Les commandes à l'exportation, après l'année très exceptionnelle que fut 1977, sont revenues en 1978 à un niveau plus modeste (15,4 milliards de F contre 23,8), mais encore très satisfaisant ; cette diminution est due principalement à une forte réduction des ventes de missiles et à une réduction assez sensible des ventes d'avions.
Le chiffre d'affaires en revanche est passé de 22 à 24,5 milliards de F, dont 13 milliards à l'exportation, soit un record de 53,1 %. Le solde s'est réparti entre les commandes de l'État (36,7 %) et celle des autres clients français (transporteurs principalement).
Les effectifs (103 000) sont restés constants ; mais on s'attend maintenant à une remontée sensible dans les années à venir ; la SNIAS elle-même, après plusieurs années de baisse forcée du nombre de ses employés (ramené à 370 00), a été autorisée à embaucher 400 personnes ; en fin de compte, 1978 a été une bonne année et 1979 s'annonce encore meilleure.
Électricité - Électronique
Léger ralentissement du taux de croissance
Les entreprises françaises de la construction électrique et de l'électronique sont languissantes ; 1978 a été un exercice médiocre. Les entreprises n'ont toujours pas retrouvé, au cours des premiers mois de 1979, le taux de croissance, fringant, auxquelles elles étaient, bon an mal an, habituées depuis plus d'un quart de siècle. Elles espèrent tenir pour l'ensemble de l'année une vitesse de croisière de 4 %, rythme assez quelconque pour elles.
La production en volume des firmes n'a augmenté en 1978 que de 1,5 % environ et leur chiffre d'affaires — de l'ordre de 80 milliards de F — de 6 % par rapport à 1977.
Médiocrité générale
C'est la réduction des activités (– 1 %) du secteur des biens d'équipement (il représente 60 % du total du chiffre d'affaires de la profession) qui explique pour une grande partie la médiocrité générale sur le marché intérieur. Le secteur privé reste très déprimé ; il n'a pas été ranimé — contrairement aux espoirs — par la demande attendue et destinée à assurer des économies d'énergie et celle qu'aurait entraînée la promotion de l'automatisme des machines.
De surcroît, côté marchés publics, les PTT, qui ces dernières années assuraient grosso modo 12 à 15 % du chiffre d'affaires du secteur, ont plafonné leurs commandes.
Le secteur de biens de consommation (27 % du chiffre d'affaires total) s'est mieux comporté (+ 1 %). La conjoncture a été plus favorable aux matériels électriques. Les premiers ont bénéficié, au cours du premier semestre de 1978, d'une forte demande pour les téléviseurs couleurs, due pour une bonne part à la Coupe du monde de football.
Besoins nouveaux
Généralement, l'année 1978 a été assez satisfaisante pour les entreprises de matériels électroniques grand public. En revanche, les fabricants de biens de consommation électrique (appareillage électrique d'installation, lampes et équipement ménager) ont souffert plus particulièrement d'une demande intérieure médiocre, liée partiellement à la faiblesse de la construction de logements.
C'est finalement le secteur des biens intermédiaires (13 % du chiffre d'affaires total de la profession) qui s'est — et de loin — le mieux comporté.
Par rapport à 1977, on note une augmentation de la production de ce secteur de l'ordre de 10 % ; cette augmentation est à mettre à l'actif des fabrications de composants électroniques. Ici, la demande a été soutenue à la fois par la clientèle traditionnelle — informatique et télécommunications — et aussi par l'exportation. Plus généralement, les besoins nouveaux liés à la diffusion des techniques électroniques nouvelles s'affirment dans divers domaines de l'industrie et des services.
L'État facilite pour sa part la naissance de cette demande accrue : il a ouvert pour 1979 des crédits de deux milliards de F pour les applications — destinées au grand public — de la télématique, discipline nouvelle qui tend à associer le téléphone et l'ordinateur. Cette intrusion des techniques électroniques va du reste contraindre la construction électrique à un relatif redéploiement de ses activités. Elle entre désormais dans une période moins facile, du moins à moyen terme.