Bien que l'alliance, dotée en principe d'un conseil révolutionnaire de trente-cinq membres appelés à élire un président, prétende parler au nom du peuple afghan uni, elle résulte d'un compromis fragile entre partisans de la monarchie, renversée en juillet 1973 (Journal de l'année 1973-74), et religieux intégristes favorables à une révolution islamique de type iranien. En fait, beaucoup de résistants agissent spontanément, dans le cadre d'ententes locales fondées sur la haine de l'occupant étranger, sans coordination avec les états-majors installés à Peshawar, et c'est peut-être ce caractère diffus de la guérilla qui complique le plus la tâche de l'armée rouge.
Arabie Saoudite
Riyad. 7 870 000. 4. *3 %.
Économie. PIB (76) : 6 155. Productions (76) : A 1 + I 82 + S 17. Énerg. (76) : 1 901. CE (76) : *90 %.
Transports. (74) : 72 M pass./km, 66 Mt/km. (74) : 59 400 + 52 600. : 1 246 000 tjb. (77) : 2 498 M pass./km.
Information. (74) : 11 quotidiens ; tirage global : 96 000. (76) : *260 000. (76) : *130 000. (76) : 160 000.
Santé. (76) : 4 161.
Éducation. (75). Prim. : 686 108. Sec. et techn. : 222 797. Sup. : 26 437.
Armée. : 44 500.
Institutions. État indépendant depuis 1927. Monarchie. Souverain et chef de l'exécutif : Khaled ben Abdel Aziz ; succède à son frère Fayçal ben Abdel Aziz, assassiné le 25 mars 1975.
Le pouvoir semble s'orienter vers des réformes, après la tragédie de La Mecque
Le mythe de la stabilité du régime saoudien a été fortement ébranlé en novembre par l'affaire de la Grande Mosquée de La Mecque, le plus haut lieu de l'islam, occupée pendant deux semaines par un groupe de dissidents motivés par des raisons religieuses et politiques. La famille régnante wahabite ne parvient à rétablir l'ordre qu'au prix d'une féroce répression et garde le contrôle de la situation en resserrant son unité et sa cohésion. L'affaire de la Grande Mosquée apporte cependant la preuve que l'Arabie Saoudite ne peut rester à l'abri des turbulences provoquées dans la région par le renouveau de l'islam et constitue un sérieux avertissement que les dirigeants de Riyad ne sauront ignorer sans mettre en péril la monarchie wahabite.
Complicités
Première constatation : l'attaque de La Mecque n'a pas été une opération improvisée, mais a été préparée minutieusement par un groupe d'insurgés bien structurés et armés qui ont choisi la date du mardi 20 novembre — premier jour du xve siècle de l'hégire — pour donner à leur action tout le retentissement possible. Les assaillants, qui, selon certaines versions, étaient au nombre d'un millier, jouissaient de nombreuses complicités aussi bien parmi le personnel de la Grande Mosquée qu'auprès des habitants de La Mecque. Ils disposaient donc, avant même leur entrée en force dans le sanctuaire, d'importants stocks d'armes modernes, de munitions, de nourriture, de médicaments, entreposés dans les sous-sols de la Grande Mosquée.
La première réaction des autorités, totalement surprises par l'événement, a été de tenter de minimiser la portée de l'attaque en l'attribuant « à un groupe de renégats musulmans qui, profitant de l'occasion de la prière de l'aube du premier jour de l'an 1400 de l'hégire, s'est infiltré au lieu saint de l'islam pour y proclamer le mahdi (le messie promis) ». En revanche, rien n'a été dit des proclamations et tracts politiques diffusés par les insurgés s'en prenant aux « princes pourris de la famille wahabite » et dénonçant en termes violents « l'oppression dont les populations saoudiennes sont victimes », « la dégradation sociale et économique du pays » et « la mainmise américaine sur le pétrole ».
Au lendemain même de l'attaque, et au cours des journées qui suivent, le ministre de l'Intérieur annonce avec un bel optimisme la fin de l'opération et la reddition des derniers insurgés réfugiés dans les sous-sols de la mosquée. En fait, il faudra plus de quatorze jours pour réduire les rebelles enfumés dans les caves du sanctuaire. Pour rétablir l'ordre, les Saoudiens ont dû, avec l'accord des ulémas, employer l'armée et ont mis sur pied de guerre quelque 20 000 hommes à travers tout le pays.
Macabre
Le bilan officiel de l'opération rendu public le 4 décembre fait état de 135 morts, dont 60 gardes nationaux. Parmi les tués figure Mohamed Abdallah el Qahtani, le mahdi proclamé, dont le corps est découvert dans les sous-sols de la mosquée. Le lieutenant du madhi, Jehaymane el-Oteiba, un ancien militaire de la Garde nationale, qui fut le cerveau de l'opération, est fait prisonnier avec 170 de ses compagnons. La plupart de ces derniers sont des membres des tribus des Oteiba et des Qahtan qui passaient, tout récemment encore, pour être les meilleurs défenseurs du régime.