La première des deux machines a aidé le pilote à choisir l'appareil le mieux adapté à la course ; le second, grâce à un programme très simple, calcula les meilleures vitesses et les meilleures altitudes à prendre.
Enfin, l'ordinateur était à la barre lors de la dernière course Transatlantique : le skipper de Charente-Maritime a largement utilisé ses services pour choisir les meilleures routes à suivre. Et le catamaran termina la course en deuxième position.
La souris d'Apple
Cette année encore, tout comme l'année passée, une quarantaine de nouvelles machines sont apparues sur le marché. Parmi elles quelques vedettes : le Macintosh d'abord, annoncé le 24 janvier et lancé à grand renfort de publicité. Le nouveau venu de la société Apple pèse tout juste 9 kg, écran compris ; il se range, avec son imprimante, dans un sac de voyage. La grande originalité de ce micro, c'est sa souris, cette petite boîte montée sur une grosse bille d'acier, munie d'une touche unique, connectée par un fin cordon ombilical au cœur de la machine. En glissant sur le plan de la table ou du bureau, la souris entraîne dans sa course un curseur qui se déplace de façon homologue sur l'écran de l'ordinateur. Son clavier est simplifié à l'extrême, toutes les tâches que la machine peut effectuer s'inscrivent en clair sur son écran ; il suffit d'aller pointer le curseur sur la tâche (effacer ou ajouter du texte, copier, etc.) que l'on veut effectuer et d'appuyer sur la souris pour que le travail s'exécute. Autres particularités : sa toute petite disquette de 10 cm de côté à peine et l'excellente qualité de ses dessins et de son écriture. Un seul inconvénient : le Macintosh ne peut pas dialoguer avec les autres ordinateurs, même ceux de chez Apple. Son prix avec un programme d'application : 25 000 F.
Les stars
1984 aura été une bonne année chez Apple. En effet, outre le Macintosh la société a annoncé l'Apple IIc, digne descendant de la fameuse lignée des Apple II, l'une des gammes d'ordinateurs personnels les plus populaires. L'Apple IIc est portable et pèse moins de 3 kg ; il se connecte sur une télévision, peut avaler les programmes de tous ses frères. Moins maniable et moins performant que le Macintosh, avec un graphisme plus grossier, coûte deux fois moins cher.
Une autre star de la micro 84 fut la machine annoncée par la firme britannique Sinclair. N'oublions pas que cette société est la mère du ZX 81 et du Spectrum, deux petits ordinateurs familiaux qui connurent un succès foudroyant parmi les jeunes et les hobbistes.
Avec son dernier-né, le QL (Quantum Leap), qui fut annoncé en France en février, Sinclair vise à la fois le marché professionnel et le marché familial. Ce micro se branche sur l'écran d'un téléviseur. Bâti autour d'un nouveau microprocesseur très performant, il travaille en 4 ou 8 couleurs et possède une mémoire extensible (jusqu'à 640 Koctets). La machine est livrée avec 4 programmes de travail (traitement de texte, gestion, graphiques et bases de données). Son prix, 5 500 F, défie toute concurrence. Mais, à y regarder de plus près, le QL apparaît comme une machine bâtarde mal adaptée au marché des fanatiques de la micro, car son microprocesseur est compliqué et rend délicate l'écriture de nouveaux programmes ; de plus, le QL aura probablement du mal à s'insérer dans une entreprise, car il ne peut dialoguer avec aucun ordinateur, excepté bien sûr un autre QL. Néanmoins, le prix de la machine est si compétitif qu'il attirera peut-être de nouveaux utilisateurs (toutes petites entreprises, boutiques, professions libérales, journalistes, etc.), encore peu touchés par l'explosion de la micro-informatique.
La percée d'IBM
Notons, encore, la venue remarquée de deux petits français, le M05 et le T07-70 de Thomson, qui se rangent dans la catégorie des petits ordinateurs familiaux. Leurs prix respectifs : 2 400 F et 4 000 F. À l'autre extrémité de la gamme, vers les micros professionnels, 1984 a vu l'entrée sur le marché français d'un produit de luxe, véritable Rolls Royce dans le monde des ordinateurs personnels : le Grid Compass. Il s'agit là d'une bien belle machine, aux lignes parfaites, à l'écran extraplat utilisant une nouvelle technologie, l'électroluminescence. Peu encombrante, elle est évidemment portable et pèse moins de 5 kg avec son écran. Le prix de cette petite merveille réservée sans doute aux P-DG : environ 80 000 F.