architecture
[dossier]
Résumé du dossier
Isoler les occupants d’un lieu tout en ménageant à ceux-ci des liens thermiques, optiques, locomoteurs avec le milieu environnant, telle est la finalité première des constructions entreprises par les hommes. Le type de l’édifice (matériaux, structures et décor) est conditionné par les ressources techniques et les données culturelles, rationnelles ou symboliques de chaque civilisation et le programme qui est assigné. Les premiers hommes ont produit des cellules d’habitations de base en matériaux végétaux, en terre ou excavées. Dans l’Orient ancien, on voit apparaître les entassements massifs de brique de la Mésopotamie. La Chine fait usage de savantes charpentes en bois et l’Égypte produit de spectaculaires empilements de pierre (pyramides). La Grèce bénéficie de progrès techniques (outillage de fer et appareils de levage) qui aboutissent sur des systèmes constructifs en pierre simples (temples à alignements de colonnes). Les ingénieurs romains maîtrisent l’arc et la voûte. Le roman, puis le gothique, s’appliquent à développer l’usage des voûtes. Avec la Renaissance, l’Europe puise aux sources antiques pour finalement donner naissance à l’architecture moderne. Pendant plus de quatre siècles, l’architecture européenne va tantôt explorer les principes de la composition structurale (baroque, rationalisme), tantôt dissocier l’aspect de la structure (éclectisme, néoclassicisme). Avec, au tournant du xxe siècle, l’éclosion de l’Art nouveau, favorisée par l’usage de matériaux nouveaux, fer et béton notamment, le discours change : une tendance fonctionnelle se fait jour, qui s’assouplit dans le courant de l’architecture organique. À la fin du siècle, les thèmes modernistes sont à leur tour battus en brèche par une résurgence historiciste. De nouvelles innovations techniques autorisent en outre une liberté formelle croissante.