Selon la Lettre de la robotique, la première prévision des ventes robotiques aux États-Unis pour 1984 atteindra 375 millions de dollars avec le score suivant : General Motors, associé à Fanuc (18,7 % du marché) ; Cincinnati Milacron (15 %) ; Westinghouse-Unimation (3,6 %) ; De Vilbiss, spécialisé en robot de peinture (6,4 %) ; le suédois Aséa (5,3 %) ; IBM (4,8 %) ; General Electric (4,4 %).

Enfin, selon l'OCDE, les projets robotiques de General Motors laissent rêveurs : dès l'an prochain, la firme devrait disposer de 5 000 robots, pour atteindre 14 000 en 1990, dont 5 000 pour l'assemblage-soudage, 4 000 pour la manutention et un millier pour la peinture. Conséquence : 28 000 emplois seraient supprimés.

Vers l'intégration des technologies

Après la liaison avec la CAO, l'intégration des techniques se poursuit autour de la robotique, notamment avec la visionique, nouveau concept qui regroupe les techniques de vision artificielle. On a pu en juger en juin à Paris à l'exposition Productique 84, à Détroit à Robot VIII et en septembre à l'IMTS de Chicago.

General Electric a présenté à cette dernière exposition une démonstration de montage de moteurs de machines à laver avec cinq robots et trois systèmes de vision.

En vision artificielle, la France s'est distinguée en présentant au SICOB la plus petite caméra du monde. Elle a été étudiée au CNRS de Toulouse pour être placée directement dans la pince du robot. Elle intègre deux circuits électroniques, un CCD pour la vision de 288 × 108 pixels et enfin un pour le traitement des signaux vidéo : elle mesure 36 × 36 × 25 mm et pèse 75 g. Parmi les autres applications envisagées par Systèmes Sud, société qui industrialise cette caméra, la surveillance électronique des véhicules et les rétroviseurs pour camions. Autre tendance remarquée, cette année : l'association du robot et de l'outil laser pour le découpage, le perçage ou le soudage des matériaux. À Détroit et à Chicago, Aséa et Cincinnati ont présenté des robots équipés d'une tête laser CO2 de 1,5 kW de Spectra Physics avec guidage du faisceau par un tube articulé avec des miroirs et prismes appelé Laserflex. General Electric étudie le transfert du faisceau laser par fibre optique : des puissances de 400 W en laser impulsionnel Yag ont été transmises sur une fibre monomode d'origine française Quartz et Silice. Cette technique pourrait permettre l'installation d'ateliers laser avec distribution du faisceau aux diverses machines. On sait que de grands projets de ce type sont à l'étude au Japon.

Claude Gelé

Informatique

L'explosion des micros

Elles prolifèrent ces petites machines à la vitesse des champignons. Elles s'infiltrent partout, à la maison, à l'école, dans les boutiques, le cabinet du dentiste ou celui du médecin ; elles font la joie des adolescents qui, en quelques heures, savent les manier comme de vrais professionnels.

Chaque année, elles deviennent plus performantes, plus compactes, plus rapides et moins coûteuses. Hier, elles ne savaient qu'afficher des textes sur un écran. Aujourd'hui, elles parlent et dessinent en couleur avec talent. Leur gamme de prix, de moins de 1 000 F à plusieurs dizaines de milliers de F, est extrêmement vaste ; leurs performances aussi. Certaines s'adressent aux néophytes, qui veulent se familiariser avec l'informatique, d'autres aux professionnels, qui les utilisent quotidiennement.

L'engouement

Les preuves de leur popularité croissante : les salons qui leur sont consacrés et les stages d'initiation à la micro-informatique se multiplient. Ainsi, cette année a vu la naissance du Spécial Sicob qui eut lieu à Paris au mois de mai ; transfuge du Sicob, la grande foire annuelle des ordinateurs, ce Salon, entièrement dédié à la micro-informatique, a réuni 510 exposants. Il rivalisait ainsi avec Micro-Expo, vieille de plusieurs années, qui s'est tenue à la même époque et dans la même ville. Micro-Expo regroupait quelque 200 exposants et a attiré des dizaines de milliers de visiteurs.

Durant les vacances, des dizaines d'organisations ont mis au point des stages d'informatique pour les enfants, les adolescents et les adultes. De la pointe de la Bretagne aux rivages de la Méditerranée, des Alpes au Pays basque, pas une région de France n'échappe au phénomène micro. En 1984, plus de 70 organismes proposent, sur notre territoire, des stages d'initiation aux langages et au maniement des petits ordinateurs familiaux.

À tout faire

Comme au fil des ans, les micros tiennent de moins en moins de place, comme ils se faufilent là où on ne les attendait guère, on retrouve des micro-ordinateurs dans les voitures, dans les avions et dans les bateaux. C'est ainsi que, dans la course Paris-Dakar, chacune des huit voitures médicales étaient équipées d'un microordinateur Kaypro. Dans leur mémoire, les dossiers médicaux des 1 000 participants à la course. En cas d'accidents, il suffisait d'appuyer sur quelques touches pour connaître toute l'histoire médicale de la victime. Deux autres machines, qui voyageaient dans l'avion radio, centralisaient les événements de la journée et suivaient l'état de santé des blessés. Après 12 000 km de pistes, les huit ordinateurs sont sortis indemnes de l'épreuve. Si Patrick Fourticq a gagné la Transafricaine (course d'avion de 7 000 km reliant Paris à Libreville), c'est sans doute grâce à deux micros, un TRS 80 et un calculateur de poche, le PC 1500 de Sharp.