dirigeable
Aérostat muni d'organes de propulsion (moteurs et hélices), de direction et de stabilisation.
Dans les dirigeables souples, la forme de la carène est maintenue par la pression intérieure du gaz. Les dirigeables rigides, dont le prototype est le zeppelin, ont une carène en alliage léger, formée de larges anneaux reliés entre eux par des poutres longitudinales et dotée d'un revêtement lisse pour diminuer la résistance à l'avancement. L'intérieur est divisé en tranches, dans chacune desquelles se trouve un ballonnet rempli de gaz. À volume égal, ces dirigeables sont plus lourds que les dirigeables souples, en raison du poids de leur charpente, mais ils peuvent atteindre des vitesses plus élevées, grâce à la solidité de leur carène, et transporter un tonnage plus élevé. Dans les dirigeables semi-rigides, l'enveloppe du ballon est souple, mais comporte à sa base une quille rigide.
Devenus très en vogue dans l'entre-deux-guerres, les vols de dirigeables ont connu un arrêt brutal après l'incendie, le 6 mai 1937, du Hindenburg, le plus grand dirigeable jamais construit (248 m de long, 190 000 m3) : gonflé à l'hydrogène, ce palace volant qui transportait depuis un an des passagers entre l'Allemagne et l'Amérique s'embrasa peu avant d'atterrir aux États-Unis ; 36 personnes périrent dans la catastrophe.
Aujourd'hui, les dirigeables suscitent un nouvel intérêt. Le remplacement, comme combustible, de l'hydrogène par de l'hélium, ininflammable, les rend beaucoup plus sûrs. Par ailleurs, ils ne manquent pas d'atouts écologiques et économiques (consommation d'énergie réduite, silence, possibilité de se passer de grands aéroports, aptitude à transporter des charges très importantes sur de longues distances, etc.). Proposé comme une alternative au transport des marchandises, le dirigeable retrouve aussi sa vocation touristique : depuis l'été 2001, un zeppelin de 75 m de long, doté de moteurs latéraux de traction et d'un moteur arrière à hélice orientable, pouvant transporter deux pilotes et douze passagers, assure des vols au-dessus du lac de Constance.
MILITAIRE
Les dirigeables ont été employés pendant la Première Guerre mondiale pour servir d'éclaireurs aux forces navales. Au lendemain du conflit, à la suite de quelques accidents spectaculaires, les marines européennes ont progressivement renoncé à leur emploi. Seule la marine américaine continua à armer des dirigeables « souples » jusqu'en 1962. Aujourd'hui, on considère que les dirigeables pourraient constituer une alternative peu coûteuse pour le transport de charges lourdes, la défense antimissile ou comme relais de télécommunications, et plusieurs projets de dirigeables de nouvelle génération sont à l'étude en Allemagne, en Grande-Bretagne, aux États-Unis et au Japon.