parachute
Équipement destiné à ralentir la chute d'une personne ou d'une charge dans l'atmosphère ou bien le roulage d'un avion (parachute-frein) et constitué par une voilure, des suspentes et un harnais de fixation.
AÉRONAUTIQUE
Connu depuis longtemps par les Chinois sous forme de grand parasol d'acrobatie construit en bambou et en papier, le parachute dut néanmoins attendre Léonard de Vinci pour être étudié scientifiquement. En 1783, le physicien Sébastien Lenormand se laissa tomber de la hauteur d'un premier étage en tenant dans chaque main un parasol. Dans ses ascensions publiques, Blanchard lança souvent dans le vide des animaux divers accrochés sous de grands parasols. La première descente réelle en parachute dans l'atmosphère fut réalisée le 1er brumaire an VI (22 octobre 1797), par André Jacques Garnerin. Il s'éleva en ballon au-dessus du parc des Mousseaux (aujourd'hui parc Monceau) à Paris, puis il se plaça dans une nacelle au-dessus de laquelle était étendu un parachute. Arrivé à 1000 m de hauteur environ, il coupa la corde qui reliait le ballon à la nacelle. Tandis que le ballon explosait, Garnerin descendit en oscillant dangereusement au-dessus de la plaine Monceau. Les oscillations étaient dues à l'air qui s'engouffrait sous le parachute et qui ne pouvait pas s'échapper. Lalande proposa de ménager une ouverture circulaire au sommet du parachute. C'est la « cheminée ». La première descente en parachute à partir d'un avion a été effectuée aux États-Unis par le capitaine Berry, qui sauta d'un biplan piloté par Jannus, les 1er et 10 mars 1912 à Saint Louis. C'est le 19 août 1913 que le pilote français Pégoud abandonna en vol son monoplan Blériot pour se lancer dans le vide au moyen d'un parachute placé sur le haut du fuselage. Dès le début de la Première Guerre mondiale, le parachute fait son apparition comme matériel militaire, non seulement pour sauver la vie des aviateurs et des aérostiers dont l'appareil ou le ballon a été abattu, mais aussi pour déposer des agents de renseignement derrière les lignes de l'adversaire. Depuis, l'emploi du parachute s'est généralisé dans tous les pays, d'abord à usage militaire, ensuite comme équipement civil, permettant la pratique du parachutisme.
Le parachute comporte une voilure, généralement en Nylon, reliée par des suspentes à un système de sangles. Celles-ci constituent un harnais qui répartit les efforts sur le corps du parachutiste, ou un moyen de fixation s'il s'agit de charges inertes. Sur le harnais est fixé un sac en toile, dans lequel la voilure et les suspentes sont placées suivant des règles de pliage strictes. L'ouverture de ce sac, permettant le déploiement de la voilure, est provoqué soit par une sangle reliée à l'avion et dont la fixation au sommet du parachute est rompue lorsque celui-ci est ouvert, soit par un dispositif actionné par l'utilisateur. En chute libre, le corps humain acquiert une vitesse d'environ 55 m/s (200 km/h). L'emploi du parachute ramène cette vitesse entre 5 et 8 m/s. La transition entre les deux constitue le «choc à l'ouverture» (500 à 600 daN), qui dépend du poids du parachutiste et de sa vitesse en fin de chute libre. Les voilures sont le plus souvent de forme hémisphérique, et d'une surface variant de 75 à 50 m2, suivant qu'elles sont «pleines», à «fentes» ou à «tuyères». Pour un parachute de type «aile», la voilure rectangulaire a une surface réduite à 22 m2. Le parachute à voilure pleine ne permet pas de déplacement horizontal différent de celui de la masse d'air dans laquelle il descend. Par contre, la voilure à fentes permet d'orienter à volonté l'écoulement de l'air et de donner ainsi au parachute une vitesse propre de l'ordre de 2 m/s.
La voilure à tuyères, mise au point par l'ingénieur français P. Lemoigne en 1960, augmente encore ces possibilités : sur la périphérie de la coupole sont répartis des orifices en forme de tuyères, dont les orientations sont commandées à volonté pendant la descente. Il est ainsi possible d'ajouter jusqu'à 5 m/s à la vitesse de la masse d'air ambiante, ce qui donne une bonne manoeuvrabilité au parachute et permet une relative précision dans le choix du point d'atterrissage. Ce parachute, appelé «Olympic», a connu un grand développement, tant pour une utilisation militaire, car il autorise l'arrivée sur des zones étroites et facilite les regroupements, que pour un emploi sportif, donnant naissance à des compétitions de «précision d'atterrissage». Mais, dans ce domaine, il est de plus en plus remplacé par le parachute du type «aile», qui permet un déplacement propre de l'ordre de 10 m/s, en répondant aux mêmes règles de l'aérodynamisme qu'une aile de planeur.
Les parachutes à personnel comprennent le parachute dorsal, ou principal, et le parachute de secours, généralement porté sur le ventre du parachutiste et mis en action par celui-ci au cas où le parachute principal s'ouvre mal ou ne s'ouvre pas du tout. Le temps mis par l'utilisateur pour constater une mauvaise ouverture et pour déployer le parachute de secours impose une hauteur minimale de largage de 300 m, ramenée à 150 m en opérations de guerre. Les parachutes à matériel peuvent être soit des parachutes à personnel déclassés en raison de la porosité acquise par leur voilure et dont la charge est alors limitée à 100 kg, soit des parachutes dits «lourds», supportant des charges allant jusqu'à 1500 kg. Ils sont utilisés, suivant le type et le poids des charges, soit seuls, soit en grappe de 2 à 10. Toutefois, l'encombrement des voilures après déploiement (500 m2 pour le plus grand), mais aussi les possibilités techniques des avions porteurs limitent actuellement les charges à 8 tonnes. Le parachute est parfois utilisé comme équipement de certains avions pour servir de frein en cours de roulement après l'atterrissage. Certaines têtes de fusées, dont la récupération doit se faire sans choc en fin de trajectoire, sont munies de parachute. Enfin, c'est aussi grâce au freinage de parachutes que les capsules ramenant les cosmonautes de l'espace reprennent contact sans encombre avec le sol ou la mer..