aéronautique
Science de la navigation aérienne et de la technique des avions et des engins aériens.
Depuis 1945, l'aéronautique a subi une évolution spectaculaire, due essentiellement à la très grande puissance des turboréacteurs, qui autorisent des vitesses beaucoup plus élevées que l'hélice et conduisent à une simplification de la conception d'ensemble des avions. L'aéronautique s'est ainsi orientée vers la conquête des hautes vitesses (mach 2 et 3), qui, jusqu'en 1960, a monopolisé l'effort des laboratoires et des bureaux d'études. Une réaction s'opère cependant maintenant, visant à promouvoir des avions plus économiques, grâce à l'utilisation de turboréacteurs à double flux, ou même d'hélices spéciales, tandis que des progrès importants sont réalisés en matière de confort et d'atténuation du bruit extérieur. Les appareils à voilure tournante, tels les hélicoptères, connaissent un très grand développement grâce à la mise au point de rotors plus simples et plus robustes (pales en matériaux composites) et à l'utilisation de turbomoteurs, plus légers que les moteurs à pistons. Les avions militaires, souvent supersoniques, tendent à devenir de plus en plus maniables et faciles à piloter dans tous leurs domaines de vol grâce à l'utilisation de commandes de vol à transmission électrique et de calculateurs électroniques assistant le pilote. Les avions de transport civils, plus sûrs, sont de plus en plus gros, le premier « gros-porteur », ou jumbo-jet (400 à 500 places), apparu en 1969, le Boeing B-747, ayant tracé la voie à d'autres avions de grande capacité (McDonnell-Douglas DC-10, Lockheed L-1011, Airbus). Les avions de transport supersoniques (Concorde, Tupolev Tu-144), sur lesquels on avait fondé de grands espoirs, se sont finalement révélés trop coûteux à exploiter depuis la hausse des carburants et relativement bruyants. Les hélicoptères sont de plus en plus rapides (jusqu'à 300 km/h) et de plus en plus puissants, certains appareils pouvant soulever des charges dépassant 10 ou 20 tonnes. L'avion léger, enfin, à hélices ou même à réaction, connaît un grand succès.
La construction aéronautique a fait d'abord largement appel au bois et à la voile ; le métal (aluminium, acier, titane) a pris ensuite progressivement le relais. Les alliages légers à base d'aluminium sont les plus utilisés, car ils associent un coût raisonnable à un bon rapport entre leurs caractéristiques mécaniques et leur densité ; dans certaines parties des avions (compartiment moteur, pointe avant et bord d'attaque) des appareils supersoniques où la température peut rapidement dépasser 120/130 °C, on substitue aux alliages d'aluminium des alliages de titane. À présent, les matériaux composites tendent à se substituer à la fois au bois et au métal, car ils permettent de gagner du poids, facilitent la réalisation de pièces de surface extérieure non développable et offrent l'avantage d'une grande résistance aux phénomènes de fatigue. L'acier, enfin, reste irremplaçable pour la fabrication des pièces soumises à des températures élevées ou subissant des contraintes très sévères.
La construction aéronautique, nécessitant partiellement une technologie avancée avec des investissements coûteux, n'est développée que dans un petit nombre d'États, parfois associés entre eux (construction du Concorde, de l'Airbus) : essentiellement la Russie, la France, la Grande-Bretagne et surtout les États-Unis. Ceux-ci dominent le marché mondial avec quelques sociétés géantes (Boeing, McDonnell-Douglas et Lockheed-Martin), bénéficiant d'un large marché intérieur « protégé » et, à l'extérieur, d'une puissance de commercialisation qui n'est pas exclusivement technique.