chaîne de l'Oural

Montagnes de l'Oural
Montagnes de l'Oural

Ensemble montagneux de la Russie, long de 2 000 km, de l'océan Arctique, au N., à la cuvette de la Caspienne, au S., et qui sépare la plate-forme russe de la plate-forme sibérienne, constituant une limite traditionnelle de l'Europe à l'E.

GÉOGRAPHIE

L'Oural appartient au domaine structural hercynien. Les plissements qui s'étendaient à l'origine du bouclier ukrainien à celui de l'Angara ont été arasés au cours de longues phases d'aplanissement. Seule une partie de la chaîne a été soulevée au tertiaire et soumise à une reprise d'érosion, donnant des alignements de crêtes correspondant à des bandes de roches dures, séparés par des dépressions évidées dans les roches moins résistantes. La dissymétrie entre le versant occidental, en pente douce, et le versant oriental, plus abrupt, introduit un effet de barrière climatique : 1 m de précipitations à l'O., moins de 500 mm à l'E. L'organisation méridienne du relief modifie le dispositif bioclimatique zonal. Du N. au S., on distingue l'Oural polaire et septentrional, la partie la plus élevée de la chaîne (montagne Narodnaïa, 1 895 m d'altitude), occupée par la toundra ; l'Oural central, formant des collines de moins de 500 m d'altitude, facilement franchies par des cols et couvertes par la taïga ; l'Oural méridional, plus large, ouvert en patte d'oie vers le S. et le S.-O. L'altitude remonte jusqu'à 1 640 m au mont Iamantaou, et les secteurs les plus élevés portent de belles forêts, alors que la steppe s'étend à leurs pieds.

Le développement économique de l'Oural s'est appuyé sur l'exploitation des ressources minières et forestières. À la jonction de l'Europe et de l'Asie, sur l'itinéraire des grands axes ferroviaires transversaux, l'Oural a servi de tête de pont pour la mise en valeur de la Sibérie. Le développement industriel procède de la volonté d'édifier une deuxième base métallurgique dans le cadre du combinat Oural-Kouzbass, au début des années 1930. Pauvre en combustible, l'Oural reçoit la majeure partie de son approvisionnement énergétique des régions voisines (charbon du Kouzbass et de Karaganda, hydrocarbures du Second-Bakou, d'Asie moyenne et de Sibérie occidentale). L'industrie ouralienne fournit de la fonte, de l'acier, des constructions mécaniques. Intégration verticale et diversification des spécialisations caractérisent sa structure productive. Les centres industriels du versant oriental sont spécialisés dans la sidérurgie, la métallurgie des non-ferreux et les constructions mécaniques lourdes. L'implantation des unités sidérurgiques est liée à la présence de gisements de fer nombreux, mais aujourd'hui envoie d'épuisement, à l'exception de celui de Katchkanar (près de Nijni-Taguil). Charbon à coke et minerai de fer proviennent de Sibérie et du Kazakhstan. Quatre grands combinats intégrés (Nijni-Taguil, Tcheliabinsk, Magnitogorsk et Orsk-Khalilovo) concentrent l'essentiel de la production. La métallurgie des non-ferreux anime des centres mono-industriels (Severoouralsk, Krasnotourinsk, Kamensk-Ouralski pour l'aluminium, Krasnoouralsk et Kirovgrad pour le cuivre) ou complète l'activité des grands centres polyvalents (Tcheliabinsk). Sverdlovsk occupe la première place pour la production de constructions mécaniques et l'ingénierie. Les centres industriels du versant occidental associent aux constructions mécaniques (industrie automobile à Ijevsk) les industries chimiques utilisant les ressources locales (gisement de potasse de Berezniki-Solikamsk) ou transformant les hydrocarbures du Second-Bakou (Perm). La mise en exploitation du gisement de gaz naturel d'Orenbourg s'opère au sein d'un complexe territorial de production. L'Oural constitue une grande base industrielle lourde de structure intégrée de la Russie.

HISTOIRE

L'Oural constituait une vaste région faiblement occupée par des peuples d'origine turque (Pour en savoir plus, voir l'article Bachkirs) ou finno-ougrienne. La colonisation russe résulte des entreprises guerrières lancées à partir des xie-xiie s. par Novgorod, puis à partir du xve s. par les princes moscovites. L'exploitation des richesses minières (fer, cuivre) et des forêts permit le développement de l'industrie métallurgique au xviiie s. L'Oural devint alors la région la plus industrialisée d'Europe, pourvoyeuse en lingots de fer de l'Angleterre. Il fut dépassé après 1880 par l'Ukraine.

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