En mai 1974, le GRP ouvre une mission à Paris avec l'accord du gouvernement français et en dépit de l'opposition de Saigon, irrité de voir le Front gagner peu à peu une influence mondiale.

Les accords de Paris et ceux de juin 1973 ont mis fin à un conflit international. Mais, aucun mécanisme contraignant n'ayant été mis en œuvre pour aboutir à la confrontation politique, tous les éléments du conflit demeurent. Fin juin 1974, en dehors des parties directement intéressées, les signataires de l'acte final de la conférence de Paris n'envisagent le problème vietnamien que comme une affaire intérieure d'un pays étranger.

Yémen du sud

Al-Cha'ab. 1 510 000. 5. 3 %.
Économie. PNB (63) 193. Énerg. (*71) : 639.
Transports. (*71) : 13 000 + 3 900.
Information. (71) : *30 000. (71) : 20 000 fauteuils ; fréquentation : 3,5 M. (71) : 10 000.
Santé. (66) : *117.
Éducation. (69). Prim. : 104 708. Sec. et techn. : 13 050.
Institutions. (République démocratique et populaire). État indépendant le 30 novembre 1967. Constitution de 1970. Président du Conseil présidentiel : Salem al-Robaya, succède à Qahtan el-Chaabi, démissionnaire. Premier ministre : Ali Nasser Hassania.

Prudence

Si la conjoncture économique demeure toujours préoccupante, encore que la perspective de la réouverture du canal de Suez et la réactivation du port d'Aden permettent d'envisager l'avenir avec confiance, la situation politique paraît s'assainir. Le régime n'affronte plus les complots et les attentats qu'il avait connus en 1972 et au début de 1973. L'accord d'unité conclu avec la République arabe du Yémen, en novembre 1972, contribue sans doute à réduire le dynamisme d'une opposition qui tirait sa force du soutien des tribus nordistes. Ces dernières ainsi que l'Arabie Saoudite évitent de susciter des incidents de frontières.

Le gouvernement d'Aden, qui poursuit son aide aux maquis du Dhofar, province du sultanat limitrophe d'Oman, s'inquiète cependant de l'intervention de l'armée iranienne aux côtés des troupes du sultan.

Le 31 décembre, le ministre de l'Information dénonce « l'agression iranienne » et ajoute que celle-ci fait partie d'une « série de complots tramés par l'impérialisme ».

De toute évidence, le gouvernement d'Aden, dont la prudence s'est accrue, cherche à éviter tout conflit. Il ne participe en aucune manière à l'effort de guerre arabe lors des hostilités déclenchées en octobre contre Israël. Il demeure étranger au blocus de Bab-el-Mandeb, entrepris, à son insu semble-t-il, par les forces navales égyptiennes. La République démocratique du Yémen, cependant, réaffirme officiellement, le 26 octobre, sa souveraineté exclusive sur le détroit et rejette d'avance tout contrôle international. Le régime d'Aden, enfin, assouplit son attitude dans le conflit israélo-arabe, et soutient l'action diplomatique de l'Égypte et de la Syrie en vue d'un règlement pacifique avec l'État juif.

République Arabe du Yémen

Sanaa. 6 060 000. 31. 2,7 %.
Économie. PNB (63) 53. Énerg. (*71) : 14.
Information. (71) : 5 000.
Santé. (66) : 82.
Éducation. Prim. : (69) 72 107. Sec. et techn. : (70) *9 600.
Institutions. (République arabe du Yémen.) République, proclamée le 26 septembre 1962. Constitution du 28 décembre 1970. Un coup d'État militaire renverse, le 13 juin 1974, la direction collégiale du Conseil républicain présidé par Abdel Rahman Iriani. Le Parlement et le parti unique sont dissous. Un Conseil de commandement, présidé par le colonel Ibrahim Mohamed al-Hamidi, détient tous les pouvoirs. Premier ministre : Mohsen el-Ayni.

Coup d'état

Un Conseil de commandement, désigné par les forces armées, assume tous les pouvoirs à Sanaa le 13 juin 1974. Un communiqué indique que cette mesure a été rendue inéluctable par la démission du Conseil républicain (présidence collégiale de l'État, composée de trois membres et dont le chef est le cadi Abdel Rahman Iriani) ainsi que du président du Conseil consultatif (Parlement), le cheikh Abdallah el-Ahmar.

Objectifs

La junte, dirigée par le colonel Ibrahim Hamidi, chef de l'état-major adjoint, décrète le couvre-feu, interrompt toutes les communications avec l'étranger, dissout le haut commandement général des forces armées, ainsi que l'Union nationale (le parti unique), suspend le Conseil consultatif ainsi que la Constitution. Les objectifs du nouveau régime, définis dans diverses proclamations, sont de mettre fin à la corruption et à l'injustice, d'établir une administration efficace, de réformer les institutions de l'État, en réduisant la décentralisation, jugée excessive et préjudiciable à la bonne marche des affaires.