Le pays doit faire face à des pénuries de vivres et de fuel provoquant la fermeture de plusieurs usines. Cette situation donne au terrorisme matière à poursuivre son offensive, et le malaise social s'exprime de plus en plus fortement. Excédé par une situation qui paraît se perpétuer, le haut commandement de l'armée turque a lancé, au lendemain de la désignation de S. Demirel au poste de Premier ministre, un appel solennel au personnel politique, demandant notamment aux deux grands partis (qui regroupent 76 % de l'électoral) de cesser leurs « luttes stériles » et de s'entendre.

Prêts

Pour tenter de relancer l'économie, S. Demirel a cherché l'appui des organisations financières internationales. En janvier, sur les conseils du FMI, il acceptait de dévaluer la livre turque de 33 %, mesure qu'il qualifiait « d'impopulaire mais nécessaire ». En contrepartie, le FMI accordait à Ankara un prêt de 1,65 milliard de dollars et la Banque mondiale de 200 millions de dollars. En revanche, l'OCDE repoussait à plus tard l'octroi de 1,2 milliard de dollars. Les pays occidentaux se montraient notamment inquiets de l'instabilité politique qui règne dans le pays.

Parallèlement, le nouveau Premier ministre se déclarait prêt à déposer une demande officielle d'adhésion de la Turquie à la Communauté européenne dont elle est membre associé depuis 1961, affirmant qu'il ne « fallait pas considérer son pays comme un homme malade », et que « la Turquie pourra se suffire à elle-même d'ici dix ans ».

Stratégie

Enfin, la Turquie entend bien tirer profit du nouvel accord sur les bases américaines installées sur son territoire, signé avec Washington fin mars 1980. Ces bases avaient été fermées en 1975 après que le Congrès américain eut décrété l'embargo sur les livraisons d'armes à la Turquie à la suite de l'invasion de Chypre par les armées d'Ankara. Rouvertes à titre provisoire en août 1978, elles sont désormais réactivées.

Ces implantations constituent un développement important du système stratégique américain sur le flanc sud de l'OTAN. Outre la base aérienne d'Incirlik, onze stations d'écoute et de surveillance électronique permettent entre autres à Washington de surveiller le respect des accords SALT sur la limitation des armements stratégiques de l'autre côté de la frontière soviétique, ainsi que tous mouvements de troupes. Mais Ankara, dans le but de ne pas indisposer ses voisins arabes, a limité la liberté de manœuvre de Washington sur ces bases, qui seront désormais placées sous commandement turc et ne devront être utilisées, au terme du nouvel accord, que dans le strict cadre de l'OTAN, interdisant semble-t-il aux États-Unis d'en faire une utilisation extensive, principalement vers le Moyen-Orient et vers l'Iran.

Seul rayon de paix à l'horizon politique turc, la visite du pape Jean-Paul II, du 28 au 30 novembre 1979, au cours de laquelle le souverain pontife a rencontré le patriarche de Constantinople, Dimitrios Ier, afin que les Églises catholiques et orthodoxes puissent un jour « concélébrer la divine Eucharistie ».

Viêt-nam

Hanoi. 49 890 000. 151. *2,9 %.
Économie. Énerg. (76) : 124.
Transports. (*74) : 70 000 + 100 000.
Santé. (76) : 9 006.
Éducation. (76). Prim. : 7 722 524. Sec. et techn. : 3 200 912. Sup. : 100 027.
Armée.  : *1 023 000.
Institutions. « République socialiste du Viêt-nam », nom officiel du nouvel État né de la réunification du Viêt-nam du Sud et de la République démocratique du Viêt-nam du Nord (2 juillet 1976). La partition résultait des accords de Genève du 20 juillet 1954. Constitution en vigueur : celle de l'ancienne république du Nord (1960). Président de la République par intérim : Nguyen Huu Tho ; succède à Ton Duc Than, décédé le 30 mars 1980. Premier ministre : Pham Van Dong.

Guerre, tracas politiques et pénurie

Tension avec la Chine, difficultés économiques, reprise en main des cadres, tels sont les faits marquants des douze derniers mois de la vie politique. Douze mois difficiles et incertains pour ce pays qui, après une brève période de paix au lendemain de la prise de Saigon en 1975, se retrouve plongé dans des conflits avec la Chine, au Laos, au Cambodge, ce qui lui impose le maintien d'une économie de guerre.

Négociations

Entamées le 18 avril 1979, les négociations avec la République populaire de Chine, pour mettre fin à la guerre de février-mars 1979, tournent en rond. Les incidents se multiplient aux frontières. À chaque rencontre, le négociateur chinois, Han Nianlong. tente de porter le débat sur les questions du Cambodge et du Laos, colonisés, selon lui, par Hanoi. Son interlocuteur vietnamien, Dinh Nho Lien, refuse de s'y engager.