Abou Dhabi et, dans une moindre mesure, l'émirat de Dubaï disposent en effet de capitaux qui dépassent les capacités d'absorption de leurs territoires. Le pactole qu'encaissera le cheikh Zayed en 1974 est estimé à 3 milliards de dollars, soit six fois plus que celui de 1973. Des achats d'armements sont effectués dans divers pays dont la France, laquelle désigne un ambassadeur le 17 janvier.

Un accord est conclu en août entre Abou Dhabi et la Japan Line pour la création d'une entreprise mixte qui se chargera de construire et de gérer une flotte de 18 supertankers d'environ 250 000 t chacun. Un mois plus tard, Dubaï fait appel à plusieurs firmes britanniques pour édifier une cale sèche, la plus importante du Moyen-Orient.

Développement

La Fédération rachète enfin en avril, avec trois autres États du Golfe (Bahreïn, Qatar et Oman), la compagnie aérienne Gulf Air.

Une banque nationale pour le développement, au capital de 100 millions de dollars, est créée en mai pour favoriser dans les États de la Fédération la construction immobilière, les pêcheries et de nouvelles industries légères. Le 26 mai, Abou Dhabi décide de quadrupler le capital du Fonds de développement arabe en le portant à 500 millions de dollars. Le montant servira à accorder des prêts non seulement aux États arabes, mais également à tous les pays islamiques.

Dans un souci d'efficacité, le gouvernement d'Abou Dhabi est aboli au profit du gouvernement fédéral, lequel est remanié et élargi le 23 décembre. Celui-ci est présidé par le cheikh Maktoum Ben Rashed, prince héritier de Dubaï ; la vice-présidence est confiée au cheikh Khalifa Ben Zayed, prince héritier d'Abou Dhabi. Les 25 portefeuilles sont partagés entre les 7 émirats (Abou Dhabi, 9 ; Dubaï, 4 ; Ras el-Kheima, 4 ; Chardja, 3 ; Adjman, 2 ; Om el-Kaywayn, 2 ; Foudjeira, 1).

Formose

T'ai-pei. 14 798 000. 411. 2,6 %.
Depuis la reconnaissance de la Chine populaire et son admission à l'ONU, l'Annuaire statistique ne communique plus les données économiques.
Institutions. République (réfugiée dans l'île de T'ai-wan [Formose] après la victoire communiste de 1949). Président de la République : Chang Kaï-chek, réélu le 21 mars 1972 pour la cinquième fois. Premier ministre : Tchiang Ching-kuo.

Inde

New Delhi. 563 490 000. 169. 2,2 %.
Économie. PNB (69) 91. Production : G (70) 129 + A (*71) 119 + I (71) 143. Énerg. (*71) : 186. C.E. (69) : 4 %.
Transports. (70) : 118 309 M pass./km, 127 407 M t/km. (70) : 619 000 + 524 300.  : 2 650 000 tjb. (*71) : 2 031 M pass./km.
Information. (71) : 821 quotidiens ; tirage global : *9 096 000. (70) : 11 747 000. (71) : 49 000. (71) : 3 066 000 fauteuils ; fréquentation : 3 490 M. (71) : 1 293 000.
Santé. (70) : 112 000.
Éducation. (65). Prim. : 49 499 000. Sec. et techn. : 7 650 102. Sup. : 1 054 273.
Institutions. République fédérale, indépendante le 26 janvier 1950. Constitution de 1950. Président de la République : Varahgiri Giri, élu le 16 août 1969, succède au Dr Zakir Hussein, décédé. Premier ministre : Mme Indira Gandhi.

Une économie lourdement touchée par la crise de l'énergie

Jamais la mousson n'aura été plus attendue qu'en juin et juillet 1974.

Après deux années de mauvaises récoltes, dues en grande partie à des pluies insuffisantes, l'année 1974 ne se présente guère mieux ; un contexte économique et social : inflation, émeutes de la faim, récession, alourdit le climat.

Les experts annonçaient une production de 115 millions de tonnes de céréales ; il faudra se contenter de 109 millions. Le déficit, comblé principalement par les États-Unis et l'URSS, se chiffre à 5 millions de tonnes. On est loin de pouvoir se suffire avec ses propres récoltes alimentaires, prévision faite par New Dehli pour 1972 et les années suivantes. On devra se résoudre en 1973-1974 à voir les achats de grains (4,25 milliards de francs) annihiler les quatre cinquièmes du produit des exportations.

Économie

Le manque d'eau a une autre conséquence : la baisse de la production d'énergie électrique. Entre le 1er février et le 30 mars 1974, par exemple, on enregistre 19 coupures de courant en Haryana, dans le nord de l'Inde, et 200 000 ouvriers sont mis en chômage technique. L'insuffisance d'énergie coûte 5 milliards de francs et aggrave le chômage, qui frappe 20 millions de personnes. Selon le gouvernement lui-même, la moitié des Indiens ont un revenu inférieur au minimum vital (14 francs dans les campagnes, 20 francs dans les villes !).