L'invasion de l'Afghanistan par l'armée rouge remet tout en question, et la Chine, dont les sportifs sont pourtant impatients d'apparaître pour la première fois dans une vraie compétition mondiale, boycotte aussitôt les jeux Olympiques de Moscou, confirme sa position le 24 avril et félicite le comité olympique japonais d'en faire autant. Alors, entre l'année du bélier et l'année du singe (selon le calendrier lunaire), la diplomatie chinoise tisse autour de l'Union soviétique, saisie par l'expansionnisme en direction de l'océan Indien, un patient encerclement. Le 3 président Hua Guofeng est reçu en mai au Japon par l'empereur Hiro-Hito. À Washington, le vice-Premier ministre chargé de la Défense, Geng Biao, va acheter du matériel militaire. Le vice-Premier ministre Li Xianian se rend en Nouvelle-Zélande aussitôt après la visite à Pékin du Premier ministre néo-zélandais. Et le ministre des Affaires étrangères, Huang Hua, va en Thaïlande (y succédant à la veuve de Zhou Enlai, Mme Deng Yingchao), avant de se rendre en Inde pour préparer la visite à Pékin d'Indira Gandhi. Auparavant, il était allé au Pakistan, à la frontière afghane, mais il avait surtout accompagné le Premier ministre, Hua Guofeng, dans sa tournée en Europe occidentale (France, RFA, Grande-Bretagne et Italie) en octobre et novembre 1979, poussant jusqu'à Bucarest et Belgrade, où il avait été reçu par Tito, dont les obsèques, six mois plus tard, seront une occasion supplémentaire de faire de nouvelles rencontres.
Le coup le plus réussi de cette diplomatie antisoviétique est le retour de la Chine dans le mouvement communiste international grâce à la réconciliation avec les partis communistes yougoslave et surtout italien, dont le chef est reçu à Pékin, en avril, pour la première fois depuis vingt ans. Autre impact européen, la veuve de Zhou Enlai, vice-présidente de l'Assemblée chinoise, est reçue par l'Assemblée européenne à Strasbourg les 16, 17 et 18 juin à l'occasion de sa visite officielle en France.
Échanges culturels
Quatre mois plus tard, le président Giscard d'Estaing devrait se rendre en Chine, où il rencontrera son nouvel ambassadeur Claude Chayet, déjà membre de la première ambassade en 1965. Le chef de l'État français visitera peut-être aussi le consulat que la France doit ouvrir à Shanghai selon les accords conclus lors des entretiens Giscard-Hua à l'Élysée. Accords plus satisfaisants sur le plan culturel que sur le plan commercial, notamment pour renseignement de la langue française en Chine, où a été mis en vente en février un nouveau dictionnaire sino-français et où La condition humaine d'André Malraux doit être tournée par Costa Gavras. En échange, une troupe théâtrale chinoise va participer en octobre au tricentenaire de la Comédie-Française, et le traditionnel Opéra de Pékin est venu montrer en avril et mai à Lyon, Paris et Rennes qu'il n'a pas trop souffert de la Révolution culturelle.
Enfin, la France a bénéficié d'une autre première. En mars 1980, l'archevêque de Marseille, Mgr Etchegaray, est le premier cardinal à être reçu en Chine depuis 1949. Bientôt suivi par le primat d'Autriche, le cardinal Kœnig, qui déclare : « La Chine n'est pas encore prête à renouer avec le Vatican des relations rompues en 1957. » Cependant, depuis Pâques 1980, Radio Vatican diffuse chaque semaine une messe en chinois, et des séminaires protestants vont rouvrir en Chine, où sera rééditée une Bible en chinois. Parallèlement, l'Église catholique patriotique revit. En juillet 1979, Mgr En Tieshan, 47 ans, est nommé évêque de Pékin, où le 22 mai, pour la Pentecôte, le 3e synode des évêques de Chine, qui n'avait pas siégé depuis dix-huit ans, élit un archevêque primat.
Chypre
Nicosie. 620 000. 67. *0,8 %.
Économie. PIB (77) : 1 629. Productions (77) : A 13 + I 25 + S 62. Énerg. (76) : 1 500. CE (77) : 30 %.
Transports. (*77) : 74 500 + 18 600. : 2 600 000 tjb. (77) : 393 M pass./km.
Information. (75) : 12 quotidiens ; tirage global : *78 000. (76) : 200 000. (76) : 57 000. (72) : 185 000 fauteuils. (77) : 83 000.
Santé. (76) : 500. Mté inf. (76) : 27,2.
Éducation. (77). Prim. : 55 166. Sec. et techn. : 49 358. Sup. (76) : 782.
Institutions. République indépendante le 16 août 1960. Président de la République : Spyros Kyprianou, élu le 26 janvier 1978 ; succède à Mgr Makarios, décédé. Premier ministre : Glafcos Cléridès. Proclamation, le 13 février 1974, d'un État autonome turc, laïc et fédéral, ayant à sa tête Rauf Denktash.
Corée du Nord
Pyongyang. 17 070 000. 141. *2,6 %.
Économie. Énerg. (76) : 3 072.
Transports. : 90 000 tjb.
Éducation. (76). Prim. : 2 561 674.
Armée. : *650 000.
Institutions. République démocratique et populaire, proclamée le 8 septembre 1948. Constitution de 1948, modifiée en 1972. Chef de l'État et secrétaire général du parti : Kim II Sung, réélu par l'Assemblée nationale le 15 décembre 1977. Premier ministre : Li Jong Ok.
Corée du Sud
Séoul. 37 020 000. 375. *1,8 %.
Économie. PIB (77) : 950. Productions (77) : A 21 + I 36 + S 43. Énerg. (76) : 1 020. CE (77) : 29 %.
Transports. (76) : 14 305 M pass./km, 9 728 Mt/km. (*77) : 125 600 + 144 900. : 2 975 000 tjb. (77) : 5 039 M pass./km.
Information. (75) : 36 quotidiens ; tirage global : 6 010 000. (76) : *5 000 000. (76) : 2 300 000. (75) : 359 500 fauteuils ; fréquentation : *75,6 M. (77) : 1 976 000.
Santé. (76) : 17 848.
Éducation. (77). Prim. : 5 514 417. Sec. et techn. : 3 546 370. Sup. (76) : 325 460.
Armée. : 619 000.
Institutions. République, proclamée le 15 août 1948. Constitution du 21 novembre 1972. Régime présidentiel. Président de la République et chef de l'exécutif : Choi Kyu Ha, élu le 6 décembre 1979 ; succède à Park Chung Hee, assassiné le 26 octobre 1979. Premier ministre : Park Choong-Hoon.
Les militaires accentuent leur emprise
Forte opposition étudiante
Le pays du matin calme a frôlé la guerre civile. Mais la crise de mai 1980, issue de mouvements estudiantins, a révélé la faiblesse du gouvernement face au pouvoir des militaires.