Morose, la fête pascale a été ensanglantée par un raid de fedayin contre la pouponnière d'un kibboutz frontalier. Suivi quinze jours plus tard d'une prise d'otages sur la plage de Nahariya. Lourdes représailles au Liban. Engrenage classique.
Mais, le 2 mai, un nouveau pas est franchi avec le massacre, en pleine ville arabe de Hebron, de sept activistes du Goush Emounim, après la décision de Jérusalem de repeupler l'ancien quartier juif de la cité des Patriarches. Couvre-feu, expulsion de notables, déportation de suspects.
Ministre de la Défense, Weizman dirige à contrecœur la répression. Il s'est prononcé quinze jours plus tôt, en l'absence de Begin parti pour Washington relancer la négociation, en faveur d'élections anticipées qui permettraient de changer de cap. Le 25 mai, veille de l'échéance théorique des pourparlers bidons sur l'autonomie, alors qu'un vote de la Knesset sur le statut de Jérusalem a fourni à Sadate un prétexte pour les interrompre, le dernier monstre sacré de l'épopée israélienne démissionne pour prendre la tête d'un centre d'opposition.
Le quatrième mousquetaire, Yadin, dont le Mouvement démocratique a perdu toute assise électorale, reste l'otage d'une coalition, menacée sur sa gauche par la poussée travailliste, et, sur sa droite, par l'entrée en action d'un groupe clandestin recrutant aux confins du Goush et d'un nouveau parti ultra formé de vétérans de la Résistance sioniste et du renseignement de l'armée. À l'actif de ce phénomène néofasciste, les attentats meurtriers commis le 2 juin 1980 contre trois maires arabes de Cisjordanie et la menace proférée contre les animateurs du mouvement israélien Shalom Archav (Paix maintenant) hostile aux implantations.
L'internement administratif du rabbin fanatique Meir Kahana, la saisie d'armes et d'explosifs stockés dans un séminaire juif de la vieille ville à Jérusalem, où le 10 juin, pour la première fois depuis 1967, une patrouille a essuyé des coups de feu, montrent que les autorités prennent conscience du danger.
Mais une autre explosion pourrait inquiéter Begin à plus court terme : la révolte des bas quartiers, peuplés de Juifs séfarades déshérités et mal logés, qui constituent, face à l'establishment ashkénaze, ce qu'on appelle le second Israël.
Japon
Tokyo. 114 900 000. 308. 0,9 %.
Économie. PIB (76) : 4 937. Productions (76) : A 5 + I 40 + S 55. Énerg. (76) : 3 679. CE (76) : 12 %.
Population active (78) : 54 080 000, dont A : 11,7 % ; I : 35 % ; D : 53,3 %. Prix à la consommation (évolution 78) : 3,8 %. Balance commerciale (78) exp. : 97,5 MM$, imp. : 79,3 MM$. Balance des paiements : 16,5 MM$. Productions (78) : riz 16,3 Mt, pêche 10,3 Mt, pétrole importé (77) 270 Mt, électricité 495 TWh, acier 102 Mt, aluminium 1,06 Mt, automobiles 9,2 M d'unités, construction navale 4,9 Mtjb.
Transports. (*77) : 311 859 M pass./km, 41 317 Mt/km. (*77) : 19 826 000 + 11 553 000. : 39 182 000 tjb. (77) : 16 510 M pass./km.
Information. (74) : 180 quotidiens ; tirage global : 57 820 000. (76) : *59 650 000. (75) : *26 545 000 (74) : 1 107 000 fauteuils ; fréquentation : 185,7 M. (77) : 48 646 000.
Santé. (76) : 133 416. Mté inf. (77) : 8,9.
Éducation. (77). Prim. : 10 819 656. Sec. et techn. (76) : 9 249 649. Sup. : 2 534 841.
Armée. : 241 000.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1947 Souverain : Hiro-Hito ; succède à son père Yoshi-Hito en 1926. Premier ministre par intérim : Masayoshi Ito ; succède le 12 juin à M. Ohira décédé.
La revanche posthume du Premier ministre Ohira
Coup de théâtre le 16 mai 1980, le gouvernement Ohira est mis en minorité par le vote d'une motion de censure déposée par les socialistes. Ce résultat, qui a surpris à la fois le gouvernement et l'opposition, résulte d'une coalition des mécontentements (liés notamment à la corruption sévissant au sein du PLD au pouvoir et à l'inflation) et de fortes dissensions entre les traditionnelles factions rivales à l'intérieur du PLD. M. Ohira, tirant les conséquences de ce vote, dissout la Chambre basse, et des élections générales sont décidées pour le 22 juin en même temps d'ailleurs que les élections prévues pour le renouvellement partiel de la Chambre haute. Mais Ohira meurt le jeudi 12 juin 1980.