À ces problèmes politiques vient s'ajouter la dégradation du climat social. Pour lutter contre l'inflation, qu'il parvient à réduire du tiers, le gouvernement du général Francisco Morales Bermudez mène une politique d'austérité. Grèves et conflits se succèdent au fil des mois, occasionnant parfois des morts et des blessés. Ce sont les enseignants qui se montrent le plus combatifs. Après quatre mois de grève, ils sont néanmoins obligés de capituler, en octobre 1979 : des milliers d'entre eux ont été licenciés ou emprisonnés. Dans les campagnes, les occupations de terres provoquent l'intervention brutale des forces de l'ordre.

Malgré cette transition difficile vers un régime démocratique, les élections présidentielles et législatives ont lieu le 18 mai 1980. Ce sont les premières depuis 1963. Environ 6 400 000 électeurs, sur une population de 17 millions, sont appelés à élire le président de la République, les deux vice-présidents, 60 sénateurs et 180 députés. Quinze candidats se présentent à l'élection présidentielle. C'est l'ancien président Fernando Belaunde Terry (Action populaire, centre droit), renversé par les militaires en octobre 1968, qui est porté à la magistrature suprême, avec plus de 43 % des suffrages.

Sainte Lucie

Castries. 110 000. 178. *1,5 %.
Économie. PIB (75) : 488. Productions (70) : A 22 + I 25 + S 53. Énerg. (76) : 366. CE (75) : 17 %.
Transports. (76) : 3 700 + 1 800.
Information. (76) : *82 000. (75) : *1 700. (70) : *9 500 fauteuils. (77) : 7 000.
Santé. (75) : 26. Mté inf. (75) : 36,5.
Éducation. (76). Prim. : 29 858. Sec. et techn. : 4 528.
Armée.
Institutions. État indépendant le 22 février 1979 (ancienne colonie britannique). Premier ministre : Allan Louisy.
La victoire électorale du parti social-travailliste, proche du Nouveau Mouvement de Maurice Bishop au pouvoir à Grenade, est une nouvelle illustration du glissement à gauche qui se produit dans de nombreuses îles caraïbes. On espère ainsi, par un certain socialisme, apporter une réponse au sous-développement.

Saint-Vincent

Kingstown. 100 000. 260.
Économie. PIB (75) : 296. Productions (72) : A 25 + I 16 + S 59. Énerg. (76) : 200.
Transports. (76) : 3 500 + 800.
Information. (74) : 2 400 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (77) : 5 000.
Santé. (74) : 19. Mté inf. (73) : 99,6.
Éducation. (75). Prim. : 21 854 Sec. et techn. : 5 084.
Institutions. État indépendant le 21 octobre 1979 (ancienne colonie britannique). Premier ministre : Milton Cato.
Le parti au pouvoir de Milton Caton, modéré et pro-occidental, est le vainqueur des premières élections législatives organisées depuis l'indépendance. Il n'abandonne que 2 sièges à deux petites formations, également pro-occidentales, conduites par d'anciens Premiers ministres. Le Mouvement populaire unifié, dirigé par un universitaire qui ne cache pas son admiration pour l'expérience cubaine, n'est pas représenté à l'Assemblée.

Salvador

San Salvador. 4 350 000. 207. *3,4 %.
Économie. PIB (77) : 615. Productions (77) : A 30 + I 20 + S 50. Énerg. (76) : 260. CE (77) : 36 %.
Transports. (74) : 41 000 – 19 100.
Information. (75) : 12 quotidiens ; tirage global : *234 000. (76) :*1 400 000. (76) : *136 000. (74) : fréquentation : 14,1 M. (77) : 72 000.
Santé. (76) : 1 116. Mté inf. (77) : 59,5.
Éducation. (77). Prim. : 823 030. Sec. et techn. : 64 842. Sup. (75) : 28 281.
Armée.  : 6 930.
Institutions. Indépendant depuis 1841. République présidentielle. Constitution de 1962. Une junte militaire, dirigée par les colonels Abdul Gutierrez et Adolfo Arnoldo Majano, gouverne depuis le coup d'État du 15 octobre 1979 qui renverse le général Carlos Humberto Romero Mena. Président du conseil des ministres : Pablo Alvergue.

L'exaspération des tensions politiques tourne au chaos

Dans l'engrenage de la violence où sombre le pays, une date importante : le 15 octobre 1979. Ce jour-là, le général Carlos Humberto Romero est renversé par un groupe de jeunes officiers au programme ambitieux et séduisant : liberté de formation des partis politiques, respect du droit syndical et de la libre expression, amnistie des prisonniers, enfin et surtout réforme agraire, nationalisation des banques et du commerce extérieur.

Oligarchie

Les démocrates-chrétiens, sociaux démocrates du MNR et communistes de l'Union démocratique nationale se rallient à ce programme. Malheureusement, la nouvelle junte, composée de deux militaires (les colonels Gutierrez et Majano) et de trois civils appartenant à la gauche modérée, dispose d'une liberté d'action fort réduite.