Et il constitue un gouvernement dont, pour la première fois, est éliminée la vieille garde des dirigeants historiques. Gouvernement provisoire guetté par deux nouvelles secousses. D'abord la publication de la fin du rapport Agranath, portant sur la guerre elle-même et les deux semaines qui l'ont précédée. D'autres têtes risquent de tomber.

Alors seulement les survivants pourront affronter, à l'automne sans doute, les élections anticipées que beaucoup réclament. Elles peuvent clarifier la profonde mutation politique en cours. Surtout si la réforme électorale indispensable en finit avec la dictature de l'appareil des partis. Une crainte pour les colombes : l'arrivée au pouvoir des faucons de la droite nationaliste bloquerait la marche sinueuse vers la paix amorcée depuis quelques mois.

Quoi qu'il arrive, dans la vie politique israélienne rien ne se passera plus comme avant la guerre du Kippour. Symbole d'une page définitivement tournée : quelques semaines après cette guerre, le vieux lion David Ben Gourion est mort, à 87 ans, et enterré, selon son vœu, à Sdé-Boker, en plein désert du Néguev.

Japon

Tokyo. 106 960 000. 289. 1,1 %.
Économie. PNB (71) 2 189. Production (71) : G 224 + A *116 + I 270. Énerg. (*71) : 3 267. C.E. (71) : 10 %.
Transports. (*71) : 286 788 M pass./km, 62 185 M t/km. (*71) : 10 572 000 + 9 097 000.  : 34 929 000 tjb. (*71) : 6 964 M pass./km.
Information. (71) : 170 quotidiens ; tirage global : 53 402 000. (71) : *60 000 000. (71) : 23 281 000. (71) : 1 278 800 fauteuils ; fréquentation : 220 M. (71) : 29 828 000.
Santé. (69) : 113 857. Mté inf. (71) : 12.
Éducation. (69). Prim. : 9 403 193. Sec. et techn. : 9 233 147. Sup. : 1 631 319.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1947. Souverain : Hiro-Hito ; succède à son père Yoshi-Hito en 1926. Premier ministre : Kakuei Tanaka ; réélu le 22 décembre 1972.

Remise en question du miracle économique

La crise de l'énergie atteint le Japon de plein fouet. Le pays, surindustrialisé, possède en effet la plus dépendante des économies développées à l'égard des hydrocarbures. Le sous-sol fournit du charbon (mais en quantités déjà insuffisantes pour satisfaire les seules aciéries), le potentiel hydroélectrique est bien mis en valeur, mais depuis longtemps la poursuite du miracle économique japonais est conditionnée (en partie) par les achats d'un pétrole brut inexistant dans l'archipel nippon.

Les quatre cinquièmes, au moins, de l'énergie consommée sont d'origine étrangère, provenant pour la plus grande partie du Moyen-Orient arabe.

Restrictions

Le spectre de la pénurie, entraînant à relativement court terme une paralysie de l'appareil économique, est même apparu en octobre 1973, avec un début d'embargo tenant à une position diplomatique jugée trop favorable à Israël par les dirigeants arabes de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole). Il est écarté, d'abord avec une plus grande « compréhension » du gouvernement japonais à l'égard du problème palestinien, puis avec l'arrêt de la décroissance volontaire de la production précédant la reprise de l'augmentation des quantités extraites dans et autour du golfe Persique.

Mais la crise énergétique, ici comme en Europe occidentale, n'est pas un avertissement sans frais. La note à payer, consécutive aux relèvements successifs des prix du brut, est lourde, à tel point qu'elle entraîne une révision déchirante des objectifs, fortement expansionnistes, de l'économie.

L'accent a été mis sur une réduction ou du moins un arrêt de la progression continue de la consommation énergétique, entraînant naturellement un ralentissement de la croissance de la production (qui, en volume, a encore dépassé 10 % en 1972 et 1973) qui pourrait, selon certains experts, être nulle, ou presque, en 1974. Plusieurs industries particulièrement développées dans le pays sont sévèrement touchées. À la fin de novembre 1973, la pétrochimie voit ses livraisons réduites de 20 % environ, en même temps que le prix de sa principale matière première, le naphta, augmenté de moitié.