Richard Ier Cœur de Lion
(Oxford 1157-Châlus, France, 1199), roi d'Angleterre (1189-1199), troisième fils d'Henri II.
1. Un chevalier aquitain
Investi du duché d'Aquitaine dès 1168, il sera plus un chevalier aquitain qu'un roi anglais. Malgré l'indépendance dont il jouit, il se joint à la révolte de ses frères en 1173. Vaincu, mais pardonné, il est réinstallé dans son duché, où il écrase en 1175 une terrible révolte et oblige le comte de Toulouse à lui prêter hommage. Sa puissance croissante lui vaut de soutenir plusieurs guerres contre ses frères. Richard cherche alors l'appui du roi de France, Philippe II Auguste, avec lequel il s'allie contre son père en 1188. Henri II, vaincu, doit accepter les conditions du fils rebelle et meurt peu après (1189).
2. Les aventures orientales
Devenu roi, ses aînés étant morts, Richard renonce immédiatement à l'alliance française. Il se croise en 1190. Il s'arrête longuement en Sicile, puis va conquérir Chypre. Il ne débarque qu'en 1191 en Palestine, où il s'empare de Saint-Jean-d'Acre. Sa bravoure et ses talents militaires lui font remporter de brillants succès ; mais son arrogance lui vaut plus d'un ennemi. Ses rapports avec Philippe Auguste, également en Terre sainte, deviennent rapidement si tendus que le roi de France s'en retourne à la première occasion, et, sitôt rentré, se met en relation avec Jean sans Terre, frère et rival de Richard. Ayant eu vent des intrigues qui visaient à entamer son domaine, Richard conclut un accord avec Saladin et quitte la Palestine en 1192.
3. Harcelé par ses ennemis
Mais il a des ennemis sur toutes les routes possibles de retour. Traversant l'Autriche, il est fait prisonnier par le duc Léopold. L'empereur Henri VI, qui a aussi des griefs contre lui, se le fait livrer par son vassal en 1193, et ne le relâche qu'après lui avoir fait prêter hommage et promettre une énorme rançon. Richard n'est de retour qu'en 1194. Abandonnant à Hubert Walter le gouvernement de l'Angleterre, il entreprend de récupérer ce que Philippe Auguste lui a pris sur le continent, et fait construire la forteresse du Château-Gaillard aux Andelys (vers 1196). Il prouve encore son écrasante supériorité militaire, mais il est de plus en plus limité par ses difficultés financières. En 1199, des prétentions sur un hypothétique trésor l'entraînent en Limousin. Là, en assiégeant le château de Châlus, il reçoit une blessure mortelle. Ce brillant guerrier avait été un poète estimable (sa Rotrouenge du captif est célèbre).
Pour en savoir plus, voir les articles Angleterre, croisades, Plantagenêt.