé. (73) : 2 374. Mté inf. (75) : 43,5.
Éducation. Prim. (72) : 833 439. Sec. et techn. (73) : *150 600. Sup. (74) : 41 352.
Armée. : 18 500.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1966. Président et chef de l'exécutif : Antonio Guzman, élu le 16 mai 1978 ; succède à Joaquim Balaguer.
Dominique (république de)
Roseau. 80 000. 107. *1,7 %.
Économie. PIB (77) : 394. Productions (73) : A 40 + I 7 + S 53. Énerg. (76) : 207.
Transports.
Information. (77) : 4 000.
Santé. (71) : 13. Mté inf. (77) : 24,1.
Éducation. (76). Prim. : 17 570. Sec. et techn. : 6 536.
Institutions. État indépendant depuis le 3 novembre 1978 (ancienne colonie britannique). Chef de l'État : Jenner Arrrour, élu le 21 juin 1979 ; succède à Fred E. Degazon (qui gagne la Grande-Bretagne pour « raison de santé »). Premier ministre : Olivier Seraphine.
Équateur
Quito. 7 810 000. 28. *3,4 %.
Économie. PIB (77) : 814. Productions (77) : A 20 + I 35 + S 45. Énerg. (76) : 455. CE (77) : 20 %.
Transports. (75) : 65 M pass./km, 46 Mt/km. (75) : 51 300 + 77 200. : 201 000 tjb. (77) : 461 M pass./km.
Information. (75) : 29 quotidiens ; tirage global : 331 000. (70) : *1 700 000. (76) : *300 000. (74) : 114 600 fauteuils ; fréquentation : 38,7 M. (77) : 221 000.
Santé. (75) : 3 520. Mté inf. (75) : 65,8.
Éducation. (76). Prim. : 1 278 402. Sec. et techn. : 431 315. Sup. : 170 173.
Armée. : 32 800.
Institutions. République présidentielle. Nouvelle Constitution approuvée par référendum le 15 janvier 1978. Chef de l'État : Jaime Roldos Aguilera, élu le 29 avril 1979 ; succède à la junte militaire en place depuis le 11 janvier 1976.
Grenade
Saint George's. 100 000. 290. *0,4 %.
Économie. PIB (75) : 439. Productions (75) : A 29 + I 13 + S 58. Énerg. (76) : 211.
Transports. (71) : 3 800 + 100.
Information. (75) : 1 quotidien. (76) : *22 000. (75) : 4 000 fauteuils ; fréquentation : 1,1 M. (77) : 3 000.
Santé. (74) : 25. Mté inf. (75) : 23,5.
Éducation. (71). Prim. : 29 795. Sec. et techn. : 5 068.
Institutions. État indépendant le 7 février 1974. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Paul Scoon. Premier ministre : Maurice Bishop, auteur du coup d'État du 13 mars 1979 qui renverse sir Eric Matthew Gairy.
Guatemala
Guatemala. 6 620 000. 62. *2,9 %.
Économie. PIB (77) : 869. Énerg. (76) : 257. CE (77) : 21 %.
Transports. (76) : 117 Mt/km. (76) : 82 700 + 50 100. (77) : 143 M pass./km.
Information. (75) : 11 quotidiens ; tirage global : 165 000. (76) : *265 000. (76) : *120 000. (73) : 75 200 fauteuils ; fréquentation : 15,4 M. (73) : 53 000.
Santé. (71) : 1 208. Mté inf. (76) : 76,5.
Éducation. (75). Prim. : 627 126. Sec. et techn. : 122 324. Sup. (76) : 25 978.
Armée. : 17 960.
Institutions. Indépendant en 1821. République présidentielle. Constitution du 15 septembre 1965. Président et chef de l'exécutif : général Romeo Lucas Garcia, désigné par le Congrès comme vainqueur des élections du 5 mars 1978 ; succède au général Kjell Laugerud Garcia.
Répression
Trente-neuf personnes périssent carbonisées, le 31 janvier 1980, dans les locaux de l'ambassade d'Espagne, après un assaut de la police qui provoque un incendie. Le bâtiment avait été occupé par un groupe de paysans sans terres, qui retenait une quinzaine d'otages pour attirer l'attention sur les spoliations dont ils étaient l'objet de la part des propriétaires et sur les exactions des forces armées.