Angleterre
en anglais England
Partie méridionale de l'île de Grande-Bretagne, limitée par l'Écosse au N. et par le pays de Galles à l'O. L'Angleterre est l'une des quatre parties qui, avec l'Écosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord forment le Royaume-Uni.
- Superficie : 130 400 km2
- Population : 53 012 456 hab. (recensement de 2011)
- Capitale : Londres
L'Angleterre couvre « seulement » 57 % de la superficie de l'île de Grande-Bretagne, mais concentre 85 % de ses habitants. La densité moyenne de population y dépasse 370 habitants au km2, chiffre lié surtout à l'histoire, à la précocité et à l'ampleur de la révolution industrielle, précipitant l'urbanisation. Les bases de cette industrialisation sont largement disparues, qu'il s'agisse de l'extraction houillère, d'une partie de la métallurgie (sidérurgie, chantiers navals) et du textile. Le relais a été pris, par d'autres branches (constructions électriques, chimie), mais surtout par les services. La région londonienne est devenue la région la plus riche et la plus active du Royaume-Uni. Très représentative de l'organisation économique actuelle, elle ne compte que 10 % de sa main-d'oeuvre dans l'industrie.
Les principales villes d'Angleterre sont : Birmingham, Manchester, Liverpool, Sheffield, Leeds.
GÉOGRAPHIE
1. Deux ensembles physiques
Des massifs anciens, plissés à l'ère primaire, ont été soumis à de longues phases d'aplanissement, coupées de courtes périodes de surrection. Au nord, le petit massif du Cumberland, où se trouve le point culminant de l'Angleterre (le Scafell, 970 m), est formé de schistes et de roches volcaniques, et la chaîne des Pennines est une longue voûte calcaire et gréseuse d'axe nord-sud. Mais alors que les glaciers quaternaires ont modelé un relief montagnard en Cumberland (lacs de cirque, parois abruptes, lacs étroits et profonds de fond de vallée), la chaîne des Pennines n'a que des plateaux monotones dépassant rarement 500 m. À l'ouest, le massif gallois se prolonge en Angleterre par un alignement de longues crêtes d'axe S.-O.-N.-E., franchies en cluses par la Severn ; quelques pointements isolés s'avancent jusque dans les Midlands.
La péninsule du sud-ouest ne présente que de molles collines taillées dans les schistes, dominées çà et là par de petits massifs granitiques (Dartmoor, Bodmin Moor) et, un peu à l'écart, de petits blocs comme les Mendip et les Quantock. La côte, découpée par des avancées rocheuses et les longs rentrants ramifiés des estuaires, attire un grand nombre de visiteurs et vaut au Sud-Ouest le rang de première région touristique britannique.
Dans l'Angleterre centrale et orientale, un empilement de roches sédimentaires repose en discordance sur les massifs anciens ; l'érosion différentielle a dégagé des escarpements en roche dure, qui forment l'ossature du relief. Les Midlands, où affleurent des roches tendres (argiles et grès rouges), ont un relief mou, encore atténué par l'épaisse couche de moraine abandonnée par les glaciers quaternaires ; il en est de même des trois prolongements qui contournent les massifs anciens, la plaine du Cheshire au nord-ouest, le val de Trent au nord-est, le val de Evesham au sud. Le bassin de Londres a un relief plus différencié ; la tranche des couches sédimentaires les plus dures, mise au jour par l'érosion, fait face à l'ouest ; les deux escarpements principaux traversent toute l'Angleterre en diagonale ; l'un à l'ouest, taillé dans les calcaires jurassiques, porte successivement les noms de Cotswolds, Lincoln Edge, Cleveland Hills ; l'autre, plus à l'est, donne les hauteurs crayeuses de Purbeck, de White Horse, des Chiltern, les Lincoln Wolds, les Yorkshire Wolds.
Dans l'intervalle des escarpements, l'érosion a déblayé les roches tendres, donnant des dépressions comme le val d'Oxford, le val de York et surtout les Fens, qui n'ont que quelques mètres au-dessus ou au-dessous du niveau de la mer. Dans le Sud-Est anglais, entre la Tamise et la Manche, le relief résulte du soulèvement, sans doute tertiaire, de la voûte de craie du Weald, et de son creusement ultérieur par l'érosion. Les plateaux de craie se terminent brusquement au-dessus de la fosse du Weald par une muraille (North Downs, South Downs) qui en fait le tour, sauf là où les percées des rivières l'interrompent. Ce sont les blanches falaises de craie de Douvres et de Beachy Head qui ont valu à l'Angleterre le nom d'Albion.
2. Le climat et la végétation
2.1. Le climat
Le climat, tout en restant océanique, l'est moins que celui de l'Irlande, des Galles ou de l'Ecosse, grâce à l'écran que lui offrent ces trois régions, face aux dépressions barométriques venues de l'ouest. Seuls, le massif du Cumberland, le nord de la chaîne pennine, le Dartmoor ont un climat océanique montagnard, caractérisé par de très fortes précipitations (plus de 4 m par an sur les sommets du Cumberland), en partie neigeuses l'hiver, par de très basses températures moyennes (2 °C en hiver, moins de 13 °C en été), par un faible ensoleillement (moins de 1 300 heures par an) et par de violentes rafales de vent. L'excès des pluies, l'insuffisance de l'évaporation, le lessivage des sols qui en résulte ne permettent la croissance que d'organismes peu exigeants tels que les sphaignes, les joncs ; la décomposition de ces plantes donne à la longue une tourbe acide.
Les Midlands sont un milieu plus clément : les températures estivales atteignent 15 °C, l'ensoleillement 1 400 à 1 600 heures par an, la pluviosité est plus modérée (750 mm par an environ).
La façade orientale de l'Angleterre, avec moins de 550 mm de pluies par an, souffre souvent de la sécheresse ; ses étés, assez chauds (17 °C), sont favorables à une bonne maturation des céréales ; le maximum d'été des précipitations, unique en Grande-Bretagne, est déjà un trait continental.
La côte de la Manche enfin, très ensoleillée (parfois plus de 1 800 heures par an), attire touristes et retraités.
2.2. La végétation
La formation végétale dominante de l'Angleterre centrale et orientale était à l'état naturel la chênaie ; sur les sols calcaires secs poussait la frênaie (vallées protégées des Pennines), sur les sols crayeux la hêtraie (Chiltern, Downs) ou la pelouse rase à fétuque. Dans les Fens amphibies, les eaux calcaires issues des plateaux bordiers favorisaient la croissance du roseau et du glaïeul des marais ; leur décomposition donna la tourbe basique noire, de nos jours sol agricole de très haute qualité, mais fragile.
Il subsiste peu de chose de la végétation naturelle, intensément défrichée. Les superficies forestières représentent environ un million d'ha, ce qui est un faible pourcentage du total des terres. La restauration et la végétalisation des anciens sols industriels et miniers (les mines à ciel ouvert étaient très nombreuses) est l'un des objectifs de la Commission forestière britannique.
3. La population et les activités
3.1. L'agriculture
La nature du sol et les conditions climatiques favorables font de l'Angleterre la première région agricole du Royaume-Uni. Les exploitations, de 40 à 50 ha en moyenne, sont fortement mécanisées. Fermiers et propriétaires appliquent des méthodes savantes de rotation des cultures et de sélection du bétail, car agriculture et élevage sont associés (mixed farming). La culture des céréales, associée à celle de la betterave sucrière et des pommes de terre, domine dans les riches terres du Sud et de l'Ouest ; l'Est et le Centre y adjoignent les cultures fourragères (Lancashire, Yorkshire, Fens). Les cultures maraîchères et fruitières sont développées dans le Kent, tandis que les cultures en serres constituent la spécialité du Sussex. Le Kent et le Worcestershire cultivent le houblon. Les Midlands, le Weald et le Somerset se consacrent à l'élevage bovin, alors que les collines sèches des Cotswold, des Chiltern et des Downs sont le domaine des ovins. Néanmoins, le secteur agricole ne représente qu'une faible partie du revenu de l'Angleterre, la primauté restant à l'industrie.
3.2. La modernisation de l'industrie
L'industrie se concentre dans les Pays noirs, jadis spécialisés dans l'extraction de la houille et dans l'industrie textile, en cours de reconversion. Les bassins du Northumberland-Durham et du Yorkshire-Est Midlands, modernisés, fournissent près des deux tiers de la production britannique, brûlés en partie dans les centrales thermiques et dans les cokeries locales. La sidérurgie s'oriente vers la production d'aciers spéciaux à Sheffield, tandis que la métallurgie lourde anime Newcastle ; l'industrie lainière est toujours vivace à Leeds et à Bradford. À l'ouest, le Cumberland a trouvé son salut dans la sidérurgie sur l'eau de Barrow-in-Furness, qui traite du minerai importé. En revanche, la gravité de la crise dans le Lancashire, presque ruiné par la régression de l'industrie cotonnière, a entraîné une diversification industrielle: Liverpool et Manchester ont accueilli industries chimiques, raffineries de pétrole, chaînes de montage d'automobiles et ateliers de confection. Au sud, le bassin des Midlands est le siège de la métallurgie de transformation : automobiles, machines, armement, matériels divers (Birmingham, Coventry). La politique de reconversion s'accompagne d'un remodelage du paysage urbain. Très avancé dans les Midlands, le mouvement gagne les autres Pays noirs.
3.3. De nouveaux centres industriels
Depuis quelques décennies, l'industrie s'implante au cœur même de l'Angleterre verte, au centre du bassin de Londres. Utilisant l'énergie électrique et peu de matières premières mais employant une main-d'œuvre qualifiée, qu'elle attire ainsi dans la région londonienne, elle se consacre aux activités les plus dynamiques : automobile à Oxford, électronique à Cambridge. La spécificité de Londres, la plus grande des métropoles européennes, réside dans l'importance du secteur tertiaire. Son port a perdu une grande partie de son activité au profit de Tilbury, en aval de la capitale, aux installations plus modernes.
4. Les divisions régionales
4.1. Le Nord, au-delà de la Trent
Le Nord rassemble trop de vieilles industries (celles qui firent la prospérité du pays au xixe siècle) et pas assez d’industries récentes et d’emplois tertiaires. Le paysage urbain, souillé par les vestiges industriels et immobiliers du xixe siècle, fait encore souvent figure de conservatoire de l’ère victorienne.
4.2. La péninsule du Sud-Ouest
La péninsule du Sud-Ouest est une région touristique et agricole, mal desservie en moyens de communication modernes, et qui n’a guère d’industries en dehors de Bristol et de ses environs. Elle rappelle un peu la Bretagne, de l’autre côté de la Manche. C’est aussi un massif hercynien d’altitude modérée (rarement plus de 300 m ; le point culminant est à 621 m), formé surtout de schistes et de grès. La moitié est de la péninsule, sculptée dans la couverture sédimentaire secondaire, présente une série d’escarpements en roche dure regardant vers l’ouest et de dépressions en roche tendre, parfois d’altitude très basse (marais du Somerset). Comme en Bretagne, la côte est haute et rocheuse au nord, basse et découpée de rias au sud. L’effilement de la péninsule vers l’ouest, l’encaissement du réseau hydrographique dans le plateau, la longue pénétration des estuaires, la nécessité de contourner les masses granitiques sont autant d’obstacles à la circulation dans le sens est-ouest ; aussi la région a-t-elle longtemps souffert d’isolement. Elle n’a été reliée à Londres par la voie ferrée qu’après 1880. Le paysage est fait de petits champs carrés, enclos de haies épaisses ou, sur les côtes éventées, de murs de pierres sèches ; des chemins creux sinueux les desservent. L’habitat est dispersé en hameaux et en fermes isolées.
Le tourisme est devenu la ressource essentielle des comtés de Cornouailles et du Devon. Tout un chapelet de stations s’égrène de Weston-super-Mare à Lyme Regis : Ilfracombe, Westward Ho, Bude, Newquay, Saint Ives, Penzance, Falmouth, Dartmouth, Teignmouth, Sidmouth. La reine des stations balnéaires est Torquay-Paignton. Le manque de main-d’œuvre estivale dans l’hôtellerie a pour fâcheuse contrepartie un chômage hivernal assez élevé. Les stations les plus réputées (Ilfracombe, Torquay) ont une nombreuse population de retraités. L’intérieur a aussi quelques hauts lieux touristiques, le monastère de Glastonbury, sur une île au milieu des marais, la ville d’eaux de Cheltenham, où vivent de nombreux officiers en retraite, et surtout celle de Bath, la première de Grande-Bretagne, connue des Romains et très fréquentée au xviiie siècle et au xixe siècle.
Le climat océanique a, dans le Sud-Ouest, une nuance méridionale. Certes, les vents sont vifs et les précipitations un peu abondantes (800 mm environ par an sur le plateau, 1 500 mm sur les sommets), mais elles se répartissent assez également entre les saisons. Les étés sont trop frais pour la maturation du blé, d’où la fidélité du Sud-Ouest à la culture du méteil, un mélange d’avoine et d’orge. Mais l’ensoleillement relativement long et la douceur de l’hiver (plus de neuf mois sans gel à l’extrémité de la péninsule) autorisent une saison végétative prolongée. Aussi le Sud-Ouest est-il le royaume de l’herbe.
4.3. L’Est-Anglie et le Lincolnshire
L’Est-Anglie et le Lincolnshire est une région restée très rurale et totalement dépourvue de grande agglomération industrielle. C’est la région la moins peuplée du pays. Cette région est encore moins industrialisée que la péninsule du Sud-Ouest. Mais sa richesse agricole en fait depuis longtemps le grenier de l’Angleterre.
Le relief modéré est l’un des facteurs favorables à l’agriculture. Deux escarpements au regard vers l’ouest, de plus en plus rapprochés vers le nord, en dessinent les traits essentiels ; l’escarpement jurassique s’amincit et s’abaisse vers le nord, jusqu’à ne plus former qu’une mince crête rectiligne haute de 40 à 70 m, mais bien marquée ; l’escarpement de la craie, très net au sud, où il prolonge les Chiltern, et au nord (Lincoln Wolds), où il atteint 167 m, s’abaisse dans l’intervalle et disparaît dans la traversée du Wash ; dans cette partie centrale, il a été probablement défoncé et raclé par le glacier scandinave quaternaire. La moraine de ce glacier recouvre d’un épais manteau la couche de craie doucement inclinée vers la mer du Nord ; près de Cromer, elle a été modelée en une rangée de lourdes collines. Sableuse et meuble à l’ouest et au nord, la moraine de fond devient de plus en plus lourde à mesure qu’on approche de Londres. Son épaisseur, mince à l’ouest, où ses débris grossiers recouvrent à peine la craie du Breckland, donnant des sols très pauvres, augmente progressivement vers l’est, où ses éléments fins, triés par les eaux de fonte, sont particulièrement fertiles entre Cromer et Norwich. Entre les deux escarpements, les argiles jurassiques, creusées par l’érosion, forment une plaine basse, à l’écoulement difficile ; ce sont les Fens, recouverts de vase marine au bord du Wash, de tourbe plus à l’intérieur.
Le drainage des Fens, entrepris en grand au xviie siècle, a eu pour conséquence le tassement de la tourbe et sa combustion par l’oxygène de l’air ; aussi, quelques districts tourbeux sont-ils sous le niveau des hautes mers ; rivières et canaux de drainage s’écoulent entre des levées artificielles, à plusieurs mètres au-dessus de la plaine ; le drainage ne peut se faire qu’à l’aide de pompes, et la côte doit être attentivement protégée par des digues, travail et surveillance onéreux, mais rentables. Les Fens, tant vaseux que tourbeux, sont d’une exceptionnelle fertilité ; malheureusement, la tourbe se consume à un rythme inquiétant ; là où elle a disparu, elle ne découvre qu’un médiocre sous-sol d’argile et de cailloux.
À la haute qualité des sols, sauf au sommet des escarpements et dans le Breckland, où les plantations de conifères ont remplacé la lande primitive, s’ajoute l’avantage d’un climat assez chaud en été et sec (moins de 600 mm de précipitations par an, parfois moins de 550 mm), qui se prête bien à la culture des céréales.
La côte à l’écart des Fens attire les touristes (Skegness, Cromer, Yarmouth, Clacton), de même que les étangs artificiels (broads) du Norfolk.
4.4. Les Midlands
Région centrale de l’Angleterre, les Midlands sont compris entre le pays de Galles, le Nord anglais, l’Est-Anglie et le bassin de Londres. C’est la seule région qui soit dépourvue de façade maritime, et qui ait quelques points situés à plus de 100 km des côtes. Ses ressources naturelles ne la favorisent guère. Autour du massif gallois, qui déborde largement sur les Midlands, autour des pointements de roches anciennes qui percent la couverture sédimentaire et morainique de la plaine centrale, plusieurs gisements houillers ont contribué au développement industriel.
4.5. Le Sud-Est anglais
Le quadrilatère Dorchester-Buckingham-Colchester-Douvres constitue la région métropolitaine par excellence de l’Angleterre, et même de tout le Royaume-Uni, la région la plus peuplée, la plus prospère (le niveau moyen des revenus est plus élevé que partout ailleurs), la mieux pourvue d’emplois industriels et tertiaires.
La côte de la Manche, de Southend-on-Sea à Weymouth, est devenue un parc de villégiature et de tourisme. Les stations les mieux reliées à Londres (Southend-on-Sea, Brighton), ou les villes plus élégantes, Bournemouth, Worthing, Eastbourne, ont une population permanente de retraités riches, qui habitent des villas cossues, de styles variés.
De nombreux ports de voyageurs parsèment la côte : Harwich, Tilbury, Ramsgate, Douvres, Folkestone, Newhaven, Southampton.
Cette côte méridionale est en fait un immense Londres-plage, dont l’activité se conçoit en fonction de la capitale.
Le tunnel sous la Manche a accru encore les privilèges géographiques (échanges économiques, tourisme, etc.) du Sud-Est anglais.
5. Les sites d'Angleterre classés à l'Unesco
Plusieurs dizaines de sites sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco :
– Londres : palais de Westminster et abbaye de Westminster incluant l'église Sainte-Marguerite ;
– Londres : Tour de Londres ;
– Londres : Greenwich ;
– cathédrale et château de Durham ;
– Bath ;
– usines de la vallée de la Derwent ;
– Cantorbéry : cathédrale, abbaye Saint-Augustin et église Saint-Martin ;
– palais de Blenheim ;
– frontières de l’Empire romain ;
– littoral du Dorset et de l'est du Devon ;
– parc de Studley Royal avec les ruines de l'abbaye de Fountains ;
– Stonehenge, Avebury et sites associés ;
– Liverpool : port marchand ;
– Saltaire ;
– jardins botaniques royaux de Kew ;
– gorge d'Ironbridge ;
– paysage minier des Cornouailles et de l’ouest du Devon.
Pour en savoir plus, voir les articles population et activités économiques de la Grande-Bretagne
HISTOIRE
L'Angleterre est aujourd'hui l'une des quatre entités politiques qui, avec l'Écosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord constituent le Royaume Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord depuis la reconnaissance, en 1921 de l'État libre d'Irlande (un temps appelée Eire, puis République d'Irlande) ; au xviie siècle, l'union personnelle des couronnes d'Angleterre et d'Écosse forme la Grande-Bretagne (→ histoire de la Grande-Bretagne).
1. Les Anglo-Saxons (ve-xie siècles)
L'histoire de l'Angleterre commence au ve siècle avec l'installation, dans cette partie de l'île nommée par les Romains Britannia (Bretagne), des Anglo-Saxons. Ceux-ci, refoulant ou assimilant les anciens occupants, colonisent le pays qui leur doit son nom (England, terre des Angles) et s'organisent en petits royaumes rivaux (→ Kent, Essex, Wessex, Sussex, Northumbrie, Mercie, East Anglia).
Le Wessex domine le pays à partir du ixe siècle et connaît la prospérité sous les règnes d'Alfred le Grand (871-899) et de ses successeurs (ixe-xie siècles).
L'introduction du christianisme en Angleterre (viie siècle) avait rendu possible l'essor et le rayonnement de la civilisation anglo-saxonne, dont les deux métropoles religieuses, York et Canterbury, et de nombreux monastères ont assuré la pérennité. Mais les Danois, qui ont envahi l'île au ixe siècle et se sont installés dans le Danelaw, conquièrent le pays au xie siècle.
2. L'Angleterre médiévale (xie-xvie siècles)
Cependant, leur implantation reste superficielle. Aussi, après la mort de Knud le Grand (1035), la dynastie anglo-saxonne est-elle restaurée par Édouard le Confesseur.
Celui-ci était lié aux Normands, et le principe de la légitimité royale ayant été remis en cause par son successeur Harold II, le duc de Normandie, Guillaume, conquiert l'Angleterre (bataille d'Hastings, 14 octobre 1066). Il est aussitôt couronné roi (→ Guillaume Ier le Conquérant).
Ses fils et successeurs se livrent de terribles luttes, mais Henri Ier Beauclerc poursuit l'œuvre unificatrice et administrative de son père.
3. L'empire Plantagenêt
À sa mort, toutefois, la guerre civile éclate. Henri II Plantagenêt, en épousant Aliénor d'Aquitaine, devient le maître du vaste empire anglo-angevin, qui s'étend à la fois sur la France, où le roi doit se défendre contre les rois capétiens, et sur l'Angleterre, où il doit réduire une féodalité turbulente et se heurte à l'opposition de Thomas Becket.
La présence fréquente des Plantagenêts en France et l'incapacité des successeurs d'Henri (→ Richard Cœur de Lion [1189-1199], Jean sans Terre [1199-1216], Henri III [1216-1272]) à résister à la poussée de l'aristocratie donnent à celle-ci un pouvoir qui s'incarne dans le Parlement ; l'emprise de l'aristocratie sur les paysans s'accroît, réduisant ceux-ci à la servitude et faisant des « manoirs », en même temps que d'importants foyers d'exploitation agricole, des centres judiciaires locaux.
Le règne d'Édouard Ier (1272-1307) marque le retour à un certain équilibre. Il conquiert le pays de Galles. Mais Édouard II (1307-1327) échoue, lui, dans la conquête de l'Écosse.
4. Des Plantagenêts aux Lancastres
Sous les règnes d'Édouard III (1327-1377) et de Richard II (1377-1399) puis des Lancastres Henri IV (1399-1413), Henri V (1413-1422), Henri VI (1422-1461), l'Angleterre s'épuise dans la guerre contre les Valois qui règnent en France (→ guerre de Cent Ans) cependant que la crise monétaire et économique, les épidémies et les famines affectent la population.
À la faveur de la faiblesse des Lancastres se manifestent les ambitions nobiliaires qui provoquent la guerre des Deux-Roses (1450-1485), opposant la famille des Lancastres à celle des York.
Cependant, Édouard IV (1461-1483) achève la guerre de Cent Ans (1475), mais son œuvre de rétablissement de l'ordre intérieur est ruinée par Richard III (1483-1485).
5. L'avènement des Tudors et la naissance de l'Angleterre moderne (xve-xvie siècles)
L'avènement d'Henri VII Tudor (1485-1509) rend à l'Angleterre la prospérité et l'équilibre. La politique intérieure du souverain, fondée sur l'accord avec le Parlement et la noblesse, et une diplomatie prestigieuse, qui profite de la rivalité entre la France et les Habsbourg, sont poursuivies, avec plus d'éclat encore par Henri VIII (1509-1547), malgré les conséquences du schisme religieux (pour pouvoir divorcer, Henri VIII a rompu avec la papauté et fait passer l'Église d'Angleterre sous l'autorité royale [→ anglicanisme]).
Sous le règne d'Édouard VI (1547-1553), l'Église évolue vers le protestantisme. Elle est ramenée, non sans troubles, vers le catholicisme par Marie Ire Tudor (1553-1558), mais Élisabeth Ire (1558-1603) restaure l'Église nationale. Celle-ci, mise au service de la monarchie, renforce l'unité du pays.
L'Angleterre moderne, favorisée par l'extension de l'élevage, qu'accompagne le mouvement des enclosures (« clôture des champs »), naît alors, à la fois précapitaliste et maritime.
En 1603, à la mort d'Élisabeth, sans enfant pour lui succéder, le trône revient à Jacques VI Stuart, roi d'Écosse, qui devient Jacques Ier d'Angleterre ; ainsi est constituée, en fait, la Grande-Bretagne ; l'union des deux royaumes sera achevée par l'Acte de 1707 (→ Actes d'union).
Pour en savoir plus, voir les articles histoire de la Grande-Bretagne, Tudor.
ART ET LITTÉRATURE
Quant à la littérature et à l'art anglais, leur histoire s'inscrit dans l'ensemble des productions culturelles britanniques.
Pour en savoir plus, voir les articles littérature britannique, art et architecture de la Grande-Bretagne.