Ali Bhutto, en novembre 1973, s'en prend violemment aux pays étrangers qui menacent l'intégrité du pays. Au même moment, il réveille la question du Cachemire, pour bien montrer à l'Inde, qui, comme l'URSS, manifeste sa sympathie à Kaboul, que chacun peut avoir son Baloutchistan. En revanche, le chah d'Iran, à plusieurs reprises, affirme qu'il ne laissera pas démembrer le Pakistan, son allié. Il redoute que les Bacouches d'Iran joignent leur agitation à ceux du Pakistan.

Le Sud-Baloutchistan devient, en tout cas, le verrou oriental du golfe Persique. Des travaux gigantesques sont menés par les Iraniens pour faire de Chah Bahar, à la frontière, la plus grande base militaire et navale de l'océan Indien. On trouve en permanence des « conseillers » iraniens à Quetta, la capitale du Baloutchistan, et une partie de la force aérienne pakistanaise est repliée sur des aérodromes iraniens, prête à intervenir du golfe au sous-continent. Ali Bhutto (« vassal de l'Iran », clame l'opposition) ne lésine pas sur l'alliance avec son grand voisin.

Philippines

Quezon City. 39 040 000. 129. 3 %.
Économie. PNB (70) 257. Production : G (70) 138 + A (*71) 128 + I (70) 150. Énerg. (*71) : 298. C.E. (70) : 8 %.
Transports. (*71) : 699 M pass./km, 83 M t/km. (*71) : 285 100 + 182 300.  : 925 000 tjb. (*71) : 685 M pass./km.
Information. (71) : 18 quotidiens ; tirage global : 785 000. (68) : *1 633 000. (71) : *421 000. (71) : 351 000.
Santé. (69) : 3 635. Mté inf. (70) : 60.
Éducation. Prim. : (67) 6 406 826. Sec. et techn. : (68) 1 502 346. Sup. : (68) 627 104.
Institutions. République indépendante le 4 juillet 1946. Constitution du 17 janvier 1973 (remplace la Constitution de 1935), approuvée par référendum le 28 juillet 1973 ; la nouvelle Constitution autorise le chef de l'État à rester « indéfiniment » en fonctions. Président et chef de l'exécutif : Fernando Marcos, élu le 9 novembre 1965 ; succède à Diosdado Macapagal.

Qatar

Duka. 80 000. 4. 5 %.
Économie. Énerg. (*71) : 2 025.
Information. (69) : 3 300 fauteuils ; fréquentation : 0,5 M. (71) : 12 000.
Santé. (71) : 78.
Éducation. (69). Prim. : 13 665. Sec. et techn. : 3 558.
Institutions. État indépendant le 1er septembre 1971. Constitution provisoire d'avril 1970. Chef de l'État : le cheikh Khalifa ibn Hamad, qui dépose son cousin, le cheikh Ahmed ben Ali al-Thani le 22 février 1972.

Prospérité

Suivant l'exemple d'autres producteurs de brut dans le golfe Persique, la principauté obtient, en février, à la suite de longues négociations, le rachat de 60 % des parts des principales sociétés pétrolières opérant sur son territoire. L'accord, entré en vigueur avec effet rétroactif au 1er janvier 1974, a été conclu pour une durée de cinq ans, mais les parties contractantes se sont réservé le droit de le réviser à tout moment.

Bien que le Qatar ait appliqué, à partir d'octobre, les restrictions pétrolières décrétées par les pays arabes, on apprenait, en janvier, que sa production en 1973 (27 millions de tonnes) avait été 17 % plus élevée qu'en 1972. Un porte-parole du gouvernement a, cependant, expliqué que cette augmentation était due « uniquement à la mise en exploitation d'un nouveau gisement ».

Les revenus du gouvernement de Duka ont presque doublé, passant de 255 millions de dollars en 1972 à plus de 400 millions en 1973. La principauté, dont les potentialités de développement économique sont limitées, cherche dès lors à investir à l'étranger, en particulier dans les pays arabes. En décembre, une société mixte est constituée pour financer la construction de l'oléoduc Suez-Alexandrie ; le Qatar fournit 20 des 400 millions de dollars du capital déclaré. La principauté se déclare, d'autre part, prête à participer (avec le Koweït et Bahreïn) à l'extension de la ville du Caire dont le coût est évalué à une centaine de millions de dollars. Le gouvernement de Duka avait auparavant fait don de 100 millions de dollars à l'Égypte en guise de contribution à l'effort de guerre contre Israël.

La principauté cherche encore à diversifier ses relations internationales. Elle établit, en janvier, des relations diplomatiques avec la République fédérale allemande et envisage de faire de même avec l'Union soviétique. L'opposition de l'Arabie Saoudite, avec laquelle Qatar entretient des rapports très étroits, empêche cependant le projet de se concrétiser.