Une conférence sur l'aide au Cambodge se réunit à deux reprises, sous les auspices de l'ONU. À New York, le 5 novembre 1979, elle permet de rassembler 210 millions de dollars ; les deux plus importantes contributions viennent du Marché commun (42 millions de dollars) et des États-Unis (69 millions). À Genève, les 26 et 27 mai 1980, les contributions s'élèvent à 116 millions de dollars. Les principaux donateurs sont le Japon (50 millions), le Marché commun (28 millions) et les États-Unis (21,2 millions).
L'aide n'est pas seulement destinée aux réfugiés, mais aussi à la population restée au Cambodge et aux frontaliers. Restent à résoudre les problèmes de la distribution et de l'acheminement de l'aide au Cambodge. Dans un communiqué publié le 23 mai, l'UNICEF et la Croix-Rouge ont prévenu qu'elles « ne pourraient poursuivre leur action humanitaire si les secours ne sont pas équitablement distribués à l'ensemble de la population civile dans le besoin ». Or, dans ce pays en guerre, divisé en trois ou quatre camps, rien n'est aisé. La faiblesse de l'infrastructure économique, le manque de cadres bloquent l'exécution du programme d'aide qui, en avril 1980, a du mal à trouver un second souffle.
Certains des pays qui fournissent l'aide humanitaire au Cambodge hésitent à renouveler leur engagement en raison d'une situation incertaine ; ils se demandent en effet à quel usage politique sert leur assistance financière.
Turquie
Ankara. 43 210 000. 55. *2,7 %.
Économie. PIB (76) : 999. Productions (76) : A 27 + I 26 + S 47. Énerg. (76) : 743. CE (76) : 5 %.
Transports. (*77) : 5 087 M pass./km, 6 353 Mt/km. (76) : 471 500 + 230 800. : 1 359 000 tjb. (77) : 1 146 M pass./km.
Information. (70) : 437 quotidiens. (76) : 4 228 000. (76) : *1 769 000. (70) : 1 164 800 fauteuils ; fréquentation : 246,7 M. (76) : 1 131 000.
Santé. (76) : 23 388.
Éducation. Prim. (74) : 5 377 708. Sec. et techn. (73) : 1 516 880. Sup. (75) : 322 965.
Armée. : 566 000.
Institutions. République proclamée le 20 avril 1924. Constitution de 1961, amendée en 1971 et 1973. Président de la République : Fahri Koruturk, élu le 6 avril 1973 ; succède à Cevdet Sunay. Président du Conseil : Suleyman Demirel.
Ankara malade de la violence et de son économie
L'incapacité du Grand Parlement turc à désigner un successeur au président de la République, Fahri Koruturk, arrivé à la fin de son mandat, paraît bien être le symbole des difficultés de tous ordres qui placent la Turquie dans une situation économique et politique extrêmement délicate.
Au pouvoir depuis janvier 1978, le Premier ministre, Bülent Ecevit, leader du Parti républicain du peuple (centre gauche), a été contraint à la démission après les élections sénatoriales partielles du 14 octobre 1979 qui ont marqué le triomphe de Suleyman Demirel et du Parti de la justice (conservateur). Succédant à son rival de toujours, S. Demirel s'est trouvé à son tour confronté à la situation désastreuse qui a contribué à l'échec de son prédécesseur.
Le terrorisme a pris à travers tout le pays des proportions effrayantes. Les attentats et assassinats commis par des groupuscules venus tant de l'extrême gauche que de l'extrême droite constituent un défi permanent à l'autorité de l'État. Malgré l'état de siège décrété dans dix-neuf départements, plus de deux mille personnes ont été tuées au cours de l'année 1979, principalement à Istanbul et Adana, dans le Sud anatolien. Les commandos, dont les chefs restent introuvables, frappent indifféremment magistrats, journalistes, politiciens, policiers, professeurs d'université, plongeant le pays dans un état de terreur latente.
S. Demirel, qui s'appuie pour gouverner sur les partis religieux et d'extrême droite, doit surtout tenter de stopper au plus vite la désintégration du système économique. L'inflation galopante atteint près de 80 % en 1979. Le chômage frappe 20 % de la population La livre turque a subi en quatre ans une dépréciation de 300 %. Enfin, le déficit des échanges commerciaux (13 milliards de dollars) et de la balance des paiements se répercute fortement sur le marché intérieur.