Le gouvernement baassiste ordonne l'expulsion de 20 000 chiites d'origine iranienne et exige que Téhéran évacue les trois îlots du détroit d'Ormuz annexés par l'Iran en 1971 à la suite du repli britannique du Golfe.
Téhéran de son côté accuse Bagdad d'incessantes menées subversives en Iran et attribue aux agents baassistes les provocations, les attentats et les sabotages perpétrés dans la province pétrolière du Khouzistan et au Kurdistan. Cependant, les affrontements armés à la frontière demeurent limités, et le conflit se manifeste surtout dans le domaine de la subversion. L'ayatollah Khalkhali qualifie Saddam Hussein de « boucher de Bagdad », et ce dernier accuse l'imam Khomeiny de n'être qu'un « chah enturbanné ».
La tension avec l'Iran s'accompagne à l'intérieur du pays d'une violente répression, qui frappe cette fois essentiellement les éléments chiites de la population. Le 18 avril, Amnesty International, qui avait conféré en août à l'Iraq le titre peu envié de « pays arabe du Proche-Orient comptant le plus grand nombre d'exécutions capitales » (une centaine par mois depuis 1974), fait état de nombreuses nouvelles condamnations à mort d'opposants chiites depuis le début de mars, pour la plupart membres de l'organisation clandestine islamique Al Daoua. Le chef de la communauté chiite iraqienne, l'ayatollah Bagher Sadr, assigné à résidence depuis un an, en raison de son opposition à la politique gouvernementale et de ses sympathies pro-khomeinystes, est enlevé le 5 avril par les forces de sécurité iraqiennes et exécuté quatre jours plus tard.
Des élections législatives se déroulent cependant le 20 juin, pour la première fois depuis 1958. Les 250 députés, parmi lesquels des femmes, sont tous membres du Baas ou des partis kurdes loyalistes.
Autre conséquence de la révolution iranienne : profitant de l'anarchie révolutionnaire qui règne en Iran, Bagdad a pris pratiquement la place qu'occupait Téhéran dans le commerce extérieur du Japon et de l'Europe, notamment de la France. Le voyage du Premier ministre français R. Barre en Iraq du 7 au 10 juillet 1979 constitue un franc succès et permet de définir le cadre d'une coopération politique, militaire, économique et commerciale plus étendue et intensive entre les deux pays désormais liés par des rapports privilégiés. L'Iraq, devenu le second fournisseur du pétrole de la France, offre de nombreux débouchés pour les industriels français qui s'efforcent de regagner le terrain perdu dans le domaine des fournitures civiles face aux concurrents plus dynamiques du Japon, d'Allemagne fédérale et d'Italie. En 1979, les exportations civiles ont augmenté de près de 50 % pour atteindre 3,38 milliards de F. La société française d'ingénierie Technip signe, en mars 1980, avec la Compagnie nationale iraqienne pour le développement pétrolier, un contrat de 1 milliard de F.
Armements
La croissance des ventes civiles françaises est insuffisante pour rétablir l'équilibre de la balance commerciale entre les deux pays, qui ne cesse de se creuser. C'est ainsi qu'en 1979 la hausse des prix des bruts et l'achat de 5 millions de t supplémentaires de pétrole augmentent de 50 % la valeur des importations iraqiennes, qui passent de 9,47 à 14,27 milliards de F.
Bagdad est devenu, depuis 1974, un client important des usines françaises d'armement, et Paris comble une partie de son déficit grâce à de nouvelles livraisons d'armes. L'Iraq, qui avait déjà commandé en 1977 36 Mirage FI, signe en décembre 1979 un nouveau contrat pour 24 appareils, et des négociations sont en cours pour la fourniture de plusieurs exemplaires du Mirage 2000 fabriqué par Dassault et de plusieurs navires de guerre.
Israël
Jérusalem. 3 690 000. 178. *1,9 %.
Économie. PIB (76) : 4 079. Productions (77) : A 7 + I 37 + S 56. Énerg. (76) : 2 541. CE (76) : 17 %.
Transports. : (76) 280 M pass./km, (*77) 535 Mt/km. (*77) : 312 700 + 107 600. : 421 000 tjb. (77) : 4 698 M pass./km.
Information. (75) : 23 quotidiens ; tirage global : 1 337 000. (76) :*655 000. (76) : *475 000. (76) : 161 100 fauteuils ; fréquentation : 27 M. (77) : 993 000.
Santé. (73) : 9 143. Mté inf. (76) : 20,1.
Éducation. (75). Prim. : 535 320. Sec. et techn. : *100 000. Sup. (74) : 75 338.
Armée. : 165 000.
Institutions. État indépendant le 14 mai 1948. République. Des lois fondamentales tiennent lieu de Constitution. Président de la République : Itzhak Navon, élu le 19 avril 1978 ; succède à Ephraïm Katzir. Premier ministre : Menahem Begin.
Un gouvernement à bout de souffle
À l'orée de l'été 1980, Israël offre le spectacle d'un pays divisé, en proie aux plus sombres doutes et dirigé par un cabinet à bout de souffle.