Le président Assad se rapproche aussi de l'Iran khomeinyste farouchement anti-iraqien, et des États arabes progressistes. À l'issue d'un sommet du Front arabe de la fermeté, qui réunit en mars à Tripoli les chefs d'État syrien, sud-yéménite, algérien et libyen, le président Assad reconnaît la République sahraouie.
Le changement de ton est aussi perceptible en Syrie même. Le 23 décembre 1979, 5 Frères musulmans sont exécutés. Le 7e Congrès régional du Baas, qui consacre la suprématie de l'aile dure incarnée par Rifaat el-Assad, frère du chef de l'État, donne le feu vert à la répression. Le 18 février 1980, 8 intégristes sont tués à Alep. En mars, ouvriers et paysans sont appelés à se constituer en milices populaires pour défendre la Révolution. La 3e division blindée (10 000 hommes), renforcée par 5 000 commandos des Brigades de la défense dirigées par Rifaat el-Assad en personne, passe au peigne fin les villes d'Alep et de Hama, à l'aide de blindés et même d'hélicoptères. Des dizaines de suspects sont arrêtés.
Le président Assad ne renonce pourtant pas à jeter du lest. Après avoir fait arrêter en octobre 1979 52 cadres de l'Administration, accusés de contrebande ou de corruption, il décide, début 1980, des augmentations de salaires (de 50 % à 100 % !) au profit des fonctionnaires et des militaires.
Simultanément, Damas évite de couper définitivement les ponts avec l'Arabie Saoudite et l'Iraq, qui poursuivent encore leur assistance financière. Et le président Assad ne cesse de résister aux sollicitations de Moscou, qui le presse depuis 1978 de signer un traité d'amitié syro-soviétique.
Thaïlande
Bangkok. 45 100 000. 88. *2,8 %.
Économie. PIB (77) : 412. Productions (77) : A 28 + I 28 + S 44. Énerg. (76) : 308. CE (77) : 19 %.
Transports. (76) : 5 628 M pass./km, 2 505 Mt/km. (75) : 266 100 + 266 700. : 335 000 tjb. (77) : 3 244 M pass./km.
Information. (75) : 56 quotidiens. (75) : *5 500 000. (76) : *761 000. (73) : 389 000 fauteuils ; fréquentation : 71 M. (77) : 367 000.
Santé. (75) : 5 000. Mté inf. (76) : 25,5.
Éducation. (76). Prim. : 6 810 747. Sec. et techn. : 1 259 082. Sup. (75) : 130 965.
Armée. : 216 000.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Nouvelle Constitution adoptée le 18 décembre 1978 (treizième Constitution depuis 1932). Souverain : Bhumibol Adulyadej ; succède en 1946 à Ananda Mahidol, décédé. Premier ministre : général Prem Tinsulanond ; succède le 3 mars 1980 au général Kriangsak Chamanand, démissionnaire, auteur du coup d'État militaire du 20 octobre 1977 qui évince Thanin Kraivichien.
Une lutte de tous les instants pour éviter la déstabilisation
Menacée par les retombées du conflit indochinois, atteinte de plein fouet par la crise de l'énergie, la Thaïlande s'efforce de plus en plus difficilement de préserver son équilibre.
Depuis l'été 1979, ce pays du tourisme est devenu le refuge des déracinés de toutes les Indochine, qui fuient la guerre, la famine et les régimes autoritaires. Chaque mois, des milliers de Vietnamiens en route pour l'exil y font escale ; 150 000 réfugiés khmers, toutes tendances politiques confondues, y ont cherché asile et parfois s'y affrontent ; plusieurs centaines de milliers de réfugiés potentiels campent à la frontière avec le Cambodge.
Incidents
Cent cinquante mille soldats vietnamiens pourchassent parfois, à quelques kilomètres seulement des frontières, les débris de l'armée de Pol Pot. En juin 1979, les premiers incidents se sont produits avec l'armée vietnamienne. Il y a eu des morts dans les villages frontaliers.
Dépassé par cet afflux de réfugiés qu'il ne parvient pas à canaliser, soumis aux pressions tantôt conjuguées, tantôt antagonistes de la Chine, des Khmers rouges, des États-Unis et du Viêt-nam, sensible à l'inquiétude de ses alliés de l'ASEAN (Indonésie, Malaysia, Singapour et Philippines), le gouvernement du général Kriangsak Chamanand s'efforce de négocier pour protéger ses frontières et multiplie les appels à l'aide internationale pour que la Thaïlande ne soit pas seule à se charger de l'accueil des réfugiés.