À la suite de consultations avec divers États arabes, le roi Hussein renonce formellement à ses droits sur la partie occidentale de son royaume, conquise par les Israéliens en 1967. Dans une déclaration solennelle radiotélévisée le 1er mai, il proclame qu'il reconnaît désormais l'OLP comme le seul représentant légitime du peuple palestinien, ajoutant que la centrale des fedayin pourrait (si tel est le désir des autres pays arabes) aller à la conférence de Genève pour récupérer la Cisjordanie, Gaza et le secteur oriental de Jérusalem. Le souverain se déclare néanmoins prêt à négocier un dégagement militaire le long du Jourdain, analogue à ceux de l'Égypte et de la Syrie.

Le 12 mai, le Premier ministre Zeid Rifaï révèle, au cours d'une conférence de presse, qu'il avait rejeté une offre de Jérusalem aux termes de laquelle la Cisjordanie serait restituée à l'administration jordanienne, moyennant quoi Israël conserverait des bases militaires sur le Jourdain. Zeid Rifaï précise que son gouvernement n'accepterait rien de moins que l'évacuation de tous les territoires occupés, y compris le secteur oriental de Jérusalem.

Le gouvernement d'Amman a ainsi durci les positions qui furent les siennes avant la guerre d'octobre.

Koweït

Koweït. 910 000. 56. 9,8 %.
Économie. PNB (69) 4 189. Énerg. (*71) : 7 888.
Transports. (70) : *120 700 + 40 400.  : 656 000 tjb. (*71) : 617 M pass./km.
Information. (71) : 5 quotidiens ; tirage global : 40 000. (71) : *110 000. (71) : *120 000. (70) : 11 300 fauteuils ; fréquentation : 3,8 M. (71) : 68 000.
Santé. (71) : 744. Mté inf. (70) : 39.
Éducation. (69). Prim. : 54 418. Sec. et techn. : 60 985. Sup. : 1 713.
Institutions. Émirat indépendant. Pleine souveraineté reconnue par la Grande-Bretagne le 19 juin 1961. Souverain : émir el-Sabah. Premier ministre : émir Jaber el-Ahmed.

Nationalisation

Les effets de la guerre d'octobre permettent au Koweït de s'assurer le contrôle de ses ressources pétrolières. Le gouvernement du cheikh Sabah, qui entame en juillet 1973 des négociations avec les représentants de la Kuwait Oil Company (appartenant conjointement à la British Petroleum et à la Golf Oil), espérait porter de 25 % à 51 % ses intérêts dans la compagnie. Les tractations aboutissent le 29 janvier à un accord, aux termes duquel la principauté obtient une participation de 60 %, laquelle devrait s'élever à 80 % avant 1982.

Une majorité de députés au Parlement s'oppose à l'accord. Elle souhaite la nationalisation de la Kuwait Oil Company ou, pour le moins, des conditions financières plus favorables. À la suite de divers remaniements donnant satisfaction aux parlementaires, ces derniers ratifient le contrat le 14 mai par 33 voix contre 2 et 19 abstentions, 8 députés n'ayant pas participé au scrutin.

Après avoir pratiqué les restrictions pétrolières décrétées par les pays arabes producteurs en guise de pression sur les États amis d'Israël, le gouvernement décide de maintenir le plafond de la production, fixé avant la guerre d'octobre, à savoir 3 millions de barils par jour. La principauté tient à ne pas accroître indûment ses liquidités monétaires, qui dépassent déjà largement ses besoins. De 1,5 milliard de dollars en 1972, son pactole pétrolier devait atteindre en 1974 quelque 10 milliards.

« Nous ne voulons pas de dollars qui se déprécient de 20 % l'an », a déclaré Abdel Rahman Atiqi, le ministre du Pétrole, avant d'ajouter : « Si le monde désire que nous produisions davantage, alors nous devons recevoir en compensation des avoirs productifs. »

Investissements

Pour préserver son patrimoine, le Koweït intensifie ses investissements à l'étranger. Il est décidé, le 16 mars, à accroître le capital du fonds de développement économique de 4 à 20 milliards de francs environ, montant qui servirait à réaliser des projets non seulement dans les États arabes (auxquels le fonds était initialement destiné), mais aussi dans d'autres pays en voie de développement. La principauté, d'autre part, s'assure une part (valant 60 millions de dollars) dans la société qui exploitera l'oléoduc Suez-Alexandrie.