Selon des prévisions du sérieux BIPE, les activités des entreprises de cette branche ne devraient croître en moyenne que de 6 % d'ici à 1985 (contre plus de 10 % entre 1956 et 1962 et 9,5 % entre 1962 et 1970).

Conséquence de la quasi-stagnation des activités de cette branche en 1978 : les effectifs qu'elle occupe, 460 000 personnes, ont diminué de 2 % en 1978 (par rapport à 1977) et les débauchages auraient dû être plus importants sans la diminution des horaires des salariés (40 h 1/4 en 1978 ; 40 h 3/4 en 1977 ; 44 h 1/2 en 1970).

Marchés extérieurs

Dans cette grisaille, une note de réconfort : les résultats obtenus sur les marchés extérieurs. Ils ont heureusement pris le relais de la demande intérieure. Les ventes à l'étranger — 26,70 milliards de F — ont augmenté de 12 % et les achats — 20,30 milliards de F — de 11,50 %. La balance commerciale de la profession est restée largement excédentaire et les craintes que l'on pouvait avoir quant à la croissance très forte des importations (elles avaient augmenté de 38 % et de 14 %, respectivement en 1976 et en 1977) s'apaisent. À noter cependant les apparitions d'appareillages électriques en provenance des États-Unis sur le marché national ; elles font craindre un nouveau concurrent.

Côté exportations la profession a accru ses ventes aux pays avec lesquels son commerce est devenu peu à peu traditionnel : pays de la CEE, États-Unis, pays de l'Est. En revanche, elle a réduit celles en direction des pays arabes producteurs de pétrole ; elles avaient eu tendance à se développer rapidement depuis 1974.

Les PTT sont parvenus, enfin, à combler une très grande partie du retard dans le nombre d'installations de téléphone ; un effort important avait été fait depuis 1970. Les investissements au titre des autorisations de programme pour 1979 — 24,50 milliards de F — baissent de 4,80 % ; toutefois, au cours de cet exercice, environ deux millions de personnes supplémentaires devaient être rattachées au téléphone. Enfin, selon des prévisions tant des fabricants que des services de l'État connues à l'automne de 1978, environ 15 000 (sur 90 000) emplois seraient supprimés dans cette branche d'ici à la fin de 1981.

Dans la diversification des activités des firmes, une surprise de taille à noter : la Compagnie générale d'électricité (CGE), que préside Ambroise Roux, a pris, le 15 mars 1979, une importante participation dans le capital de la Générale occidentale, qui a à sa tête le financier franco-britannique James Goldsmith.

Le numéro 1 français de la construction électrique détient 8,5 % du capital de la Générale occidentale — un des plus importants groupes internationaux de fabrication et de distribution de produits alimentaires (en France ses produits sont fabriqués par Amora, Vandamme et La Pie qui chante). De plus, la Générale occidentale détient plus des deux tiers des actions du groupe Express, qui édite l'hebdomadaire qui porte ce nom.

Le baron belge Édouard-Jean Empain a été réélu le 9 octobre 1978 à la présidence de Schneider SA. Il en avait démissionné en avril (Journal de l'année 1977-78), après le rapt dont il avait été victime.

Bâtiment

La crise est ouverte

Le bâtiment ne va plus et les milieux professionnels, en manifestant en 1978 une profonde inquiétude, ont multiplié les études pour tenter d'apprécier les causes de la crise et les perspectives de leur activité. Les résultats de ces travaux sont assez décevants, car ils expriment une série de contradictions difficiles à résoudre.

Pénurie prévisible

Le volume des logements achevés n'a guère varié au cours des trois dernières années, autour de 450 000 unités par an, et ce chiffre, en fort repli (de l'ordre de 20 %) sur les résultats records du début de la décennie, serait accepté comme régime de croisière honorable s'il n'était pas démenti par la chute régulière des mises en chantier : elles avoisineront 400 000 en 1979 et risquent même de régresser davantage. À ce niveau, compte tenu de l'évolution démographique et des nécessités de renouvellement du parc, une pénurie de logements ne tardera pas à apparaître.