Habsbourg
Maison qui régna sur le Saint Empire romain germanique (1273-1308 ; 1438-1740 ; 1765-1806), sur l'Autriche (1278-1918), sur l'Espagne (1516-1700) et sur la Bohême et la Hongrie (1526-1918).
1. Les origines
Elle n'apparaît de façon certaine qu'au xe siècle avec Gontran, châtelain d'Altenburg, et c'est au xie siècle que Werner II prend le nom de son château d'Argovie (Habichtsburg, « château des autours »). Peu à peu, la famille agrandit ses possessions de Suisse (acquisition de Lucerne, de la Haute-Alsace, de Zurich) et sa puissance est déjà bien établie en Souabe lorsque Rodolphe Ier est élu roi des Romains (1273). Ce n'est cependant qu'après sa victoire du Marchfeld (1278) et l'acquisition de l'Autriche, de la Carniole et de la Styrie que les Habsbourg pourront s'enraciner dans ces régions qui leur vaudront le nom de maison d'Autriche, alors qu'ils seront progressivement chassés de leurs possessions primitives par la révolte de leurs sujets suisses.
La puissance de la famille est longtemps menacée par les partages successoraux (séparation des branches Léopoldine et Albertine en 1379, nouveau partage en 1395), mais l'empereur Frédéric III a la chance de voir s'éteindre les branches collatérales.
2. Une suite de mariages heureux
C'est au xve siècle que commence pour eux la suite de mariages heureux (« Tu, felix Austria, nube »), qui agrandissent démesurément leurs domaines : mariage de Maximilien avec Marie de Bourgogne, qui amène les Pays-Bas et la Franche-Comté (1477) ; de Philippe le Beau et Jeanne la Folle, héritière de Castille et d'Aragon (1496) ; de Ferdinand avec Anne, héritière de Bohême et de Hongrie (1521).
3. Division en deux branches
C'est avec Charles Quint et son frère Ferdinand Ier l'apogée de la famille, qui perd ensuite son unité : la branche aînée, avec Philippe II, règne sur l'ensemble des domaines espagnols, tandis que la branche cadette se contente de l'Alsace, des domaines autrichiens et allemands des royaumes de Bohême et de Hongrie, mais conservera, sauf entre 1740 et 1745, la couronne impériale.
Après la guerre de Trente Ans, la puissance des Habsbourg de Vienne connaît une éclipse, mais après l'extinction de la branche aînée (1700), ils peuvent récupérer le Milanais, les Pays-Bas, Naples et la Sicile, pendant que la reconquête de la Hongrie sur les Turcs s'achève.
4. La maison de Habsbourg-Lorraine
La disposition Léopoldine (1703) et surtout la Pragmatique Sanction de 1713 assurent l'indivisibilité des États héréditaires, qui comprennent maintenant la Bohême et la Hongrie. Pourtant, la mort de Charles VI (1740) entraîne une grave crise qui risque de tout remettre en question, mais sa fille, Marie-Thérèse ne perd finalement que la Silésie. Par son mariage, la dynastie devient maison de Habsbourg-Lorraine (1736) et sort renforcée de la période révolutionnaire.
5. La chute des Habsbourg
Prévoyant la fin du Saint Empire, François II s'est proclamé « empereur d'Autriche » sous le nom de François Ier, et si les Pays-Bas sont perdus, sa position se consolide en Italie, où plusieurs Habsbourg reçoivent des principautés.
Chassé d'Italie (1859) puis d'Allemagne (1866), François-Joseph prend le titre d'« empereur et roi » l'année suivante et cherche des compensations dans les Balkans. C'est cette politique qui entraîne la chute de la dynastie. En 1918, le dernier empereur doit quitter ses États. Le chef de la famille est son fils, Otto.
Pour en savoir plus, voir les articles histoire de l'Espagne, Saint Empire romain germanique, histoire de l'Autriche.