Les faits sont accablants : de 5 750 à 15 000 personnes ont disparu entre 1974 et 1978, et plus de 3 000 auraient été tuées pendant la même période.

Pour tenter de mettre fin aux débats suscités par cette douloureuse question, le gouvernement décide que tout citoyen disparu pourra être convoqué par voie de presse pendant cinq jours consécutifs. Si la convocation officielle reste sans effet à l'issue d'un délai de trois mois, le juge sera habilité à déclarer l'intéressé présumé décédé, avec toutes les conséquences civiles d'un décès normalement enregistré.

Soucieux d'améliorer son image internationale, le président Videla n'en poursuit pas moins sa politique de normalisation à petits pas. Arrêté en avril 1977 sous le prétexte d'avoir financé le mouvement péroniste d'extrême gauche des Monteneros, Jacobo Timmerman, fondateur et directeur de La Opinión, le quotidien le plus prestigieux du pays, est libéré et expulsé, le 25 septembre 1979, après avoir été déchu de la nationalité argentine. Cette mesure aggrave la crise entre militaires ultras, hostiles à tout assouplissement du régime, et militaires modérés dont le président Videla se veut le chef de file. Favorable aux premiers, le général Luciano Benjamin Menéndez, commandant en chef du troisième corps d'armée stationné à Cordoba, exige, le 29 septembre, la démission immédiate du général Roberto Viola, commandant en chef de l'armée de terre. La rébellion du général Menéndez, dont les troupes contrôlent sur 2 000 km la frontière avec le Chili, est déjouée en moins de vingt-quatre heures. Trois mois d'arrêt sont infligés aux principaux responsables.

Dissolution

Au moment où les Monteneros refont parler d'eux en commettant quelques attentats contre des personnalités civiles, le président Videla annonce officiellement, en novembre, la dissolution de la puissante Confédération générale des travailleurs argentins (CGT), qui rassemble la quasi-totalité des salariés. Désormais aucun syndicat n'est autorisé à soutenir un parti politique ou un candidat aux élections législatives. Cette nouvelle mesure, impopulaire, tend à dissocier le mouvement syndical ouvrier des organisations péronistes, pilier de toute démocratie future en Argentine. Le sauf-conduit accordé à l'ancien président Hector Cámpora, réfugié à l'ambassade du Mexique depuis trois ans et demi, ne suffit pas à apaiser les partisans de l'ancien général Perón.

Après un silence prolongé sur l'avenir du pays, les forces armées présentent, en décembre, leur proposition politique. Elle est ambiguë. Le document prévoit le rétablissement des partis « largement représentatifs », mais il interdit à tout citoyen accusé par la justice de corruption ou de subversion de participer à la vie politique. Aucune date n'est prévue pour d'éventuelles élections qui devraient rendre le pouvoir législatif à un Parlement composé de deux chambres. Enfin, les forces armées continueront à intervenir dans les affaires publiques.

Alliances

En butte à des relations difficiles avec les États-Unis, alors que la situation économique reste incertaine, le président Videla recherche de nouvelles alliances. Il obtient l'aide de la RFA pour la construction d'une centrale nucléaire. Mais c'est avec l'Union soviétique que les échanges se développent, puisque cette dernière devient rapidement le premier client de l'Argentine. Buenos Aires vend en 1979 un million de tonnes de céréales à Moscou, pour 250 millions de dollars. Il faudra des démarches pressantes du président américain Jimmy Carter pour que l'Argentine renonce à participer aux jeux Olympiques en URSS.

Engagé dans une politique anti-inflationniste draconienne, le ministre de l'Économie, José Alfredo Martinez de Hoz, doit reconnaître que le coût de la vie a augmenté de 126,4 % au cours de l'année. C'est un progrès par rapport à mars 1976 (environ 300 %), date du coup d'État, mais il est insuffisant. L'Argentine piétine.

Bahamas

Nassau. 230 000. 17. *3,6 %.
Économie. Énerg. (76) : 7 286.
Transports. (76) : 36 500 + 5 300.  : 84 000 tjb.
Information. (75) : 2 quotidiens ; tirage global : 31 000. (76) : 96 000. (71) : 4 100 fauteuils. (77) : 62 000.
Santé. (76) : 143. Mté inf. (76) : 24,7.
Éducation. (76). Prim. : 31 928. Sec. et techn. : *30 000.
Institutions. État indépendant le 10 juillet 1973. Constitution de 1969. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Milo B. Butler. Premier ministre : Lynden O. Pindling.

Barbade

Bridgetown. 270 000. 620. *1 %.
Économie. PIB (76) : 1 515. Productions (76) : A 11 + I 19 + S 70. Énerg. (76) : 974. CE (76) : 28 %.
Transports. (76) : 24 700 + 4 000.
Information. (75) : 1 quotidien ; tirage global : 24 000. (76) : *130 000. (76) : *48 000. (75) : 4 900 fauteuils ; fréquentation : 1,2 M. (76) : 44 000.
Santé. (76) : 166. Mté inf. (76) : 28,3.
Éducation. (76). Prim. : 33 989. Sec. et techn. : 28 677. Sup. (73) : 1 417.
Institutions. État indépendant le 30 novembre 1966. Constitution de 1866. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Deighton Ward. Premier ministre : Tom Adams.

Bolivie

La Paz. 5 140 000. 5. *2,7 %.
Économie. PIB (75) : 445. Productions (75) : A 18 + I 29 + S 53. Énerg (76) : 318. CE (75) : 21 %.
Transports. (*77) : 395 M pass./km, 579 Mt/km. (*77) : 34 300 + 25 400. (77) : 325 M pass./km.
Information. (75) : 14 quotidiens ; tirage global : 199 000. (76) : *430 000. (73) : 49 000.
Santé. (74) : 2 583.
Éducation. (76). Prim. : *922 850. Sec. et techn. : 128 081. Sup. : 51 585.
Armée.  : 22 500.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1947. Président de la République par intérim : Mme Lidia Gueiler, élue par le Congrès (16 nov. 1979) suite au coup d'État militaire du colonel Alberto Natusch Busch (1er nov. 1979) qui renverse Walter Guevara Arce, désigné, le 6 août 1979, par le Congrès président intérimaire pour un an après les élections du 1er juillet 1979.

Intérims en chaîne, et rumeurs de coup d'État

L'élection présidentielle du 1er juillet 1979 consacre la montée du parti socialiste de Quiroga. Elle ne résout pas le problème essentiel posé à la Bolivie : le choix d'un président démocratiquement élu. Aucun des candidats à la présidence n'obtient la majorité absolue des suffrages Le Congrès doit trancher entre les deux candidats les mieux placés, deux personnalités de premier plan, H. Siles Suazo et V. Paz Estenssoro.