Cependant, l'agitation quasi chronique dans les écoles et les universités, agitation qui prend des formes violentes, inquiète en particulier les pouvoirs publics. Les affrontements, qui se soldent par des morts et des blessés, opposent les étudiants à la police en février, en mars et en avril. Les revendications ont trait tout à la fois au conflit palestinien, aux crédits (jugés insuffisants) attribués aux établissements d'enseignement, à l'admission sélective dans les universités, au caractère anachronique des programmes d'études, à l'insuffisance des débouchés dans la vie active, aux libertés publiques.

La situation se dégrade également sur le front social. Sous les effets conjugués de l'inflation mondiale et du « marasme perlé » qui sévit au Liban ainsi que les contrecoups de la guerre d'octobre, le coût de la vie paraît insupportable aux travailleurs. Malgré une majoration de 5 % des salaires, la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL) décrète, le 28 août, une grève générale qui paralyse le pays.

Le gouvernement prend, le 28 décembre, une série de mesures (notamment contre les monopoles de fait et les spéculations) destinées à contenir la poussée inflationniste. Débrayages et manifestations se poursuivent néanmoins, et la CGTL annule in extremis la grève générale qui devait avoir lieu le 2 avril, les pouvoirs publics ayant cédé à certaines de ses exigences.

Malaysia

Kuala Lumpur. 10 650 000. 33. 2,5 %.
Économie. PNB (69) 347. Production (*71) : A 162. Énerg. (*71) : 450. C.E. (69) : 54 %.
Transports. (*71) : 672 M pass./km, 1 108 M t/km. (*71) : 308 900 + 73 300. (*71) : 639 M pass./km.
Information. (69) : 37 quotidiens ; tirage global : 781 000. (71) : 439 000. (71) : *150 000. (69) : 241 300 fauteuils ; fréquentation : 99,1 M. (71) : 179 000.
Santé. (70) : *2 550. Mté inf. (65-70) : 35.
Éducation. (*69). Prim. : *1 630 000. Sec. et techn. : 590 000. Sup. : 15 500.
Institutions. État fédéral (Malaisie, indépendante le 31 août 1957, Sabah et Sarawak, indépendants le 16 septembre 1963). Constitution de 1957, amendée le 3 mars 1971. Souverain : sultan Abdul Halim Mu'azzam chah ; succède le 21 septembre 1970 au sultan Ismaïl Nasiruddin chah. Premier ministre : Tun Abdul Razak.

Richesses

L'accord établissant des relations diplomatiques entre Pékin et Kuala Lumpur est signé à Pékin le 31 mai 1974 par Chou En-lai et le Premier ministre malaysien Tun Abdul Razak.

Les 4 millions de Chinois de la Fédération vont pouvoir choisir entre un passeport chinois ou la nationalité malaysienne. Ce choix devrait aider Tun Abdul Razak dans sa politique de répartition des richesses entre les communautés. Les Malais, majoritaires (46,8 %), contrôlent 1,5 % du secteur industriel et commercial, dont 23 % sont gérés par les Chinois (34 % de la population) et les Indiens (9 %). La Nouvelle Politique économique (NEP) vise à faire contrôler par les Bumiputra (« Fils du sol ») 30 % de ce secteur dans vingt ans, sans porter atteinte aux intérêts des firmes étrangères (62 % des capitaux privés).

Des stimulants fiscaux supérieurs à ceux de Singapour (exemption d'impôt pendant un à dix ans, par exemple) incitent les sociétés étrangères à placer leurs capitaux en Malaysia. En 1972, elles ont enregistré 1 milliard de francs de bénéfices pour 6 milliards investis. Les capitaux placés par les principaux pays (États-Unis, Japon, Grande-Bretagne, Singapour) atteindront au moins 18 milliards dans les trois ans à venir.

Les atouts ne manquent pas à la Fédération : main-d'œuvre nombreuse et bon marché, espace pour s'installer, et surtout richesse des matières premières. La Malaysia fournit 33 % des besoins mondiaux en étain (qui lui procurent 19,6 % des exportations), 35 % en caoutchouc naturel (27 % des exportations), 36 % en bois, 50 % en huile de palme. Le gaz naturel est abondant. La production de pétrole passe de 6 à 15 millions de tonnes par an à Sarawak, et les gisements de Sabah vont bientôt entrer en exploitation. L'or noir, qui assure 6 % de la valeur des exportations en 1973, en assurera 20 % en 1978. En 1974, la hausse du prix du baril permet déjà d'encaisser 1 milliard de francs de revenus supplémentaires.