Éd. 1974Quand les diplomates soviétiques quittent New Delhi, ils n'ont pas dans leurs valises, à côté des saris pour leurs épouses, le seul présent qu'ils espéraient rapporter : l'adhésion au plan de sécurité collective en Asie, lancé il y a cinq ans par Leonide Brejnev. Indira Gandhi a joué serré. Mais elle a dû concéder à son allié le renouvellement du droit des navires à faire relâche dans les ports indiens. Comment, « préoccupée du renforcement » de l'aviation pakistanaise, aurait-elle obtenu la promesse de recevoir (comme l'Égypte), fin 1975, les dernières productions militaires soviétiques (Mig-23, Sam 6 et 7), un matériel estimé à 11,6 milliards de francs ?
La bombe atomique indienne
L'Inde est devenue, le 18 mai 1974, la sixième puissance à faire partie du Club atomique en faisant exploser son premier engin nucléaire. Selon les indications, l'expérimentation aurait été réalisée au cœur du « désert indien », dans la région de Jaisalmer pas très éloignée de la frontière pakistanaise, dans l'État du Rajasthan. Toujours selon les mêmes sources, la bombe au plutonium (produite par l'usine de Trombay, près de Bombay) aurait été d'une puissance voisine de 15 kilotonnes. La nouvelle a été accueillie avec enthousiasme par la presse unanime et par la population. En revanche, le Pakistan et la Chine, les voisins de l'Inde, ont commenté la nouvelle avec des réserves ouvertement formulées.
Indonésie
Djakarta. 124 894 000. 84. 2,8 %.
Économie. PNB (70) 97. Production : G (70) 134 + A (*71) 129. Énerg. (*71) : 123. C.E. (70) : 6 %.
Transports. (68) : 3 884 M pass./km, 655 M t/km. (*70) : 238 600 + 125 600. : 619 000 tjb. (*71) : 471 M pass./km.
Information. (65) : 85 quotidiens ; tirage global : 709 000. (70) : *13 796 000. (71) : *95 000. (71) : 230 000.
Santé. (71) : 4 516.
Éducation. Prim. : (69) 12 802 415. Sec. et techn. : (68) 1 637 375. Sup. : (68) 192 416.
Institutions. République indépendante proclamée le 17 août 1945. Constitution de 1945. Président de la République et président du Conseil : général Suharto, réélu le 22 mars 1973.
Développement
De très graves manifestations d'étudiants marquent, en janvier 1974, la visite à Djakarta du Premier japonais K. Tanaka. L'armée doit intervenir ; elle tire. On dénombrera 15 morts et une cinquantaine de blessés. Plus de 750 arrestations seront opérées.
Les entretiens Suharto-Tanaka se soldent cependant par un accord ; contre une assistance commerciale et technique de 10 milliards de francs, les Japonais importeront du gaz pendant vingt ans.
Les États-Unis et le Japon sont les principaux artisans du développement économique de l'Indonésie. La production de pétrole (54 millions de tonnes en 1972) a triplé depuis 1966 ; elle doit doubler dans les cinq ans à venir. Grâce à la hausse du prix du baril, les revenus de l'Indonésie augmentent de 81,5 % ; la balance commerciale affiche un excédent de 10 milliards de francs.
Le nombre de chômeurs (35 %) s'accroît chaque année de 1,4 million. Le gouvernement envisage un effort social important : relèvement du salaire de base de 200 à 400 % ; politique de grands travaux au cours du IIe Plan (2,75 milliards de crédit sur les 3,8 fournis par le Groupe d'aide international, fin 1973).
Une des conséquences des manifestations de Djakarta aura été l'éviction, le 28 janvier 1974, du général Sumitro, chef de la police politique (Kopkamtib). Il avait témoigné de la sympathie aux étudiants et, dit-on, pris des contacts avec le PS, le PC et le parti musulman Masjumi, ces « éléments subversifs » visés par le nouvel homme fort, Ali Murtopo, conseiller du président Suharto ; 6 quotidiens, 4 hebdomadaires sont supprimés, les réunions publiques interdites.
Djakarta suit avec intérêt la décolonisation portugaise. Les nationalistes de Timor demandent le rattachement de la colonie à l'est de l'île à l'Indonésie, qui possède l'ouest.
Irak
Bagdad. 10 070 000. 24. 3,2 %.
Économie. PNB (69) 343. Production : G (68) 146 + A (*71) 128. Énerg. (*71) : 650.
Transports. (70) : 467 M pass./km, 1 310 M t/km. (*71) : 71 800 + 44 600. : 121 000 tjb. (*71) : 229 M pass./km.
Information. (70) : 4 quotidiens. (70) : *1 700 000. (71) : *500 000. (65) : 62 600 fauteuils ; fréquentation : 8,3 M. (70) : 120 000.
Santé. (70) : 2 890.
Éducation. (69). Prim. : 1 040 968. Sec. et techn. : 316 230. Sup. : 36 736.
Institutions. État indépendant le 4 octobre 1932. République proclamée le 14 juillet 1958. Constitution provisoire du 16 juillet 1970 (la quatrième depuis douze ans), amendée le 13 juillet 1973 ; un Conseil national (Parlement) ainsi qu'un Conseil des ministres sont créés aux côtés du Conseil de commandement de la révolution (CCR). Régime présidentiel. Président de la République et Premier ministre : Hassan el-Bakr, qui succède au général Aref après le coup d'État du 17 juillet 1968.
Le Baas de nouveau face aux Kurdes
Le régime du général Hassan el-Bakr paraît plus solide que jamais malgré la reprise, en mars 1974, des hostilités entre le pouvoir central et les autonomistes kurdes. Paradoxalement, c'est un complot, déjoué le 1er juillet 1973, qui contribue à renforcer le régime.
Complot
La veille, le chef de la sécurité, Nazem Kazzar, surnommé « le Beria de Bagdad », séquestre les ministres de l'Intérieur et de la Défense et projette de faire assassiner à l'aéroport le président Bakr, au retour d'un voyage en Bulgarie et en Pologne, ainsi que le vice-président Saddam Hussein. Tous les autres dignitaires du régime qui devaient s'y trouver pour accueillir le chef de l'État devaient être neutralisés.